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Loup : le Gouvernement se dit ouvert à un assouplissement de la protection du canidé

La préfète coordinatrice a présenté le projet de nouveau plan d'action sur le loup. Face à la croissance de la population du prédateur et aux menaces sur les nouveaux fronts de colonisation, l'exécutif se dit prêt à assouplir sa protection.

Biodiversité  |    |  L. Radisson
Loup : le Gouvernement se dit ouvert à un assouplissement de la protection du canidé

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait donné le la, début septembre, en se disant favorable à une révision du statut de protection du loup. Le gouvernement français lui emboîte le pas, comme le révèle la présentation, ce lundi 18 septembre par la préfète coordinatrice, du projet de Plan national d'actions (PNA) pour les années 2024 à 2029 devant les membres du groupe national Loup.

Les associations de protection de la nature, en désaccord avec les mesures d'assouplissement envisagées, ont quitté la réunion avant la fin. Malgré ces perspectives d'assouplissement favorables aux éleveurs, les organisations agricoles font également part de leur mécontentement.

Plus de 12 000 animaux d'élevage tués

Il s'agit là du cinquième plan d'actions depuis le retour naturel du loup au début des années 1990. Et l'on peut dire que ces plans, destinés à préserver l'espèce, ont porté leurs fruits, puisque le nombre de canidés est passé de 50 individus depuis cette époque à quelque 1 100 loups aujourd'hui. La progression territoriale du prédateur est également impressionnante, puisqu'on peut le rencontrer maintenant dans 55 départements métropolitains.

Ce qui ne va pas sans inconvénients pour les éleveurs. Plus de 12 000 animaux d'élevage ont été tués par le prédateur en 2022. Ce qui représente un coût d'indemnisation de 4 millions d'euros (M€) pour le ministère de la Transition écologique. Un coût dix fois plus faible cependant que celui des mesures de prévention (gardiennage, surveillance, chiens de protection, clôtures, accompagnement technique) engagées par le ministère de l'Agriculture.

L'exécutif se félicite toutefois que le nombre de victimes ne suive pas le taux de croissance du canidé. « L'évolution démographique de la population avec une stabilité des attaques témoigne de la réussite de la politique de conservation de l'espèce et de protection des élevages dans les départements de présence historique du loup », estime-t-on au ministère de la Transition écologique.

« Lâcher du lest »

Dans cet exercice d'équilibriste qui consiste à assurer la conservation de l'espèce, strictement protégée au titre de la Convention de Berne et de la directive Habitats, tout en préservant le pastoralisme menacé par la prédation, le Gouvernement se dit toutefois prêt à évoluer. « Notre boussole, c'est la science. À partir de là, il n'y a pas de tabou. Mais s'il devait y avoir un changement de statut de protection, cela ne signifie pas que l'espèce ne serait plus menacée », explique-t-on curieusement au ministère de la Transition écologique. Le gouvernement français semble donc prêt à soutenir l'initiative d'Ursula von der Leyen, tout en rappelant, dans le même temps, que la viabilité génétique de l'espèce ne doit pas être menacée.

“ Notre boussole, c'est la science. À partir de là, il n'y a pas de tabou.  ” Ministère de la Transition écologique
Dans cette même approche, le nouveau PNA va « lâcher du lest » pour rendre plus simples et plus rapides les tirs de défense en cas d'attaque. Et ce, dans le cadre du plafond actuel de 19 % de la population fixé par arrêté. La question de la prédation se pose particulièrement sur les nouveaux fronts de colonisation, à l'image de la Normandie où a eu lieu une attaque. Les actions de prévention éprouvées en montagne ne se révèlent en effet pas forcément adaptées à la plaine où les troupeaux de bovins ou d'équins ne sont plus à l'abri. C'est aussi pour augmenter les moyens des louvetiers sur ces fronts de colonisation qu'a été mise en place une seconde brigade d'intervention contre le loup à Rodez (Aveyron), en juillet dernier. Elle vient s'ajouter à celle existant à Gap (Hautes-Alpes), qui intervient majoritairement dans les Alpes.

C'est aussi cette expansion géographique qui est avancée par les pouvoirs publics pour justfier la mise en place d'un nouveau mode de comptage des loups, qu'ils veulent plus adapté et plus consensuel. « Il faut éviter la confusion qui crée de la défiance », explique-t-on au ministère de la Transition écologique. L'Office français pour la biodiversité (OFB) est chargé de proposer ce nouveau mode de calcul au groupe national Loup d'ici un an.

Les associations claquent la porte

L'ensemble de ces annonces qui vont dans le sens d'un assouplissement de la protection du loup, suscite le courroux des six associations (1) de protection de la nature (APN) représentées au groupe national Loup, qui ont claqué la porte de la réunion. « Le Gouvernement fait (...) le choix délibéré d'utiliser les dérogations juridiquement prévues dans le statut de protection pour organiser, sans l'assumer, une régulation cynégétique du loup en simplifiant les procédures d'abattage, empêchant le rétablissement d'une population viable de l'espèce sur son aire naturelle de répartition », dénoncent les associations dans un communiqué commun. « Il est intolérable d'appuyer le déclassement d'une espèce protégée dans un plan national d'actions dédié à... une espèce protégée ! », fulmine sur X (ex-Twitter) l'association Ferus.

« Après pourtant de nombreux mois de travail dans une logique constructive, toutes les propositions émanant des APN au sein des groupes de travail ont été balayées d'un revers de la main par le Gouvernement, mis à part un effort bienvenu sur l'expérimentation et la recherche », s'indigne également l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), qui dénonce le lobbying des organisations professionnelles agricoles.

Mais ces dernières ne sont pas pour autant satisfaites. Dans un communiqué commun, sept organisations (2) , dont la FNSEA et Chambres d'agriculture France, estiment que la copie doit être « retravaillée de fond en comble ». Globalement, estiment-elles, celle-ci « ne fait que prolonger les modalités de gestion applicables depuis 2004 ». Des modalités qui « conduisent à la fin du pastoralisme et attentent à la santé des éleveurs et de leur famille ». Et d'expliquer : « L'abandon d'espaces, où le pâturage devient impossible en raison des attaques incessantes des loups, va à l'encontre du maintien de la biodiversité et des évolutions indispensables à engager pour s'adapter aux effets du changement climatique, et notamment prévenir les incendies. »

Le son de cloche est quasiment le même du côté de la Confédération paysanne, malgré sa différence de vision de l'agriculture. « Le plan Loup 2024-2029 acte le manque d'ambition pour la protection de l'élevage plein air face à la prédation, dénonce le syndicat paysan. Nous déplorons son extrême faiblesse qui ne manquera pas d'être vécue comme un nouvel affront par les éleveur·euses.(…). Les loups vont coloniser l'ensemble des départements dans les années à venir et les moyens financiers pour protéger l'élevage plein air ne seront pas à la hauteur. »

Reste maintenant à voir ce qu'il va ressortir des consultations des différentes instances compétentes et du public sur ce projet de plan, et ce que le Gouvernement en retiendra ou non. L'entrée en vigueur de cette feuille de route pluriannuelle est prévue le 1er janvier prochain.

1. WWF, LPO, FNE, Ferus, Aspas, Humanité & Biodiversité2. FNSEA : Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles
JA : Jeunes Agriculteurs
FNO : Fédération nationale ovine
FNB : Fédération nationale bovine
FNPL : Fédération nationale des producteurs de lait
FNC : Fédération nationale du cheval
FNEC : Fédération nationale des éleveurs de chèvres

Réactions23 réactions à cet article

Les prochaines élections françaises sont dans 1 semaine, et les prochaines élections européennes sont en juin 2024.
Hmmmm.....
Certains parmis vous aiment bien parler des lobbies. Là, c'est vraiment l'occasion!
Attention Ursula!

Erikk | 19 septembre 2023 à 11h42 Signaler un contenu inapproprié

On va encore avoir l'éternel débat stérile entre les "Faut tous les tuer" et les "faut tous les laisser vivre". Avec de chaque côté des arguments pas toujours honnêtes et des campagnes de régulation aussi inefficaces que mal ciblées. Florilège :
- "Ils sont réintroduits par l'OFB et les Zécolos". C'est non seulement faux mais absurde car les loups sont venus et viennent encore tous seuls, essentiellement depuis l'Italie (mais comment font-ils là-bas, en Italie, les éleveurs, depuis tout le temps qu'ils ont des loups et des élevages de moutons?).
- "Il faut laisser la Nature tranquille et protéger toutes gentilles petites bêtes", au pays de Bambi, comme si l'humain n'y avait plus sa place. Il est vrai que cet humain a fait tellement de dégâts qu'on ne doit pas s'étonner d'une telle réaction en faveur de la vie sauvage, même si elle est aussi inadaptée que celle des tenants du "tout éradication".

petite bête | 19 septembre 2023 à 12h16 Signaler un contenu inapproprié

C'est bien dit, Petite Bête.

Erikk | 19 septembre 2023 à 14h21 Signaler un contenu inapproprié

En effet, les choses dans la vraie vie ne sont ni blanches ni noires, tout est dans la nuance de gris. Çà tombe bien, le Loup est lui aussi gris...

Pégase | 19 septembre 2023 à 19h58 Signaler un contenu inapproprié

Bravo petit bête on voit que vous maîtrisez le sujet!

Italie : La convention de berne demande à l'Italie de faire cesser les lâchers de loups dans la nature; Recommandation n° 17 (1989) E article 2. Ces mêmes loups qui arrivent en France?

2013-Le président de la Coldiretti Grosseto réaffirme l'ampleur du problème social : « Pour nous agriculteurs, le problème est maintenant plus d'ordre social qu’économique. Beaucoup d'entre nous se réveillent le matin et sont privés d'une partie de leurs moyens de production. »

2012-Français et Italiens contestent les chiffres concernant les populations de loups. « Les méthodes de comptage basées sur les cris et les traces dans la neige ne sont pas fiables, insiste le chercheur Michel Corti en Italie.

2017-La Toscane poursuit sa guerre contre les loups. Le responsable régional Remaschi aurait demandé la possibilité d'abattre un nombre non précisé de loups, qui, selon le WWF, pourrait être 500 sur les 600 présents sur le territoire
« Un carnage - selon le WWF - qui s'ajouterait aux plus de 300 loups TUES chaque année par des braconniers en Italie, empoisonnés. »On trouve partout des carcasses de loup accrochées aux ponts et aux panneaux routiers.

2016-Dans le Piémont les proies des loups ne sont pas uniquement les ovins/caprins mais aussi les bovins. Les éleveurs de moutons et de chèvres se sont tous équipés de clôtures électriques et pour beaucoup de chiens de protection mais les prédations continuent. Association Ruralpini.

ouragan | 19 septembre 2023 à 20h44 Signaler un contenu inapproprié

Voilà ce qui me gêne dans les prises de positions des intégristes du pour ou du contre : leur mauvaise foi et leur capacité à faire dire aux lois ou aux recommandations scientifiques ce qu'elles ne disent pas !
Que dit cette "Convention de Berne" dans l'article que vous cites en espérant qu'on prendra votre pseudo-citation pour argent comptant?
1. De mettre en œuvre une stratégie nationale de conservation de l'espèce;
2. De faire respecter l'interdiction de posséder en captivité des individus de toute sous-espèce de Canis lupus et de les libérer dans la nature;
3. De poursuivre et d'améliorer le programme de reproduction en captivité actuellement en cours;
Et vous en déduisez qu'on élève des loups en Italie pour les lâcher dans la nature, où ils ne pourraient par ailleurs survivre, comme on le sait depuis peu (l'article date de 1989) ! Il faut lire la suite de cette Convention.
Je ne poursuis pas plus loin la lecture de vos propos, même s'il est possible - on ne sait jamais - qu'il y ait quelques vérités dedans.

petite bête | 20 septembre 2023 à 10h09 Signaler un contenu inapproprié

Merci petite bête : "Poursuivre et améliorer le programme de reproduction en captivité"
D’après vous à quoi cela peut il bien servir si ce n'est pour les réintroduire?

En France par exemple : Lozère 2016. Le préfet épingle le parc du Gévaudan après l'évasion de loups. Il pointe notamment des anomalies dans le comptage des loups. En effet, les opérations qui avaient suivi l'évasion des canidés avaient « révélé une discordance entre les animaux effectivement dénombrés et ceux recensés et identifiés dans le registre de suivi du parc ».
Mieux comprendre comment s'y prendre pour réintroduire des loups dans la nature par le parc du gevaudant :
Depuis 2005 il n'y a pas eu de comptage des loups dans la partie scientifique du parc! Au départ il y en avait une centaine, les morts n'étant repérés qu'avec certains ossements apparents! mieux aucune naissance n'est répertoriée!
Lors de l'évasion des loups en 2016, sur le registre obligatoire, le parc annonce détenir 32 loups! Les équipes composées notamment de gendarmes et des agents de l’office national de chasse et de la faune sauvage en ont dénombrés... 40 !
La loi n'est pas appliquée, dans quel but?
Art. 11. - Les loups détenus en captivité sont identifiés par :
- l'apposition d'une marque individuelle et permanente ;
- l'enregistrement dans un fichier national ;
- l'établissement d'une carte d'identification remise à leur détenteur.

Ni vu ni connu combien de loup ont réellement été lâchés?

ouragan | 20 septembre 2023 à 21h49 Signaler un contenu inapproprié

A propos de la cohabitation avec le loup en Italie dans les Abruzzes, une émission de france culture en 2020 et rediffusée en 2021 nous explique que la cohabitation est parfaite et qu'il faut suivre cet exemple.

Un écologue du Centre d'études et réalisation pastorale à la demande des syndicats d'élevage ovins Français a été faire une étude dans les Abruzzes en 2015.
moins 60 % d’effectif ovin en 22 ans (1990-2012 pour la région Abruzzes)
moins 80 à moins 100 % d’effectif ovin sur certaines communes de montagne
Un repli sur des ateliers hors-sol en plaine
Aucun encadrement technique
Aucune organisation collective d'élevage
Disparition de la transhumance
Il subsiste surtout de gros troupeaux
Aucun Italien n'accepte de devenir Berger
Tous les bergers sont balkaniques, Roumains, "extracommunautaires"  (Albanais, Macédoniens, Kossovars)
Des salaires modestes (700-800 €) sans acquis sociaux (congés payés, retraites, assurances...)
Des conditions de travail difficiles qualifiées localement « d’esclavage »
Des meutes de 5 a 15 chiens par troupeau. Réputés efficaces faces aux loups, capables d'aller au combat, paisibles envers les randonneurs.
… mais à quoi ça sert d’avoir des chiens efficaces s’il n’y a bientôt plus de brebis à protéger ?
Le milieux végétal se referme par manque de brebis.
Fin de la ruralité, ensauvagement en cours.
cf Laurent Garde écologue au CERPAM.

ouragan | 21 septembre 2023 à 09h38 Signaler un contenu inapproprié

Puis-je juste me permettre de vous faire remarquer que votre référence à un passage - hors contexte qui plus est - d'un article de la Convention de Berne qui date de 1989 n'est pas ce qu'on peut appeler un argument fiable, et qu'il est carrément obsolète? Pour être cru, il faut être crédible, et ne pas se précipiter sur tout ce qui peut aller dans le sens d'une opinion, pour ne pas dire un préjugé, en croyant la valider.
Le loup, quels que soit le problème - réel - qu'il représente, est une échappatoire bien commode pour qui veut passer sous silence les autres problèmes, bien réels, du pastoralisme, problèmes que vous ciblez bien par ailleurs en croyant faire avec cela le procès du loup. Bon sang, comment faisaient nos ancêtres, sans armes, sans clôtures électriques, au temps où les loups pullulaient?

petite bête | 21 septembre 2023 à 12h11 Signaler un contenu inapproprié

Bon sang comment faisait nos ancêtres?
Mon Grand-père, installé dans la Lozère avec 30 brebis sur 9 ha de terre aride a vécu la disparition du loup, ce qui lui a permis de se diversifier. Il a créé une activité complémentaire de sabotier, pendant le temps de liberté où il ne stressait plus pour son troupeau! Activité qui lui a permis d’améliorer le sort de sa famille, du moins pour les derniers adolescents qui ont vécu l'extinction du prédateur (contrairement à ma mère par exemple, qui était louée dés l'age de 7 ans pour aller garder les troupeaux chez de riches voisins.).
La plupart des pros Loups me demandent de faire mon métier "comme avant". Entendent-ils par là : comme l'a fait mon grand père et tous ces paysans totalement accaparé à la protection, contraints de louer leurs enfants pour faire survivre leur famille et ainsi garder leur indépendance ?
Les loups ont volé l'enfance de ma mère.
Jamais, au grand jamais, la population Rurale, qui doit céder la place ou revenir a l'ère de mon grand père (selon les défenseurs du loup), n'a commis autant d'exactions que les déserteurs qui ont choisi la vie plus facile de la migration vers "le confort et la sécurité", au mépris de la morale et du discernement.

A l'époque ou l'on craignait les attaques sur l 'homme, il est documenté scientifiquement que 90% des attaques de loups concernait des enfants de – de 10ans dont la plupart gardaient les troupeaux.

ouragan | 22 septembre 2023 à 20h42 Signaler un contenu inapproprié

"Il est documenté scientifiquement"
D'accord......

Erikk | 25 septembre 2023 à 10h51 Signaler un contenu inapproprié

Si je comprends bien ouragan, le pastoralisme aurait commencé en France à la disparition du loup? Quand cessera-t-on de contempler le monde pas plus loin que le bout de son nez ou de son vécu personnel ? Les enclos en pierres sur les plateaux, comme par exemple au-dessus de Genolhac et ailleurs, étaient faits pour cela, et les clôtures électriques les remplacent facilement. Oui, c'est toute une organisation. Oui, c'est vrai, les bergers sont obligés d'avoir plusieurs patous et autres chiens d'alerte ou de défense. Oui, ils ne peuvent à nouveau plus laisser les bêtes seules, oui c'est devenu plus complexe et moins attirant pour beaucoup. Et si mal remunéré, comme pour tout ce qui est la base de toute la production agricole actuelle, qui ne profite qu'à ceux qui vivent de l'agriculture sans être agriculteurs. La disparition des loups a effectivement ouvert des facilités, et peut-être trop de facilités, une vision du pastoralisme basée sur le rendement.

petite bête | 26 septembre 2023 à 10h24 Signaler un contenu inapproprié

"La disparition des loups a effectivement ouvert des facilités, et peut-être trop de facilités, une vision du pastoralisme basée sur le rendement."
Encore une preuve de votre "maîtrise" du sujet petite bête.
La disparition du loup a permis aux enfants de fréquenter plus assidûment les écoles, à la population rurale de s'épanouir. Elle a participé au bien être animal et à la protection de la nature. Les animaux n'étaient plus obligés d’être rentrés tout les soirs en bergerie. A la tombée de la nuit le berger pouvait les laisser choisir leur couchades et pouvait les récupérer le matin leur évitant ainsi des km de marche inutiles qui détruisent le sol en piétinement. De plus les animaux regroupés dans un parc de nuit accumulent les déjections qui favorisent la pollution et les maladies.
Vous représentez la frange de la population qui aimerait que tout soit parfait et qui raisonne avec l'affectif.Mais tout n'est pas si simple.

A propos, les enclos en pierre n'ont jamais empêché le loup, pas plus que les clôtures d'aujourd'hui.
Seul sont efficaces les enclos fixes avec grillage et électricité d'une hauteur de 2 m. Quand au rendement du pastoralisme il n'a jamais été aussi rentable que l'élevage industriel enfermé dans du béton!
Article L113 du CR alinéa 8 : L'ETAT s'engage a « Assurer la pérennité des exploitations agricoles et le maintien du pastoralisme, en particulier EN protégeant les troupeaux des attaques du loup et de l'ours dans les dans les territoires exposés.

ouragan | 26 septembre 2023 à 20h33 Signaler un contenu inapproprié

Je pense qu'Ouragon avait très peur quand sa maman lisait "Petit Chaperon Rouge".
La disparition du loup a favorisé la scolarité des enfants?!
Mon Dieu. J'évoque la Loi de Brandolini ici !

Erikk | 27 septembre 2023 à 10h20 Signaler un contenu inapproprié

Que ouragan défende le pastoralisme face à l'élevage intensif, on ne peut qu'approuver. Mais les moutons sont-ils élevables en intensif? Pas évident du tout, on n'est pas dans les problématiques du cochon ou des bovins. Pour le reste, et personne ne peut nier qu'il y ait eu - bêtes du Gévaudan (oui, au pluriel) mises à part car c'est une histoire très particulière - des enfants et même des adultes tués par des loups, mais si la chose est avérée, cela s'est toujours produit dans des circonstances très particulières d'épidémies de rage (en Berry en particulier) ou grands déséquilibres en matière de gibier, épisodes qui ont marqué les esprits, sans parler de l'utilisation faite par les parents pour "éduquer" les enfants. L'étude des contes de fées est très intéressante à cet égard, en particulier les "Trois petits cochons" (Le véritable conte, pas le Walt Disney) qui montre à l'inconscient de l'enfant autre chose que la peur d'un vrai loup.

petite bête | 27 septembre 2023 à 17h46 Signaler un contenu inapproprié

En Slovaquie, petit pays du centre de l'UE comptant 2 millions d'habitants, au couvert largement forestier, l'Ours brun, le Lynx boréal et le Loup gris cohabitent avec les hommes et leurs troupeaux. Ce n'est pas toujours évident, surtout avec le Loup et le Lynx, mais comme les bergers n'ont jamais perdu l'habitude de faire avec (le Loup n'a jamais été exterminé dans ce pays, contrairement au Lynx, dont les populations se reconstituent partiellement désormais) et qu'ils ont entre 3 et 5 chiens de berger avec leur troupeau, ça se passe plutôt bien. Il paraît même que bergers, naturalistes, randonneurs et chasseurs collectent des infos de terrain (prélèvements d'indices de présence) qu'ils envoient aux scientifiques et que grâce à cette culture de collaboration, chacun apprend de l'autre et, globalement, le respecte.
Chiche qu'on arrive à faire pareil en France ?!

Pégase | 27 septembre 2023 à 21h32 Signaler un contenu inapproprié

Merci Pégase pour ce post qui se veut constructif. Mais tout n'est pas si simple malheureusement.
Le loup en Slovaquie est protégé depuis 2021. Avant on pouvait le chasser librement ce qui explique la cohabitation plus sereine (si on peut dire cela!) des bergers avec le loup.

"C'est le ministre de l'environnement Ján Budaj qui a signé le décret sur la protection de la nature jeudi 22 avril 2021, à l'occasion de la Journée symbolique de la Terre. La chasse au loup s'achèvera définitivement au 1er juin. La valeur d'un loup représente 3000 euros et ce sera le Ministère de l'environnement qui signera les dérogations exceptionnelles à ce décret. Le texte détermine également les conditions de protection des animaux des attaques par les loups pour les élevages ovins et caprins. «NOUS DEVONS NOUS EFFORCER DE COHABITER dans un pays, où nous aurons tous nos espaces de vie », a déclaré le ministre."

Les ministères de l'agriculture et de la transition écologique ont publié le 19 septembre 2023 une analyse comparative des politiques publiques du loup dans plusieurs États européens /Allemagne, Espagne, Italie, Slovaquie, Suède et en Suisse./ La cohabitation entre le loup et l'élevage est difficile dans tous les pays. Le rapport propose plusieurs pistes pour limiter l'expansion du canidé.
Cordialement et sans rancune.

ouragan | 28 septembre 2023 à 09h53 Signaler un contenu inapproprié

Merci Pégase pour tout ce qui concerne les exemples de l'étranger. Mais je ne suis pas sûr qu'en France on puisse y arriver, car le pastoralisme est trop dépendant du "rendement" imposé par l'agrobusiness. Et nous en sommes en partie responsables par rapport à notre consommation de fromages. C'est aussi une question de territoires, et dans des espaces finalement assez restreints, la demande en fromages fait qu'il faut agrandir sans cesse les territoires de pâturages, au détriment des espèces sauvages. L'ours des Pyrénées en est un bon exemple, mais l'exemple du Comté, pourtant en réelles coopératives, montre à quel point la course aux rendements est pernicieuse si on ne met pas des règles strictes quant à la densité dans les élevages par rapport aux espaces à disposition.

petite bête | 28 septembre 2023 à 11h04 Signaler un contenu inapproprié

Merci pour ces échanges intéressants et constructifs.
J'ai évidemment toujours été "pro loup", à cause de leur extermination massive. Mais il faut toujours garder l'esprit ouvert et éviter les biais de toute sorte.
D'ailleurs, dès que je lis un sobriquet comme "lezecolos", j'estime que la personne à un trop fort biais de confirmation, et donc je ne considère plus ses propos comme objectifs et valables.

Erikk | 28 septembre 2023 à 11h46 Signaler un contenu inapproprié

Etant donné que dans mes messages il m'arrive d'utiliser l'expression "Les Zécolos", je me dois de préciser que je l'utilise non pas pour stigmatiser les écologistes autres que de salon, mais bien leurs ennemis, qui utilisent ce terme pour s'en moquer ou les décrédibiliser. J'ai pu l'entendre souvent à mon encontre durant 18 années de comité de bassin Loire-Bretagne, sans parler de 17 de Coderst.

petite bête | 28 septembre 2023 à 16h43 Signaler un contenu inapproprié

Petite bete, maîtrise du sujet!

La moyenne nationale des troupeaux de brebis en viande est de 400 têtes, beaucoup moins en production laitière.
La moyenne nationale des troupeaux de vaches laitières est de 60 têtes.

En ce qui concerne les attaques de loups sur les troupeaux d'ovins, ce sont les plus petits qui subissent le plus d'attaques. les troupeaux de plus de 1200 animaux rassemblent 21 % des constats. On atteint 40% sur les troupeaux de moins de 450 animaux.

Bovins : Avec un recul de 6,1% du nombre d’exploitations et de 6,2% des lactations qualifiées, ces chiffres confirment la tendance a la baisse observée depuis plusieurs années.

Caprins : Le nombre de lactations qualifiées augmente légèrement en 2021 pour atteindre 235 778 lactations (+ 2 863 lactations soit +1,2%) tandis que le nombre de troupeaux avec lactations qualifiées diminue légèrement

Ovins : En 2021, le nombre total de brebis laitières présentes à la mise-bas s’élève à 335 171. Pas de quoi s'affoler.

La surface des grands espaces de prairies permanentes a diminué de 7,9 % en France entre 2000 et 2010. Je n'ai pas les chiffres actuels mais je peux vous assurer que les pâturages et le nombres de ruminants sont en baisse constantes depuis des décennies. Les parcours pâturables sont abandonnés surtout si la prédation est forte.

Continuez de manger du fromage, c'est bon pour vous et la biodiversité. Dans une prairie permanente on compte 60 espèces de faune et flore au m2 contre 10 en foret.

ouragan | 28 septembre 2023 à 17h44 Signaler un contenu inapproprié

Je continue à manger du fromage, mais il y en a que je boycotte : le Comté tant qu'ils n'auront pas mis de l'ordre dans certains élevages quasiment hors-sol qui ruinent les cours d'eau, et certains fromages de brebis des Pyrénées; et en règle générale tous les fromages du groupe Lactalis, groupe qui a voulu tuer tous les fromages à pâte crue. Si ce groupe s'appelle encore ainsi car la mauvaise conscience fait que ces entités changent fréquemment de nom. En fait il faudrait éviter tous les fromages pour lesquels il est fait de la publicité.

petite bête | 28 septembre 2023 à 18h44 Signaler un contenu inapproprié

Comme quoi ça prête à confusion.
A éviter, donc!

Erikk | 29 septembre 2023 à 09h48 Signaler un contenu inapproprié

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