Le 4 juin, l'association Respire a publié un classement de la qualité de l'air des 100 plus grandes villes d'Europe. Construit à partir des données européennes, le classement fait apparaître certaines incohérences dans ces dernières. Ainsi, la ville de Cluj-Napoca (Roumanie) se distingue comme la ville dont l'air est le moins pollué, car elle ne dispose que de deux stations qui "ne mesurent même pas les particules fines", dénonce l'association.
"Cette carte pose la question de la performance de la mesure du réseau de stations européen et donc de la volonté politique de traiter ce problème", explique l'association jugeant qu'"une chose reste sûre : l'Europe n'a pas fait de la qualité de l'air et de la santé des citoyens un de ses objectifs premiers".
Selon Respire, ces différences de suivi de la pollution atmosphérique "font (…) le jeu de « tricheries » de la part de certaines villes et d'Etats membres". Elle cite en particulier la ville de Londres (Grande Bretagne) qui aurait mis en œuvre des pratiques "pour faire « baisser » la pollution… artificiellement".
On respire mal dans les grandes villes
Tout d'abord, "on respire mal dans les grandes villes françaises (Toulouse 47e, Lyon 55e, Nice 70e, Paris 84e et Marseille 94e), italiennes, allemandes et, globalement, dans les villes d'Europe de l'Est", analyse l'association. Plus globalement, la carte indique que toutes les grandes villes d'Europe ou presque, dépassent régulièrement les seuils autorisés de pollution de l'air, parfois à des niveaux tels que le danger sanitaire est constant pour les populations qui y vivent.
Ensuite, "certaines villes ont mis en place des politiques de réduction de la pollution de l'air, qui devraient en inspirer d'autres, françaises par exemple", estime Respire, précisant cependant que "l'efficacité de ces politiques reste toute relative car la pollution n'a pas de frontière et se déplace sur des milliers de kilomètres, rendant nécessaire une politique au niveau européen, voire mondial".