Ce mercredi 7 mai, Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, a annoncé le résultat du deuxième appel d'offres pour l'éolien offshore. Le consortium composé de GDF Suez, d'Areva, qui fournira les aérogénérateurs, de l'énergéticien portugais EDP Renovaveis et de Neoen marine, remporte les deux sites ouverts à la concurrence.
Il est ainsi chargé de construire et d'exploiter les deux parcs éoliens prévus au large de la commune du Tréport (Seine-Maritime) et entre les îles d'Yeu et de Noirmoutier (Pays de la Loire). Chaque parc aura une capacité de production d'électricité de 496 mégawatts (MW) répartie sur environ cent km2.
"Construire une usine, c'est bien, la remplir c'est mieux", a indiqué Jérôme Pécresse, président d'Alstom Renewable Power, en référence aux investissements réalisés en France par le groupe. Et de conclure que "factuellement, la décision d'aujourd'hui ne constitue pas un soutien".
Quant à l'éolienne de 8 MW annoncée par Areva, le président d'Alstom Renewable Power, a exprimé certains doutes. Il a estimé qu'il s'agissait d'un pari "audacieux" qu'il faudra concrétiser.
Evoquant des "informations confidentielles", la ministre et les industriels présents ont refusé d'indiquer quelles sont les caractéristiques des dossiers soumis et en particulier le coût pour la collectivité qui sera intégré à la contribution au service public de l'électricité (CSPE). Tout juste ont-ils confirmé les rumeurs selon lesquelles GDF a présenté les meilleurs dossiers aux yeux de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), chargée de remettre un avis consultatif sur les offres. Les deux offres pour le parc entre les îles d'Yeu et de Noirmoutier étaient néanmoins très proches, ont expliqué plusieurs intervenants. Pour ce site, le choix a été "très serré", a confirmé Ségolène Royal, précisant avoir suivi l'avis de la CRE pour "éviter tout contentieux".
Si le consortium mené par EDF Energies nouvelles, et réunissant Alstom pour la fourniture des éoliennes et le développeur allemand WPD Offshore, n'a rien gagné, la ministre a néanmoins rappelé qu'EDF Energies nouvelles, associée à Alstom et Dong Energy Power, avait remporté en avril 2012 trois des cinq sites du premier appel d'offres : Fécamp (Seine-Maritime, 498 MW), Courseulles-sur-Mer (Calvados, 450 MW) et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, 480 MW). Le site de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor, 500 MW) avait été attribué à Iberdrola, accompagné d'Areva et d'Eole-Res. Enfin, le cinquième site, au Tréport, n'avait pas été attribué et vient de l'être ce jour.
Les deux principaux énergéticiens français ont donc obtenu trois parcs pour EDF Energies nouvelles et deux pour GDF. La ministre a longuement insisté sur la "répartition équitable" des parcs entre les deux entreprises, fruit d'une "compétition saine".
Vers de nouveaux appels d'offres éolien offshore
A cette occasion la ministre de l'Ecologie a aussi indiqué vouloir faire de la France "la première puissance écologique d'Europe". Concrètement, elle entend "faire de la France le chef de file en Europe des énergies marines renouvelables (EMR)".
La France dispose, estime Ségolène Royal, d'"une force de frappe unique en Europe". Les six sites attribués à l'issue des deux appels d'offres éolien en mer permettraient de créer 10.000 emplois directs et de fédérer quelque 150 sous-traitants.
Pour cela, Ségolène Royal a indiqué avoir pris trois décisions. Elle a tout d'abord annoncé avoir demandé au Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) et à la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) du ministère de l'Ecologie d'identifier de nouvelles zones favorables à l'éolien offshore. Les résultats devraient être connus "d'ici l'été" et une concertation sera ouverte avec les collectivités locales concernées. Ces travaux devraient déboucher sur des appels d'offres, dont un concernant l'éolien flottant. Il s'agit d'atteindre l'objectif du Grenelle de l'environnement, soit 6.000 MW d'éolien en mer d'ici 2020.
Les deux autres décisions concernent les énergies renouvelables en général. Un nouvel appel d'offres pour le photovoltaïque de grande puissance sera lancé d'ici l'été et la ministre a promis d'établir un nouveau mécanisme de soutien aux renouvelables qui offre un cadre financier, juridique et fiscal stable.