Les courses solaires, comme la Moroccan Solar Race Challenge qui vient tout juste de se dérouler (les 12 et 13 novembre) sur un trajet de 150 kilomètres reliant Marrakech à BenGuérir, ou la Solar Cup prévue en France en juin 2017, sont des courses qui se déroulent depuis quelques années. Elles permettent de voir tous les prototypes de véhicules 100% solaires qui ont été développés au sein d'écoles, d'universités et instituts de recherche…
Une voiture solaire, kesako ?
Une voiture solaire est une voiture électrique qui recharge ses batteries en partie ou totalement grâce à l'énergie solaire. Le constructeur Toyota a exposé cette année au mondial de l'automobile son premier modèle commercial utilisant cette technologie : la nouvelle Prius hybride rechargeable. Dans sa version antérieure, son toit composé de cellules photovoltaïques permettait de faire fonctionner par exemple le système de climatisation. Aujourd'hui, le toit solaire permet vraiment "de recharger la batterie lorsque le véhicule est à l'arrêt…ce qui permet d'augmenter l'autonomie de 5 km par jour", déclare Sébastien Grellier, directeur de communication de Toyota France.
La station solaire
En attendant un véhicule 100% solaire, on peut toujours brancher son véhicule électrique à des ombrières solaires. Ce concept s'est largement développé en France. Plusieurs entreprises proposent cette solution : ABB, Advansolar, CEL, DBT, Envieterra, O'Sitoit, … et aussi Driveco qui propose une particularité en développant un logiciel qui va permettre de connecter toutes ses ombrières ensemble. Ce système est testé actuellement en Corse entre deux stations solaires, l'une située à Bastia et l'autre à Ajaccio. Conçues avec les équipes du CEA Tech et de l'Institut national de l'énergie solaire (Ines), ces stations fonctionnent en réseau. Si la capacité d'une station n'est pas suffisante pour répondre à la demande locale, la connexion avec l'autre station permet d'envoyer l'énergie nécessaire pour la satisfaire. Un réseau intelligent qui permettrait de rouler à 100% grâce à l'énergie solaire. "L'idée serait de construire 70 stations pour disposer d'un parc de 700 bornes solaires", espère Paul Antoniotti, fondateur du projet. Coût d'une station : environ 400.000 euros.
La route solaire
Impossible de parler d'infrastructure solaire sans évoquer le projet fou de transformer la route en une gigantesque centrale photovoltaïque. C'est le pari que s'est lancé Colas, leader mondial de la construction de route, avec le projet Wattway. Il s'agit d'un revêtement qui intègre des cellules photovoltaïques et qui est censé résister à tout usage routier. Une centaine de sites pilotes devraient permettre d'évaluer concrètement la production électrique et le coût de telles infrastructures. "On a des objectifs ambitieux à l'horizon 2020 : coller au plus près du coût des énergies tel que le photovoltaïque l'est aujourd'hui en France, tel qu'il l'est dans le reste de l'Europe et du monde", commente le directeur du projet, Jean-Charles Broizat. La ministre de l'Environnement Ségolène Royal a permis le lancement d'un test grandeur nature à Tourouvre dans l'Orne sur un kilomètre, soit 2.800 mètres carré. Le chantier a commencé et devrait finir mi-décembre. L'installation sera ensuite raccordée au réseau électrique pour apprécier pleinement la production énergétique censée être équivalente à une centrale PV de 300 kWc.