Un consortium annonce avoir mis au point un procédé pour intégrer du PET opaque recyclé dans de nouvelles bouteilles de lait. Ce projet a « montré la faisabilité technique, économique et l'aptitude alimentaire de ces nouvelles bouteilles recyclées », confirme Citeo, l'éco-organisme en charge de la filière de responsabilité élargie du producteur (REP) pour les emballages ménagers. Et de préciser que « 2020 sera l'année du passage à l'échelle, avec une première production industrielle ».
Il est possible de « [fabriquer des] préformes, puis de nouvelles bouteilles, en incorporant jusqu'à 100 % de PET recyclé dans le respect strict des normes alimentaires », explique le consortium, qui réunit le groupe LSDH, spécialisé dans le conditionnement des liquides alimentaires, le distributeur Carrefour, SGT et PDG Plastiques, deux fabricants de préformes, et le recycleur Paprec. Ce groupement avait été sélectionné en 2017 dans le cadre d'un appel à projets lancé par Citeo pour répondre à la polémique soulevée par l'afflux de bouteilles en PET opaque, alors difficilement recyclables.
Créer un nouveau flux pour le PET opaque blanc ?
Pour poursuivre le développement de son procédé de recyclage « bottle to bottle », le consortium réclame désormais une nouvelle collecte séparée. « Pour garantir les volumes nécessaires au passage à l'échelle industrielle, et donc pour engager les investissements techniques nécessaires, les membres du consortium attirent l'attention des pouvoirs publics et de Citeo sur la nécessité de mettre en place, dans les meilleurs délais, un tri séparé pour le PET opaque blanc sur l'ensemble des flux en extension de consigne de tri », explique-t-il. Aujourd'hui, le PET opaque blanc (les bouteilles de lait) et le PET opaque coloré (les bouteilles d'huile) sont collectés avec le PET coloré (les bouteilles d'eau gazeuse). Le consortium souhaite donc un tri supplémentaire pour le PET opaque blanc.
Du côté de Citeo, on se contente d'évoquer « la création progressive (…) d'un flux dédié au PET opaque », sans préciser si ce flux distinguera le PET opaque blanc du PET opaque coloré.
L'éco-conception porte ses fruits
Par ailleurs, Citeo note surtout le succès d'autres mesures prises depuis la crise du PET opaque de 2017. La première est l'« engagement des clients de Citeo, notamment les industriels du lait, de ne pas augmenter les quantités d'emballages en PET opaque mises en marché avant d'avoir des solutions ». L'éco-organisme constate la stabilité du marché. Autre mesure imposée par les pouvoirs publics : l'instauration d'un malus de 100 % lorsque le taux d'opacifiant dépasse 4 %.
Quant à l'appel à projet lancé par Citeo, il a permis de soutenir des « avancées majeures ». La première d'entre elles est l'éco-conception. Dans le secteur du lait, « en seulement deux ans, le taux d'opacifiant a été divisé par deux, et les propriétés de conservation préservées », se félicite Citeo. En 2017, le taux moyen d'opacifiant variait en moyenne de 5 à 10 % dans les bouteilles de lait en PET opaque, rappelle l'entreprise. Quant aux bouteilles d'huile (1 % d'opacifiant), elles ont pu intégrer plus de PET recyclé, sans augmenter l'incorporation d'opacifiant. « D'autres projets ont permis d'identifier des solutions permettant de se passer, d'ici quelques années, d'opacifiants (colorants organiques, manchons...). »