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Plan de relance : l'Ademe dresse un bilan et défend la reconduction des aides

L'Ademe a accordé 282 millions d'euros d'aides dans le cadre du Plan de relance. La décarbonation de l'industrie se taille la part du lion. L'agence espère que certains dispositifs seront reconduits avec le futur plan « France 2030 ».

Gouvernance  |    |  P. Collet
Plan de relance : l'Ademe dresse un bilan et défend la reconduction des aides

Ce jeudi 9 septembre, l'Agence de la transition écologique (Ademe) a dressé le bilan des financements qu'elle a alloués dans le cadre du plan France Relance. Les deux tiers des 282 millions d'euros qu'elle a versés sont allés aux projets de décarbonation de l'industrie. Il s'agit d'une première étape qui « va se poursuivre et s'accélérer d'ici à la fin d'année 2021 et en 2022 », explique l'Ademe.

Ce premier bilan de l'intervention de l'Agence intervient alors que se prépare le futur plan d'investissement destiné à construire la France de 2030. Le soutien apporté par l'Ademe « fonctionne », insiste Arnaud Leroy, qui « espère qu'il aura une suite » avec France 2030. Le président-directeur général de l'Ademe considère que la situation le justifie : « Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas avec les outils qu'on a qu'on va faire moins 55 % », juge-t-il, en référence à l'objectif européen de réduction d'au moins 55 % des émissions de CO2 entre 1990 et 2030.

Plus de 2 000 structures aidées

Au total, l'État a confié à l'Ademe la gestion de deux des 30 milliards d'euros du plan consacrés à la transition écologique : 1,2 milliard directement opérés par l'agence, 600 millions par l'Agence de services et de paiement (l'Ademe assure l'appui technique lors de la sélection des projets) et 200 millions gérés au titre du Plan hydrogène. Cela revient à doubler les capacités d'intervention de l'agence en 2021 et en 2022. Pour gérer ces enveloppes, l'Ademe a créé 120 contrats à durée déterminée.

Dans les grandes lignes, l'Ademe a déjà versé 282,5 millions d'euros au travers de 24 dispositifs. D'autres projets ont été validés (et seront financés dans les mois à venir) ou sont en cours d'instruction. « Certains projets sont longs à mettre en place », rappelle Arnaud Leroy. C'est le cas par exemple des projets d'incorporation de plastique recyclé (soutenus par le biais d'Orplast) : les acteurs ont attendu d'avoir une bonne visibilité réglementaire pour les lancer. D'autant que, dorénavant, l'Ademe cherche des projets de taille industrielle, et non plus des expérimentations à petite échelle.

Au total, 2 052 structures ont été aidées : 1 629 TPE-PME, 192 collectivités, 149 associations et 82 grandes entreprises. Bien sûr, certains sujets ont eu un très grand succès, à l'image de la dépollution des friches, qui a fait face à un « raz de marée » de demandes. Les projets territoriaux de développement de l'hydrogène ont aussi le vent en poupe. D'autres thématiques, comme l'incorporation de plastique recyclé, ont plus difficulté à décoller.

Plus d'un milliard pour la décarbonation de l'industrie

Les principales enveloppes gérées par l'Ademe concernent ses domaines d'intervention de prédilection. Le premier domaine est la décarbonation de l'industrie. L'agence va allouer de 1,2 milliard d'euros, répartis en deux enveloppes égales : une pour les procédés (en collaboration avec l'Agence de services et de paiement), l'autre pour de l'aide au fonctionnement pour la chaleur renouvelable (opérée par l'Agence de services et de paiement). Cinquante-six projets ont été sélectionnés. Ils ont reçu environ 180 millions d'euros, pour des investissements totaux de 756 millions.

Suit une autre thématique énergétique avec le déploiement de l'hydrogène bas carbone. L'agence y consacre 275 millions d'euros, dont 75 millions issus de France Relance. L'Ademe a retenu 19 projets qui se partageront 138 millions (pour des investissements globaux de 447 millions).

Pour accompagner la trajectoire de transition fixée par la loi Antigaspillage et économie circulaire (Agec), l'Ademe dispose de 500 millions d'euros. Deux-cents millions sont consacrés à l'incorporation de plastiques recyclés, à la réduction du plastique à usage unique ainsi qu'à la réparation et au réemploi. Les 300 autres millions couvrent le soutien du tri à la source, la modernisation des centres de tri et de recyclage, la valorisation des biodéchets ou encore la gestion et la valorisation de certains déchets spécifiques. L'agence a déjà soutenu 378 projets, pour une aide totale de 117 millions d'euros (sur 435 millions d'investissements).

La quatrième thématique est parmi celles qui ont rencontré le plus de succès : la dépollution des friches. L'Ademe a retenu 111 projets à l'issue de la première édition de l'appel à projets (pour 30 millions d'aides accordées).

L'Ademe investit de nouveaux domaines

France Relance a aussi permis à l'Ademe de cibler des acteurs plus spécifiques et d'intervenir dans des domaines qu'elle investissait peu précédemment. Elle réserve une enveloppe de 80 millions d'euros aux PME recherchant une solution ou un équipement. Ce soutien couvre tous les domaines de la transition écologique. Près de 33 millions ont déjà été accordés à 1 426 petites entreprises.

L'Ademe a aussi élargi son périmètre d'action au tourisme durable, qui bénéficie d'une enveloppe de 50 millions d'euros. Elle a notamment soutenu des restaurants, des hébergements et des acteurs du slow tourisme. Pour l'instant, un peu plus de 3,6 millions d'euros ont été distribués à 159 projets (l'Ademe dispose de 50 millions).

Autre sujet « nouveau » pour l'Ademe : l'agriculture. En l'occurrence, l'agence « revient sur le sujet », nuance Arnaud Leroy, rappelant qu'elle a déjà travaillé sur le lien entre la pollution de l'air et l'agriculture. Cette fois, l'agence intervient en finançant des diagnostics des émissions de carbone et du sol. Les 38 projets retenus permettront d'en réaliser entre 4 000 et 5 000.

Enfin, l'Ademe insiste aussi sur l'approche territoriale des investissements. Les projets soutenus sont très différents selon les particularités de chaque région. Par exemple, dans les Hauts-de-France, l'aspect industriel domine, avec d'importants investissements en matière de décarbonation. La région lyonnaise se démarque, pour sa part, par l'importance des projets axés sur le sujet du « plastique ». À chaque fois, les directions régionales ont travaillé en étroite collaboration avec les collectivités territoriales, les entreprises locales et les services déconcentrés de l'État pour sélectionner les projets les plus pertinents.

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