En 2021, 12,9 % des annonces immobilières proposées à la vente étaient des logements « passoires thermiques » classés en F ou G du diagnostic de performance énergétique (DPE). C'est ce que révèle une étude publiée, le 27 avril, par Meilleurs Agents et SeLoger.
Or, en 2023, il sera interdit de louer des logements à la fois étiquetés G au DPE et consommant plus de 450 kWh/m²/an d'énergie finale. En 2025, cette interdiction touchera l'ensemble des logements classés G, et, en 2028, ceux classés F considérés comme indécents. « Ce sont donc entre 17 et 24 % de notre parc immobilier qui devront prochainement lever le pied sur leur consommation énergétique », souligne l'étude.
Ce durcissement du permis de louer « a également dopé la concentration de passoires thermiques sur le marché », qui sont « très inégalement réparties » sur le territoire, constatent Meilleurs Agents et SeLoger. Ainsi, l'étude montre que les logements classés F ou G sont très largement surreprésentés dans les départements montagneux (Hautes-Alpes, Cantal, etc.). À l'inverse, les rangs des passoires énergétiques sont, en moyenne, « plus clairsemés sur le littoral ». « Cette dichotomie pourrait, notamment, s'expliquer par des besoins en chauffage plus importants en montagne que dans les départements côtiers. De même, la clémence du climat pourrait être la cause de la faible présence de logements énergivores dans le sud de la France », estime l'étude. D'autres facteurs sont aussi pris en compte, tels que la superficie du bien, son étage, son mode de chauffage et sa date de construction.
Une autre étude, publiée le 28 avril, par Bevouac, spécialisé dans l'investissement locatif, a identifié les dix villes recensant le plus de passoires thermiques. Ces biens représentent plus de 20 % du parc immobilier dans huit villes. « Boulogne-Billancourt (département 92) fait figure de lanterne rouge, avec un taux de 23,48 % (des biens classés F et G, ndlr). Viennent ensuite des villes soumises à un climat continental, comme Annecy (74) avec 21,84 %, Dijon (21) avec 21,15 %, Strasbourg (67) avec 20,74 % ou encore Mulhouse (68) avec 19,17 % », analyse Bevouac. En revanche, parmi les « bons élèves », on retrouve Perpignan (66), avec un taux de 2,85 % de passoires thermiques, précédée par Bordeaux (33) avec 3,19 % et Toulon (83) avec 3,88 %. À noter : les villes de Paris, Lyon et Marseille ont été fractionnées en plusieurs arrondissements, ce qui explique leur absence dans ce classement des communes.