Le ministère de la Transition écologique publie le deuxième bilan (1) de la charte d'engagement signée en février 2021 par des acteurs du secteur de la livraison de repas à domicile. Un an après son lancement, ce bilan fait le point sur les actions mises en œuvre par chaque signataire afin de réduire les contenants et les emballages en plastique à usage unique, et développer leur réemploi et leur recyclage.
Des données lacunaires
Ce nouveau bilan confirme la persistance d'un des principaux problèmes mis en lumière, en novembre, par le premier bilan : l'absence de données concernant certains acteurs. « Le ministère de la Transition écologique regrette que plusieurs signataires (Frichti, Coocycle et Bioburger) n'aient pas communiqué leurs résultats, empêchant d'avoir une vue d'ensemble précise de l'avancée des engagements. » En outre, certaines données remontées par les signataires sont difficilement vérifiables.
Dans le même esprit, les sondages menés par les plateformes de livraison auprès des restaurants avec lesquels elles travaillent ne permettent pas d'obtenir une image fiable de la mise en œuvre de la charte sur ce périmètre. « Les retours concernent, pour le moment, un nombre très restreint de restaurants, et sont donc peu représentatifs », déplore le ministère, précisant que les plateformes se sont engagées à poursuivre la démarche.
Trois engagements progressent
Sur ce dernier point, le ministère pondère les avancées enregistrées en expliquant que, malgré ce système « d'opt in », « il apparaît qu'un certain nombre de restaurants ayant recours aux plateformes continuent de fournir systématiquement des couverts ».
Certaines avancées se font attendre
Sur les autres points, le deuxième bilan est plus mitigé, car peu de progrès ont été enregistrés par rapport au premier.
C'est notamment le cas d'un des principaux engagements : n'utiliser que des emballages recyclables à partir de janvier 2022. En l'occurrence, la plateforme TicToque et les restaurants virtuels FoodChéri, Ideel Garden et I Lunch remplissent l'objectif. Mais de nombreux autres acteurs concernés n'ont pas fourni de données ou ont fourni des données non vérifiées.
C'est aussi le cas des expérimentations de solutions locales de réemploi qui n'ont pas réellement vu le jour. Si Deliveroo fait figure de bon élève, avec une expérimentation menée auprès d'une centaine de restaurants, « Just Eat, Nestor, Coopcycle et Stuart n'ont pas encore lancé d'expérimentation de réemploi dans le cadre de la charte », déplore le ministère.
Les emballages à sushis sur la sellette
Enfin, les signataires se sont engagés à abandonner les résines plastiques les plus compliquées à recycler (polychlorure de vinyle (PVC), polystyrène (PS), polyéthylène téréphtalate (PET) opaque, et complexes). Pour cette mesure, les données d'acteurs importants manquent (Deliveroo et Uber Eats, notamment). Surtout, un emballage problématique et particulièrement répandu a été identifié : les barquettes à sushis, dont le fond est en plastique contenant du noir de carbone.
« Le ministère de la Transition écologique a donc demandé aux plateformes d'intermédiation agissant dans le domaine de la restauration livrée et signataires de la charte d'établir collectivement un plan d'action afin de favoriser le développement d'alternatives plus vertueuses. » Un groupe d'échange réunissant les enseignes concernées, les plateformes, les syndicats de la restauration et le ministère est créé. Une expérimentation de réemploi est aussi lancée par Deliveroo et Planet Sushi.