Les possibilités de commerce de l'ivoire au sein de l'Union européenne s'amenuisent peu à peu. La Commission a annoncé, le 16 décembre, une actualisation des règles applicables en la matière. Cette annonce se traduit par une modification du règlement du 4 mai 2006 et par la révision du
Pris dans le cadre de la stratégie en faveur de la biodiversité à l'horizon 2030, ils suspendent le commerce de l'ivoire brut sur le marché de l'UE, sauf dans le but exclusif de réparer des objets contenant de l'ivoire ancien. Ils suspendent également les échanges intracommunautaires d'articles en ivoire travaillé, sauf, là aussi, si plusieurs conditions strictes sont réunies. Leur commerce n'est autorisé que si les objets sont antérieurs à 1947 et sont accompagnés d'un certificat délivré par les autorités des États membres. Ces certificats peuvent également être délivrés pour le commerce d'instruments de musique contenant de l'ivoire datant d'avant 1975. Le document renforce également les restrictions qui s'appliquent aux importations et réexportations d'ivoire dans, et en provenance, de l'Union.
« Grâce aux mesures prises aujourd'hui, nous tenons notre promesse d'aller plus loin dans la lutte contre le trafic de l'ivoire et nous envoyons un signal clair indiquant que l'ivoire ne peut plus être commercialisé comme d'autres marchandises dans l'Union, et qu'il ne devrait pas l'être non plus ailleurs dans le monde. Nous voulons éliminer tout risque résiduel que des activités dans l'Union alimentent indirectement des marchés d'ivoire illégaux à l'étranger », se félicite Virginijus Sinkevičius, commissaire chargé de l'Environnement, des Océans et de la Pêche. Un satisfecit partagé par les ONG. « Après des années de campagne, cette annonce constitue une étape importante dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, et c'est une excellente nouvelle pour les éléphants », se félicite Ilaria Di Silvestre, responsable politique et campagnes UE du Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw), même si des efforts importants restent à fournir pour sauver les pachydermes.
Ces nouvelles règles viennent renforcer celles déjà adoptées par l'UE, en 2017, qui avaient suspendu la réexportation d'ivoire brut et poussé les États membres à mieux évaluer les demandes. Mais les règles prises par l'UE et celles prises sur le plan international en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites) n'ont pas empêché un niveau record de braconnage et de trafic d'ivoire. « On estime entre 20 000 et 30 000 le nombre d'éléphants d'Afrique chassés illégalement chaque année. Les populations d'éléphants continuent d'être menacées par des abattages illégaux, en réponse à la demande constante d'ivoire dans certaines régions du monde », rappelle ainsi la Commission européenne.