Le lundi 20 novembre ouvrira sans doute l'une des plus importantes séquences de consultation publique, intitulée « La mer en débat (1) ». Ce 6 novembre, la Commission nationale du débat public (CNDP) a acté les dossiers des maîtres d'ouvrage – à savoir, le Gouvernement et le gestionnaire du réseau électrique, RTE – pour réviser les orientations des documents stratégiques (DSF) des quatre façades maritimes françaises (2) . « Toute personne, habitante ou non du littoral », confirme la CNDP, aura jusqu'au 26 avril 2024 pour s'exprimer sur l'utilisation future des côtes hexagonales, et tout particulièrement en matière d'éolien en mer.
Pour une vision à moyen et long terme
Cette mise à jour découle de la préparation de la Stratégie française énergie-climat (Sfec). Elle répond en cela à la loi pour l'accélération des énergies renouvelables (AER ou Aper), déjà promulguée en mars dernier dans cette optique, et à la publication prochaine par décret de la nouvelle Stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNML) pour la période 2023 à 2029. Toutes deux comprennent surtout la nécessité de cartographier les zones maritimes prioritaires à l'implantation de nouveaux parcs éoliens en mer, afin d'engager la nouvelle mécanique d'appels d'offres par façade.
La cartographie à laquelle doit aboutir le public devra également anticiper le développement de l'éolien en mer à l'horizon 2050 : entre 40 et 59 GW de puissance cumulée. L'idée est ainsi de « donner une visibilité à l'ensemble des acteurs, sans pour autant que les zones identifiées à cet horizon soient considérées comme réservées à l'éolien en mer », précise le Gouvernement.
Une stratégie à finaliser en 2025
La question environnementale
Ce débat public doit également participer à construire la stratégie de chaque façade en matière de protection de l'environnement. Les citoyens consultés auront la tâche d'identifier, au sein de chaque façade, les zones maritimes « à privilégier pour atteindre la cible de protection forte attribuée à la façade » – au regard des « cibles surfaciques minimales » fixées pour chacune à l'horizon 2027 (au moins 1 % côté Manche-Mer du Nord, 3 % pour Manche-Atlantique et pour Sud-Atlantique ainsi que 5 % pour la Méditerranée) – et d'esquisser la « carte des vocations » portant une « délimitation plus fine et, ponctuellement, une priorisation » des usages en respect des enjeux environnementaux associés.
D'ici là, les deux maîtres d'ouvrage doivent encore fournir, « avant la fin de l'année », deux éléments manquants à la bonne conduite du débat selon la CNDP : des « cartes d'enjeux », afin « d'évaluer la nature, le niveau et la localisation des impacts environnementaux des activités humaines » ; et des « éléments sur la capacité du réseau électrique par façade au regard des objectifs de puissance annoncés pour 2034-2050 ». Le Gouvernement compte également transmettre au public des « premières propositions de zones propices aux développements éoliens [selon] l'avancement des travaux ».