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Les glaciers polaires du Groënland, à leur tour à la merci du réchauffement climatique

Eau  |    |  F. Gouty

Même là où la glace semble stable, le réchauffement climatique s'en arrange autrement. Dans une étude (1) publiée ce mardi 7 novembre dans la revue Nature Communications, des chercheurs français de l'Institut des géosciences de l'environnement de Grenoble, aidés par des scientifiques danois et américains, attestent de l'amincissement jusqu'ici insoupçonné des plateformes glaciaires polaires du Groënland.

Les plateformes ou barrières glaciaires (ice-shelf en anglais) constituent le prolongement flottant d'un glacier, qui lui gît à terre, sans en être détaché (au contraire de la banquise). Les auteurs de l'étude se sont plus particulièrement intéressés aux plateformes de huit des 733 glaciers côtiers (formant la calotte glaciaire en une sorte de crinière autour de l'immense glacier continental, l'inlandsis, du Groënland). Les glaciers observés donnent sur l'océan Arctique au nord ou sur la mer du Groënland à l'est. Et d'après les calculs des chercheurs, menés sur la base d'observations satellitaires, cette partie des glaces polaires a perdu 35 % de son volume (et autant de sa surface) en une quarantaine d'années : d'environ 1 150 km3, au total, en 1978, à 750 km3, en 2022. Rien qu'entre 2003 et 2010, les extensions flottantes de trois des huit glaciers ont disparu.

Jusqu'ici, « il n'existait pas d'étude analytique sur l'évolution de ces plateformes glaciaires, ce qui empêchait notre capacité à comprendre les processus qui conduisaient à leur affaiblissement, puis leur destruction », témoignent les chercheurs. D'après ces derniers, cet amaigrissement est principalement dû à une accentuation de la fonte basale. Ce phénomène correspond à la fonte progressive de la glace en profondeur, du fait de courant d'eau plus chaude. Or, cette eau profonde (entre 250 et 450 mètres sous la surface) se réchauffe. Dans le nord-est du Groënland, la région étudiée, sa température a augmenté de 1,1 °C en moyenne entre 1980 et 2020. « Au regard des projections actuelles sur le réchauffement des océans, la fonte basale va continuer de s'accentuer, ce qui aura des conséquences dramatiques sur la stabilité des glaciers du Groënland », et de fait la hausse du niveau marin, préviennent les chercheurs. En effet, sans ces plateformes ou barrières glaciaires, ces glaciers seront alors mis à nu et, à leur tour, à la merci du réchauffement climatique.

1. Télécharger l'étude
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-42872-etude-glaciers-groenland-nature-communications.pdf

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