Le glyphosate n'a pas été le seul objet de discussion lors de la réunion du Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (Scopaff) des États membres de l'Union européenne. Les 12 et 13 octobre derniers, les représentants européens se sont aussi exprimés sur six autres pesticides. Et s'ils n'ont pas réussi à trancher la question du glyphosate, ils se sont, en l'occurrence, accordés pour adopter la proposition de la Commission européenne du non-renouvellement de leurs autorisations respectives. Une « victoire » pour des associations telles que Générations futures, qui militent en ce sens depuis plusieurs années.
Les substances concernées par ce vote sont au nombre de six. Il s'agit d'abord de deux herbicides : l'asulame à sodium, interdit en France depuis 2012 malgré plusieurs dérogations pour son utilisation en Outre-mer pour la canne à sucre, et le triflusulfuron-méthyle, encore utilisé pour les cultures de betteraves sucrières. La liste comprend également un acaricide, le clofentézine, et deux fongicides utilisés pour lutter contre plusieurs maladies de la vigne (mildiou, excoriose, pourriture noire, etc.), le métirame et le benthiavalicarbe. Toutes les cinq sont qualifiées de perturbateur endocrinien potentiel. La dernière reste la plus connue des six substances concernées : le S-métolachlore. Pour rappel, cet herbicide dérivé du métolachlore (interdit en France depuis 2003) et retrouvé dans les cultures de maïs et de tournesol, est aujourd'hui suspecté d'être cancérigène.
D'après les informations fournies par Générations futures, l'autorisation actuelle du S-métolachlore en Europe prendra ainsi fin le 15 novembre 2024 à la suite de ce vote. Par ailleurs, « nous avons appris que le métirame et le benthiavalicarbe verront leurs licences respectivement expirer le 31 janvier 2024 et le 15 novembre 2024 ». Et, sans en savoir davantage sur les autres substances, « concernant l'asulame à sodium, le demandeur a retiré sa demande de réautorisation à la dernière minute ». Et François Veillerette, porte-parole de l'ONG, de conclure : « Mi-novembre, le comité d'appel de l'UE aura de nouveau à voter sur le dossier du glyphosate, gageons que ces bonnes décisions du 13 octobre influenceront positivement les États membres pour ce nouveau vote crucial ! »