Après avoir été épinglé par la Cnil pour avoir fiché diverses personnalités à des fins de lobbying, Monsanto fait encore parler de lui. En effet, l'agrochimiste américain a perdu un procès en appel le lundi 9 août, dans lequel son produit le plus connu, le Round up, était accusé d'avoir causé le cancer d'un couple.
En mars 2019, Alva et Alberta Pilliod, souffrant d'un lymphome non hodgkinien (cancer qui touche le système immunitaire) portent plainte contre Monsanto et remportent le procès un mois plus tard. A l'époque, "c'est le troisième procès en moins d'un an où un herbicide à base de glyphosate est responsable d'un lymphome non hodgkinien chez les plaignants, et que Monsanto s'en trouve responsable", peut-on lire sur justice-pesticide, un site qui recense les affaires autour des pesticides. L'entreprise est alors sommée de verser au couple deux milliards de dollars qui seront plus tard ramenés à 69,3 millions. En juin 2021, Monsanto fait à nouveau appel de la décision, mais le juge confirme la peine le 9 août, reprochant à l'entreprise son "dangereux dédain" pour la sécurité des consommateurs.
De son côté, Monsanto continue de défendre l'innocuité du Round up en avançant que "quatre décennies de donnée scientifiques approfondies et les évaluations des principaux organismes de réglementation sanitaire" prouvent que son utilisation est sûre. Des données issues d'études que le jugement qualifie d'invalides, selon l'AFP. Rappelons que le principal composant du Roundup, le glyphosate, est classé comme un "cancérogène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), qui dépend de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En juin dernier, l'Institut de la santé et de la recherche médicale (Inserm) allait également à contre-courant des institutions européennes et publiait une étude faisant le lien entre la molécule et les maladies chroniques. Une stratégie qui n'est pas sans rappeler celle des marchands de doute.