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Actu-Environnement

La pêche et la pollution menacent autant les récifs coraliens que le réchauffement climatique

Biodiversité  |    |  F. Gouty

« Les conséquences d'activités humaines locales compromettent les capacités naturelles de défense des récifs coraliens, les rendant encore plus vulnérables aux canicules marines de plus en plus nombreuses sous l'effet du réchauffement climatique. » Telle est la conclusion d'une étude (1) publiée le 9 août dans la revue Nature et menée par l'océanologue britannique, Gareth Williams, et des chercheurs du centre hawaïen de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA). Autrement dit, en soi, un important stress thermique n'élimine pas nécessairement toutes les chances de survie d'un récif coralien. La pression de la pêche et les retombées d'eaux usées ou d'engrais agricoles en sont tout autant responsables.

Les scientifiques ont analysé un épais corpus de rapports d'observation et de mesures réalisées par la NOAA, entre 2003 et 2019, au niveau d'un ensemble de récifs coraliens situés dans le littoral ouest de l'île d'Hawaï. Ils ont comparé ces données à celles relevées en 2015 et 2016, pendant et juste après « la plus forte vague de chaleur marine enregistrée en 120 ans » dans l'archipel (avec une température sous la surface de 2,2°C plus chaude qu'en moyenne). De 2003 à 2015, la réduction moyenne de la couverture coralienne était de seulement 3 %. En comparaison, en 2016, un an après la canicule marine, environ 25 % des sous-zones récifales surveillées par la NOAA avait perdu plus de 20 % de leurs coraux. Pourtant, la couverture coralienne de 18 % des sous-zones récifales, tout autant soumises à ce stress thermique, a continué de grandir « de manière inattendue », pour les chercheurs.

La raison ? Une plus faible exposition aux retombées locales d'eaux usées, d'engrais azotés et de ruissèlement urbain (lessivant des surfaces couvertes de poussières, de métaux lourds ou de produits pétrochimiques, particulièrement toxiques pour les coraux) et une cohabitation avec une population plus grande de poissons herbivores, généralement pêchés comme les poissons-limes (ou monacanthidés), « nettoyant » les roches récifales et facilitant ainsi la croissance des coraux. Ces phénomènes sont le résultat de l'urbanisation et le développement d'activités humaines sur les côtes.

Face à ce constat, les auteurs de l'étude appellent les gouvernements engagés à protéger au moins 30 % de leur surface marine d'ici 2030 à ne pas se limiter à des mesures en mer. « Protéger également 30 % de l'espace côtier serait impossible et immoral, du point de vue des populations qui y résident. Le mieux à faire serait d'améliorer l'encadrement des activités humaines, notamment pour réduire la pêcherie et la pollution. »

1. Accéder à l'étude
https://www.nature.com/articles/s41586-023-06394-w

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