Pour une entreprise ou une collectivité, réduire la consommation énergétique nécessite un certain cocktail de compétences, celles d'un référent énergie. Depuis le lancement du plan de sobriété par la Première ministre, Élisabeth Borne, en octobre 2022, citoyens, entreprises et collectivités doivent tous participer à baisser leurs consommations énergétiques de 10 %. Cet effort de réduction n'est pas anodin : appuyer sur un interrupteur ou tourner un bouton ne suffit pas. Il passe presque toujours par un véritable audit des capacités de consommation des divers équipements et par une maîtrise des leviers d'efficacité énergétique correspondants. La connaissance des normes et de la réglementation en vigueur mais également des aides disponibles en constitue un autre prérequis.
Devenir référent énergie en trois étapes
Financé par les grands consommateurs d'énergie dans le cadre du dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE), le programme Pro-Réféi se déroule en trois étapes. La première consiste à apprendre le minimum requis de connaissances en énergie par le biais d'un Mooc ouvert à tous : appréhender une consommation électrique en kilowattheures, estimer un pouvoir calorifique, etc. Pour poursuivre la formation, il faut ensuite obtenir au moins 70 % de bonnes réponses à un questionnaire de restitution de ces connaissances. « Le niveau est assez exigent et peut être déroutant, même pour certains ingénieurs, sans un minimum de motivation », explique Jean-Marc Piatek. S'il a passé ce premier filtre, le stagiaire, qu'il soit désigné ou volontaire, entame ensuite une formation en groupes de deux jours dans l'un des centres de formation partenaires sur tout le territoire. « L'idée n'est pas d'approfondir, mais d'aborder des savoir-faire plus concrets sur les économies d'énergie, alimentés par des retours d'expérience de terrain. »
Quelle différence avec le VTE vert ?
Depuis janvier 2021, dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » du ministère du Travail, les petites entreprises peuvent obtenir une aide d'État pour le recrutement d'un jeune diplômé sur des missions de « transition écologique et énergétique ». Ce dispositif, en apparence similaire, n'est pas autant ciblé et spécialisé que ce que peut proposer un référent énergie, selon Jean-Marc Piatek de l'ATEE. « Les référents ciblent uniquement l'efficacité énergétique et doivent avoir comme objectif de réduire concrètement la consommation énergétique, quand bien même ce n'est pas le seul levier pour atteindre, à terme, la neutralité carbone. »
Au 1er mars 2023, l'ATEE recensait 1 430 référents énergie formés. Parmi eux, environ 40 % sont également responsable qualité, hygiène, sécurité et/ou environnement. Du reste, les référents énergie sont aussi bien des chargés de travaux ou de production que des responsables des achats. Pérennisé au moins jusqu'en 2026, le programme vise à former 3 000 référents au total. À noter qu'à l'heure actuelle, le référent énergie ne constitue qu'une mission spécialisée parmi d'autres, et non une profession déposée officiellement.