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Actu-Environnement

La valorisation des déchets de poissons s'organise grâce à la reverse logistic

Tête, peau, arrête centrale, pertes et invendus, sont autant de biodéchets qui peuvent être valorisés. Mais une collecte spécifique est délicate et coûteuse, sauf si elle est effectuée par les transporteurs qui livrent le poisson. Reportage vidéo.

Reportage vidéo  |  Déchets  |    |  B. Clarke

Depuis sa création en 1877, l'usine d'Angibaud, située à Béziers dans l'Hérault, confectionne des engrais organiques à base de poisson. Elle était alors connue sous le nom de Compagnie du Guano de poisson Angibaud. Aujourd'hui, l'usine reçoit quotidiennement trois à cinq tonnes de déchets de poissons qu'elle transforme, par un procédé assez simple, en purée de poisson, puis en compost et enfin en engrais.

Il existe plusieurs voies de valorisation pour les déchets de poisson. Problème : le gisement est diffus et donc la collecte coûteuse. D'autant que pour valoriser des biodéchets de cette nature, il faut respecter des conditions d'hygiène assez strictes, comme la chaîne du froid, ce qui implique l'usage de camions frigorifiques. Un coût encore supplémentaire. Une grande partie de ces biodéchets est donc finalement enfouie ou incinérée.

Pour résoudre ce dilemme, l'usine d'Angibaud profite, depuis trois ans, d'un service de reverse logistic, développé par le groupe Véolia qui a signé un contrat avec un transporteur spécialisé dans la logistique du froid, Stef. Les camions frigorifiques qui servent à transporter le poisson frais vers les professionnels de la mer, grossistes, restaurateurs et poissonniers, vont servir en même temps à collecter les déchets.

Des caisses palettes ont été fournies par Véolia au transporteur. Celui-ci les dépose chez ses clients et, en même temps, récupère celles qui sont pleines. Le tout avec des étiquetages pour la traçabilité. Les camions déposent et massifient les caisses palettes sur une plate-forme intermédiaire avant de les envoyer chez Angibaud. Les caisses sont ensuite vidées, lavées et désinfectées avant de repartir chez le transporteur. La boucle est bouclée et les coûts considérablement réduits. Aujourd'hui, « on arrive à diviser par deux le prix de ce que ça coûte actuellement aux professionnels de la mer de se faire enlever leurs biodéchets », explique Nicolas Pont, directeur recyclage chez Véolia.

Le service semble fonctionner. En trois ans, une quarantaine de clients ont permis de récolter 3 000 tonnes de déchets de poisson. Un modèle économique et industriel local puisque les clients sont tous localisés sur la côte méditerranéenne et que l'engrais produit sera en grande partie vendu chez les viticulteurs du sud de la France. Reste à dupliquer le modèle et aussi à convaincre la grande distribution. « Les grandes enseignes sont actuellement les premiers poissonniers de France, mais elles ne sont pas encore dans le dispositif. Nous espérons que ce soit le cas prochainement », confie Nicolas Pont.

Réactions2 réactions à cet article

A priori une bonne solution qui est pleine de bon sens. Attention toutefois à ne pas négliger les aspects sanitaires. Les déchets de poissons ne sont pas nécessairement de toute première fraîcheur, des débuts de dégradation peuvent avoir démarré d'où bactéries et odeurs. Il s'agit, je l'espère, de camions compartimentés.

VD69 | 05 mars 2020 à 12h29 Signaler un contenu inapproprié

Eh bien voilà! Quand on veut on peut!

gaïa94 | 28 mai 2020 à 18h40 Signaler un contenu inapproprié

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