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Actu-Environnement

Intrusion de Greenpeace dans les centrales : 9 militants devant le tribunal de Troyes

Le procureur de Troyes a requis ce vendredi de quatre à six mois de prison avec sursis contre les militants de Greenpeace, poursuivis pour s'être introduits dans la centrale nucléaire de Nogent en décembre. Le jugement est attendu le 21 février.

Energie  |    |  R. Boughriet

Les neuf militants de Greenpeace (6 femmes et 3 hommes âgés de 22 à 60 ans) qui s'étaient introduits le 5 décembre dernier, à l'intérieur de la centrale de Nogent sur Seine (Aube) "pour démontrer", selon l'ONG, ''les terribles lacunes de la sécurité nucléaire en France'' comparaissaient ce vendredi 20 janvier matin devant le tribunal correctionnel de Troyes. Ils étaient mis en examen pour violation de domicile et dégradation grave en réunion d'un bien d'utilité publique et, pour certains, refus de prélèvement d'ADN. EDF s'est porté partie civile.

Greenpeace réclame ''la clémence''

Verdict : le procureur a requis de quatre à six mois de prison avec sursis à leur encontre. Il a, en outre, demandé une peine d'amende de 1.000 à 1.500 euros pour chacun des prévenus, poursuivis pour violation de locaux professionnels et dégradations en réunion, a indiqué Greenpeace. Ils encourent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. La décision a été mise en délibéré jusqu'au 21 février à 14 h.

Selon l'AFP, le procureur Alex Perrin a déclaré lors de l'audience : ''on ne répond pas utilement aux questionnements [sur le nucléaire] par des passages à l'acte de cette nature". M. Perrin a estimé que l'objectif des militants de Greenpeace était de "faire peur à la population" et de "vouloir faire accroître un niveau de risque qui n'est pas celui de la réalité". Devant le tribunal, Sofia Majnoni, porte-parole de Greenpeace, a de son côté réclamé la "clémence", soulignant qu'"il y a eu reconnaissance d'un dysfonctionnement de la part du gouvernement, puisque François Fillon a demandé en décembre un audit sur la sécurité des centrales". Les premières conclusions de l'audit devront être rendues au Premier ministre pour le 31 janvier 2012 et le rapport définitif pour… le 30 juin 2012. Un mois après l'intrusion, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui avait reconnu des "défaillances", a également annoncé le 6 janvier un renforcement des mesures de sécurité des centrales nucléaires.

Devant le palais de justice, une cinquantaine de personnes étaient venues soutenir les militants. ''Une bannière a été déployée sur les grilles du tribunal, pour leur dire MERCI'', a indiqué l'ONG. Les deux militants de Greenpeace (deux hommes âgés de 32 et 39 ans) qui s'étaient introduits à la centrale de Cruas, en Ardèche, doivent quant à eux comparaître le mardi 24 janvier devant le tribunal correctionnel de Privas, poursuivis également pour violation de locaux professionnels et dégradations en réunion.

FNE : "lancer une alerte n'est pas un crime"

Corinne Lepage du parti politique écologiste Cap 21 et Eva Joly d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), toutes deux candidates aux Présidentielles, ont "apporté leur soutien" aux prévenus. ''Le problème, ça n'est pas l'action de Greenpeace. Le problème c'est le risque, révélé par cette action, que fait courir l'énergie nucléaire à notre pays. En poursuivant dans son aveuglement, le gouvernement met en péril l'avenir des Français. Le nucléaire est une technologie bien trop vulnérable pour que l'on continue à prendre des risques inconsidérés'',  a déclaré Eva Joly dans un communiqué.

La fédération France Nature Environnement (FNE) a également ''apporté son soutien à ces lanceurs d'alerte". Pour Bruno Genty, président de FNE : ''le principe du « circulez y a rien à voir » n'est plus acceptable en matière de nucléaire. Greenpeace a démontré la nécessité de ne plus s'en remettre aux dires des seuls nucléocrates. La condamnation de ses militants ne fera pas oublier les défaillances mises en lumière et la nécessité d'un grand débat démocratique concernant la politique énergétique de la France''.

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