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Actu-Environnement

Les projets d'énergie citoyenne gagnent enfin du terrain

Des milliers de citoyens en France se rassemblent pour développer et gérer eux-mêmes des projets d'énergies renouvelables. Reportage vidéo en Occitanie, une des régions les plus dynamiques.

Reportage vidéo  |  Energie  |    |  B. Clarke
Actu-Environnement le Mensuel N°389
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°389
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La région Occitanie se veut être la première région à énergie positive de France, voire d'Europe. Un territoire d'une taille conséquente qui serait en capacité de produire localement plus d'énergie qu'il n'en consomme. On parle ici d'électricité produite à partir de ressources renouvelables. Divers objectifs doivent être atteints pour arriver à ce résultat d'ici 2050 comme la réduction de près de 30 % des consommations d'énergie liées aux bâtiments, à l'industrie et à l'agriculture et une multiplication par trois de la production d'énergies renouvelables.

En ce qui concerne la production d'énergies renouvelables, la région Occitanie entend dynamiser le secteur des énergies citoyennes encore un peu timide en France alors que les premiers projets sont sortis de terre il y a une petite dizaine d'années. Certains ont néanmoins marqué les esprits comme le premier parc éolien citoyen qui a couté plusieurs millions d'euros, à Béganne (Morbihan).

Jusqu'à 100.000 euros de prime

La région Occitanie a lancé plusieurs appels à projets "énergies coopératives et citoyennes", depuis 2014, en partenariat avec l'Ademe. Les bénéficiaires, associations, sociétés, collectivités, ont pu recevoir jusqu'à 100.000 euros de prime à la participation citoyenne. Ce qui a créé une rampe de lancement pour de nombreux projets. "Aujourd'hui, la région compte 18 projets en exploitation, une trentaine en développement, une vingtaine en émergence, sans compter le nouvel appel à projets de la région avec 23 candidats et 13 sélectionnés", précise Louise Balmer, animatrice au réseau énergies citoyennes locales et renouvelables en Occitanie (ECLR).

Ce réseau régional est également cofinancé par la région et l'Ademe, composé d'animateurs qui ont le rôle d'accompagner les porteurs de projet "pour leur faciliter la tâche, avec des formations et la mise à disposition d'outils et de contacts." "Il n‘y a pas vraiment un projet type", reprend Luise Balmer, "parfois le projet est porté par une collectivité, parfois ce ne sont que des citoyens, parfois il y a les deux. On peut quand-même dire que les grappes photovoltaïques en toiture fonctionnent bien pour démarrer, c'est le plus simple à mettre en œuvre, l'idée étant d'installer des panneaux photovoltaïques sur plusieurs toitures", ce qui permet d'obtenir un tarif de groupe pour faire baisser les coûts…

L'électricité produite bénéficie d'un dispositif d'obligation d'achat sur 20 ans qui permet de rentabiliser l'installation… Enfin tout dépend de la puissance du projet. La centrale solaire au sol développée par l'association les survoltés, à Aubais, atteint les 250KWc, "le problème c'est qu'entre 100KWc et 500KWc, il n'y a pas d'obligation d'achat, c'est donc impossible d'établir un budget prévisionnel et être crédible devant des banques ou des citoyens", explique Antoine Rousseau, membre de l'association. Les centrales au sol de taille moyenne comme ici, à proximité du centre-ville, sur des terres polluées vont-elles pouvoir se développer ? Dans ce cas précis, c'est Enercoop qui rachète l'électricité de la centrale à un tarif de soutien et sur 30 ans, sans quoi le projet n'aurait pas vu le jour.

Reprendre en main les enjeux liés à l'énergie

Ce qui lie les porteurs de projet, ce sont les raisons communes pour lesquelles ils se lancent dans cette aventure : reprendre en main les enjeux liés à l'énergie, développer les énergies renouvelables, en faire profiter la collectivité, faire en sorte que les bénéfices soient utilisés pour donner vie à d'autres projets similaires : "on a décidé sur les 30 ans d'exploitation, chaque année, de reverser 3.600 euros à des associations d'aide à l'environnement", explique Antoine Rousseau.

Alors que le mouvement d'énergie citoyenne commence peu à peu à faire ses preuves en France, l'Allemagne a déjà une bonne longueur d'avance, puisque près de 50 % des énergies renouvelables sont gérées par des citoyens grâce à plus d'un millier de coopératives locales. Dans l'hexagone, le cadre devrait bientôt être renforcé avec la reconnaissance des "communautés d'énergie renouvelable", dans le cadre du projet de loi énergie climat. Des actionnaires et/ou des membres pourront se rassembler sur un critère de proximité géographique avec des projets d'énergie renouvelable, dans le but de produire, consommer, vendre et/ou stocker l'énergie.

Réactions8 réactions à cet article

Si cette région ne dispose que de l'éolien et du solaire, intermittents, aux faibles facteurs de charge (20% pour l'éolien et 14% pour le solaire), sans connexion au réseau RTE, je me demande comment elle fera assurer une production pilotable, adaptable à la demande en temps réel, et pour éviter les black-out lors de périodes sans vent le soir.

jipebe29 | 28 janvier 2019 à 14h58 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

Lorsqu'on parle d'énergies renouvelables, il y a l'éolien, le solaire mais aussi la biomasse, le biogaz, l'hydraulique, la géothermie...et en parallèle se développent toutes les solutions de stockage d'énergie, hydrogène, hydraulique, batteries...Il faut voir le Portugal, un des pays les plus en avance en Europe sur le déploiement des enr et pourtant il n'est connecté au réseau Européen que par l'Espagne, le pays doit donc particulièrement assurer sa sécurité d'approvisionnement en électricité...néanmoins le risque de black out est un vrai sujet...mais à priori l'atomisation des sites de production est censé rendre l'ensemble du système électrique plus résilient...à voir en pratique.

Baptiste Clarke Baptiste Clarke
28 janvier 2019 à 15h42
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En fait ces projets d'énergie citoyenne ont pour conséquences d'augmenter le prix du kWh pour tous les autres citoyens et d’augmenter le nombre de ménages en précarité énergétique.

jipebe29 | 31 janvier 2019 à 00h18 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

Merci d'apporter une argumentation à vos réactions pour être constructif.

Bien cdt

Baptiste Clarke Baptiste Clarke
01 février 2019 à 16h14
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Bonjour,

Je possède une géothermie avec 2 sondes de 102 m de profondeur chacune et je suis très satisfait du résultat. J'ai toute fois entendu parlé de nouveaux circulateurs synchrones à aimants permanents très performant.Je voudrais en savoir plus sur ces nouveaux circulateurs notamment pour celui qui fait circuler l'eau des sondes lesquelles tournent en continues l'hiver.
merci d'avance de votre réponse.
cordialement
P Chaize

pierre0743 | 04 février 2019 à 14h12 Signaler un contenu inapproprié

Il est symptomatique de lire que l'éolien fonde sa séduction sur des bénéfices financiers .
On aimerait savoir quelle est la valeur d'un paysage ,mais cette question reste sans réponse . Pour deux raisons ,la 1° les personnes intéressées par l'argent ne se soucient pas de la beauté des sites , la 2° la comptabilité publique et même les financiers ne sait pas calculer ce qui ne se mesure pas en valeurs physiques mais relève de l'affectif .

Faisons disparaître les flux financiers locaux et on constatera que les vocations "écologiques "connaissent une chute vertigineuse .

sirius | 04 février 2019 à 18h09 Signaler un contenu inapproprié

@Baptiste
Allez voir le site RTE (bilan annuel) pour avoir les productions par source. Voici une analyse de l’IFRAP sur la transition énergétique :
http://www.ifrap.org/agriculture-et-energie/transition-energetique-dites-la-verite-aux-francais

jipebe29 | 05 février 2019 à 12h17 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

C'est une analyse qui date déjà de 2015...qui peut encore être partiellement vraie mais de moins en moins. Aujourd'hui sur de grosses centrales solaires le cout du kwh produit est inférieur au nucléaire. Autre perspective de plus en plus visible, l'autoconsommation. La production solaire n'est pas revendue à un tarif bonifié. Ce modèle va se développer et intégrer les nouveaux projets d'urbanisme. Effectivement, le lancement de plusieurs filières nécessite un investissement de départ important pour les rendre matures. Ce qui est le cas de toutes les autres filières énergétiques, on le voit avec l'EPR de Flamanville. Quant à la précarité énergétique, elle a tendance à baisser considérablement pour les citoyens qui ont un logement équipé d' une installation solaire, thermique ou photovoltaïque.

Baptiste Clarke Baptiste Clarke
06 février 2019 à 12h38
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