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Les réseaux intelligents, un levier pour la connaissance patrimoniale ?

Peut-on améliorer l'efficacité des réseaux d'eau potable ? Actu-Environnement.com - Publié le 02/06/2014

Obligation réglementaire de description des ouvrages, localisation pour éviter les canalisations arrachées ou encore informations qualitatives, les réseaux intelligents pourraient répondre à différents enjeux de connaissance patrimoniale.

Peut-on améliorer l'efficacité des...  |    |  Chapitre 3 / 8
Environnement & Technique N°337 Ce dossier a été publié dans la revue Environnement & Technique n°337
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"En France aujourd'hui tous réseaux confondus, entre 300 et 350 conduites sont arrachées par jour", estime Olivier Séon, directeur commercial et marketing d'Eliot Innovative Solutions.

Alors que le coût de remplacement d'un kilomètre de canalisation en ville varie de 400.000 et 800.000 euros, la fréquence de ce type de dégradation peut surprendre.

Une explication réside dans la mauvaise connaissance des réseaux et des systèmes de détection qui demandent une forte expertise (géoradar), selon Olivier Séon.

"Les canalisations plastiques sont inertes et donc difficilement détectables, pointe-t-il, or aujourd'hui, tout ce qui part de la conduite principale, au milieu de la rue, jusqu'au compteur d'eau est en polypropylène". Une localisation imprécise entraîne alors des risques d'arrachage lors de travaux.

Cette connaissance des réseaux est également devenue un enjeu réglementaire : les exploitants des services d'eau potable devaient en effet établir un descriptif détaillé des ouvrages de transport et de distribution d'eau potable au 31 décembre 2013, dans le cadre de la loi Grenelle 2 (plan du réseau, localisation des dispositifs de mesures, linéaires de canalisations, dates ou périodes de pose, types de matériaux, etc.). Du retard a toutefois été pris notamment dans l'élaboration de l'indicateur : l'indice de connaissance et gestion patrimoniale des réseaux d'eau potable.

Une mesure continue des signes de vieillissement

Pour certains, les réseaux intelligents pourraient s'avérer un des outils clefs dans l'accès à la connaissance patrimoniale.

"Les réseaux intelligents permettent de réaliser une gestion dynamique du patrimoine : ils autorisent la mesure des signes de vieillissement des canalisations et ainsi de réagir dans les temps", assure Sabine Fauquez-Avon, directrice générale adjointe d'Endetec.

Utilisés dans la vie courante à travers le pass navigo ou certains forfaits de ski, les tags RFID, disposés à intervalles réguliers dans les tuyaux, semblent constituer un premier virage vers ces derniers.

Localisation, type de réseau, le diamètre des canalisations, la pression nominale, etc., ces puces fournissent les informations qu'elles contiennent, lorsque le système de lecture en surface lui apporte de l'énergie à travers une onde électromagnétique.

L'accès à la puce est sécurisé par un système de cryptage : une clef permet de déverrouiller la lecture de l'information.

"A l'avenir, nous pouvons imaginer que ce système puisse être un vecteur pour véhiculer d'autres types d'informations, projette Olivier Séon, il faudra toutefois le mixer avec une petite batterie pour transporter des données un peu plus conséquentes".

Au niveau européen, le projet secur Eau vise quant à lui le développement de sondes qui permettront de mesurer en temps réel différents indicateurs. "Quand un problème survient sur le réseau, le premier qui s'en aperçoit c'est souvent le consommateur, note Sabine Fauquez-Avon, nous pouvons désormais envisager de mettre des seuils de comportements normaux et si cela dépasse, une alerte se déclenche"

Autre manque à combler dans la connaissance des réseaux : le niveau en temps réel du débit, notamment dans le cadre de la lutte contre les incendies.

"Normalement les poteaux d'incendie ne doivent pas être contrôlés par les pompiers : c'est la responsabilité du maire", rappelle Philippe Chaussinand, chef du groupement prévention et prévision des risques du service départemental d'incendie et de secours du Vaucluse.

Selon lui, dans les faits les attributions ne s'avèrent pas aussi claires. Attendu depuis deux ans, le projet de décret d'application de la loi Warsmann aurait dû répartir le rôle de chacun : un contrôle opérationnel pour les pompiers (présence du poteau, de l'eau etc.), la partie plus technique étant réservée aux experts avec des informations comme le débit.

"Nous avons besoin d'information en temps réel du débit du poteau incendie car parfois lorsque nous arrivons sur le terrain pour éteindre un feu, le débit n'est  pas celui prévu… par exemple une vanne a été fermée pour des travaux et nous ne le savons pas", illustre Philippe Chaussinand.

Si les réseaux intelligents semblent apporter des solutions à différentes problématiques, les investissements qu'ils impliquent ne sont toutefois pas à négliger.

L'étude Digitally enabbled Grid, d'Accenture, montre ainsi que l'intégration des systèmes informatiques traditionnels aux solutions opérationnelles requises pour gérer le réseau en temps réel est loin d'être acquise.

Dorothée Laperche

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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