Le projet était inscrit dans la loi de finances pour 2023. Le loto de la biodiversité sera lancé, ce lundi 23 octobre, dans 30 000 points de vente. Le coût du ticket de ce jeu de grattage, baptisé Mission Nature, est de 3 euros, dont 43 centimes seront reversés à l'Office français de la biodiversité (OFB). Soit 14 % des recettes. Un pourcentage jugé très faible par certaines ONG. « Ce type de jeu entretient la confusion entre les jeux d'argent et le financement d'actions d'intérêt général, comme l'avait déjà fait le loto du patrimoine institué en 2017 (dont seulement 12 % des recettes ont été reversées à la mission Patrimoine) », dénonce ainsi France Nature Environnement (FNE), qui porte cependant l'un des projets sélectionnés.
Ces recettes permettront de financer vingt projets de restauration de la nature. Ceux-ci ont été sélectionnés par un comité présidé par Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la Biodiversité, parmi la cinquantaine de projets proposés par des ONG, des conservatoires d'espaces naturels ou des collectivités à la suite de l'appel à projets lancé en mars 2023. Parmi ces vingt projets, six sont considérés comme emblématiques, c'est-à-dire « agissant en faveur d'habitats ou d'espèces patrimoniales à l'échelle nationale ». Il s'agit des projets suivants : la restauration écologique des tourbières alcalines dans les méandres de la Haute-Somme ; la restauration des pelouses calcaires en forêt de Verdun (Meuse) ; le retour du gypaète barbu entre les Alpes et les Pyrénées ; la réhabilitation post-incendie des populations de tortue d'Hermann au cap Taillat (Var) ; la restauration de l'herbier de posidonie (Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse) ; la sauvegarde de la mangrove du Lamentin (Martinique).Les quatorze autres projets, dits « de maillage », ont « un impact de niveau régional ou local sur les écosystèmes ou les espèces concernées ». Ils vont de la reconquête de la nature dans les plaines céréalières de Nouvelle-Aquitaine à la reconquête forestière du littoral de la pointe de Saziley (Mayotte), en passant par la restauration de gîtes à chauve-souris dans les gorges de la Siane (Var) ou la renaissance du bocage du sud de l'Indre.
Les subventions prévisionnelles pour ces projets s'étagent de 56 995 euros pour ce dernier à 800 000 euros pour la restauration des tourbières de Haute-Somme. « Ces projets ne viennent pas se substituer à d'autres projets, ils viennent en plus », a tenu à préciser Olivier Thibault, directeur général de l'OFB.