L'État a récemment renouvelé la dérogation annuelle autorisant l'utilisation de semences de betterave traitées aux néonicotinoïdes. Cette décision, en conformité de la loi du 14 décembre 2020, dépend néanmoins d'une recherche de solutions alternatives à employer avant 2024. Lors du Salon international de l'agriculture, à Paris, l'Institut national de recherche agronomique (Inrae) et l'Institut technique de la betterave (ITB) ont présenté un bilan de la première année de trois études réalisées dans le cadre du Plan national de recherche et d'innovation (PNRI), déployé à cet effet. « L'ensemble de ces résultats sont à confirmer en 2022 et en 2023, prévient l'Inrae. L'espoir pour 2024 réside désormais dans la mise au point de combinaisons de leviers à actionner. »
Parmi les vingt projets de recherche financés à hauteur de 20 millions d'euros jusqu'en 2024, le projet Provibe a pour objectif de mieux connaître les populations virales provoquant la jaunisse de la betterave afin, à terme, d'élaborer une stratégie de « vaccination » des semences. Des quatre virus identifiés lors de cette étude, comme le BYV, aucun n'était inconnu des chercheurs de l'Inrae et de l'ITB. Selon ces derniers, « cette faible variabilité virale, même entre plantes provenant de parcelles distantes, suggère des mécanismes de dispersion efficaces des virus à grande échelle », à savoir leur transmission grâce aux pucerons, visés par les pesticides en question.
Pour lutter contre les infestations de pucerons, le projet Sepim a pour cible justement de mieux prédire la temporalité et l'intensité de leur arrivée dans les cultures. Le premier modèle prédictif développé dans le cadre de cette étude discriminerait déjà « efficacement les parcelles indemnes de symptômes et les parcelles affectées par la jaunisse ». Enfin, quant aux tests réalisés dans les 57 fermes pilotes, l'Inrae atteste que l'association temporaire de certaines plantes, notamment l'avoine, avec la betterave peut avoir un « impact significatif » sur la réduction des populations de pucerons dans une parcelle. « L'enjeu est de trouver un compromis pour définir des modalités d'utilisation et de conduite permettant d'avoir un effet suffisant pour réduire les symptômes de jaunisse sans concurrence entre plantes compagnes et betterave qui serait préjudiciable au rendement. »