Dans une décision historique rendue le 5 avril, la Cour suprême de Colombie ordonne au gouvernement de mettre fin à la déforestation et enjoint les provinces et les municipalités à élaborer un plan d'action dans les cinq mois à venir pour protéger la forêt. A l'origine de la plainte ? Un groupe de 25 enfants accompagnés par l'ONG colombienne Dejusticia qui ont intenté une procédure à l'encontre de l'Etat colombien au motif que celui-ci ne garantit pas leurs droits fondamentaux à la vie et à l'environnement. Malgré les engagements internationaux de la Colombie pour réduire la destruction des forêts, les statistiques les plus récentes montrent que la déforestation a augmenté de 44% entre 2015 et 2016.
En vertu d'un dispositif spécifique permettant aux citoyens un examen rapide des plaintes pour violation des droits constitutionnels, ces jeunes Colombiens ont pu saisir la Cour suprême du pays. Dans sa décision, l'instance ordonne à la présidence et aux ministères de l'environnement et de l'agriculture de créer un "pacte intergénérationnel pour la vie de l'Amazonie colombienne" avec la participation des plaignants, des communautés affectées et des scientifiques.
Afin de protéger cet écosystème vital, la Cour suprême a reconnu l'Amazonie colombienne comme une ''entité sujet de droit''. "C'est une décision historique à la fois nationale et internationale", a déclaré César Rodríguez Garavito, directeur de l'ONG Dejusticia et avocat des jeunes plaignants.