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Performance énergétique : les industriels ont tout à y gagner

La performance énergétique dans l'industrie se développe. La maturité des directeurs de site sur ces sujets s'accentue et ouvre la voie à des projets ambitieux et économiquement tenables. Une synergie appréciable dans un secteur où investir reste ardu.

TECHNIQUE  |  Energie  |    |  F. Roussel
Performance énergétique : les industriels ont tout à y gagner

Les entreprises doivent répondre à une équation complexe : comment développer leur activité, génératrice de croissance économique et d'emplois, tout en prenant en compte les enjeux environnementaux ? A cette question, de plus en plus d'industriels trouvent une réponse à travers l'amélioration de la performance énergétique de leur usine. La performance énergétique peut servir la performance de production et inversement. Très consommateurs de vapeur, de froid ou de gaz comprimé, les process industriels sont gourmands en énergie. 19 % de la consommation finale d'énergie en France est dévouée à l'industrie. "Ce qui consomme le plus d'énergie ce sont les procédés thermiques (four, séchoir). Les besoins thermiques représentent 60 % de l'énergie fossile consommé dans l'industrie", détaille Christophe Debard, président d'Allice, l'Alliance industrielle pour la compétitivité et l'efficacité énergétique récemment créée. "Les enjeux sont très forts. Avec l'efficacité énergétique, il y a une double approche environnementale et économique. C'est un levier puissant", ajoute-t-il.

Tous les chemins mènent à la performance énergétique

Aujourd'hui, dans l'industrie, l'objectif est de baisser l'intensité énergétique et de décarbonner l'usine. "Le prix de l'énergie est un facteur, mais pas suffisant pour convaincre un industriel à passer à l'action. Si l'énergie n'est pas chère, le prix du carbone devient l'enjeu prédominant", explique M.Debard. Des industriels comme les cimentiers, les fonderies ont d'ailleurs des quotas de CO2 qu'ils doivent réduire. Pour cela, certains industriels s'interrogent sur la possibilité de basculer leurs procédés du gaz vers l'électricité ou d'envisager de séquestrer le carbone ou encore de se fournir en gaz vert. Mais souvent cette première approche "carbone" conduit à aller plus loin dans la performance énergétique.

Pour d'autres industries, la performance énergétique s'approche par le biais de la technologie, en adoptant des briques technologiques plus performantes. "Le point de départ est souvent la nécessité de remplacer un élément technique", confirme Lucie Lefloch, chargée de mission énergie, chez Orace, une association régionale d'accompagnement des industriels en Pays-de-la-Loire. C'est le cas du plasticien Alphacan pour son site de Sablé sur-Sarthe. "La démarche RSE et la sensibilité de la direction à la transition énergétique joue également. D'autres industriels s'intéressent au solaire. Il y a différentes portes d'entrée. L'audit énergétique obligatoire tous les quatre ans est aussi important, surtout que l'on entame une vague de renouvellement", explique Lucie Lefloch. "L'approche est multiple, confirme Christophe Debard. Pour le carbone, il y a une contrainte réglementaire définie par le Plan national d'allocation des quotas et une feuille de route portée par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Avec l'efficacité énergétique il y a en plus un intérêt économique".

Les industriels y prennent goût

Même si l'approche de la performance énergétique commence de différentes manières, elle ne se traduit pas par un projet unique. Bien souvent, un premier projet en entraîne un autre et fait entrer l'usine dans un cercle d'amélioration continue. "Ce sujet amène rapidement à s'interroger sur le cœur d'activité de l'entreprise et les process de fabrication", confirme M.Debard. "A l'heure actuelle, l'industrie doit travailler sa flexibilité dans sa production. Il faut pouvoir la varier au cours de l'année. Il faut de l'agilité pour s'adapter aux demandes des clients. Cette flexibilité doit être aussi énergétique et cette approche ouvre la voie à l'effacement du réseau avec du stockage par exemple. Et si on va encore plus loin, cela interroge sur l'organisation des lignes de production : faut-il une unité de production centralisée ou plusieurs lignes, chacune alimentée en énergie ?", explique M.Debard. "Plus vous travaillez sur le cœur du process, plus vous avez des avantages collatéraux qui améliorent la production et son efficacité énergétique".

La synergie économie écologie s'impose

Si l'intérêt des industriels pour leur consommation d'énergie s'accentue, l'accès aux financements pour déployer les actions reste compliqué. Habitués à un temps de retour sur investissement (TRI) relativement court (2 – 3 ans), les banquiers ont du mal à se laisser convaincre. D'où le développement de nouveaux modèles de financement basés sur le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE). Les travaux sont financés par un acteur intermédiaire qui se rembourse en valorisant les CEE sur le marché. L'industriel, lui, bénéficie des réductions de facture énergétique. C'est le modèle qu'a proposé CN Solutions au groupe Alphacan non sans rencontrer au départ un certain scepticisme chez l'industriel.

Mais ça, c'était avant. "Il y a moins d'incrédulité maintenant. Le dispositif gagne en notoriété. Ça prend doucement. Les clients plus matures viennent nous chercher désormais avec parfois une idée bien précise en tête", explique Mathias Welschbillig, directeur de CN Solutions. Depuis son premier contrat fin 2014, le spécialiste a vu les industriels évoluer vers une logique de "chasse au gaspi du carbone". "Depuis 5 ans, il y a une vraie évolution dans la démarche, confirme Lucie Lefloch. Ça a commencé en 2015 avec la fin des tarifs réglementés. Les industriels réfléchissent à changer de fournisseur, à optimiser leurs consommations et en viennent rapidement à des projets de performance énergétique. Le coût reste un frein mais les TRI sont de plus en plus intéressants. Exemple avec l'éclairage : les TRI sont aujourd'hui de 3-4 ans, alors que c'était plus de 10 ans il y a encore cinq ans".

Reste un facteur de réussite indéniable à ne pas oublier : porter la politique énergétique du site au plus haut niveau de la direction. Car aujourd'hui, il n'y a plus de freins ou de craintes de la part des industriels. "C'est souvent le manque de temps qui pose problème, explique Lucie Lefloch. D'où l'intérêt de nommer un référent énergie. C'est parfois le directeur de l'usine mais ce peut être aussi le responsable de la maintenance, le responsable HSE. Avec un référent énergie identifié, l'entreprise pose la base de sa démarche de maîtrise de ses consommations d'énergie. Et le référent énergie est un poste rentabilisé très rapidement avec des actions simples. Il faut une personne et un comité de pilotage (Copil) «énergie» car les sujets sont très transverses." Alors à vos Copils !

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