Il y a quelques semaines, l'Ademe changeait de logo et de signature, et devenait l'Agence de la transition écologique. Une nécessité pour son président-directeur général Arnaud Leroy, qui s'en est expliqué lors d'une conférence de presse. « Nos missions ont évolué depuis de nombreuses années et sont de plus en plus variées, explique-t-il. Nous ne nous occupons plus seulement d'énergie, de déchets ou de qualité de l'air, mais aussi de mobilité, d'alimentation durable, de tourisme, de numérique, et de logement. Nous avons la capacité de prendre en compte des thématiques très différentes mais interdépendantes, pour avoir une action globale et coordonnée, et fédérer l'ensemble des acteurs ».
Une transformation écologique « progressive mais profonde »
Pour l'Ademe, la période post-Covid-19 peut être celle de l'accélération de la transition écologique. « Je ne crois pas à une révolution, plutôt à une transformation progressive mais néanmoins profonde », analyse Arnaud Leroy, qui observe que si l'environnement est une préoccupation grandissante des Français, en particulier chez les jeunes générations, les actes ne correspondent pas toujours au discours. « Le rôle de l'agence est d'accompagner le changement en proposant des alternatives, poursuit-il. Face aux crises sanitaires, économiques ou climatiques, le maître-mot est la résilience ».
L'Ademe souhaite donc gagner en efficacité et en simplicité, et lance, ce 18 juin, une nouvelle plateforme numérique de services : AGIR. Un outil en ligne qui propose des « solutions concrètes » à tous les citoyens, entreprises, et collectivités, qui veulent agir pour la transition. La plateforme offre un accès simplifié à l'ensemble des contenus de l'Ademe : recherche de financements, dépôts de projets, résultats d'étude, conseils et retours d'expériences… Elle répond aussi à des « exigences de sobriété numérique », un thème qui sera au cœur des nouvelles ambitions de l'agence, aussi bien sur les usages que sur la conservation et la réparabilité des matériels.
L'Ademe pointe la nécessité d'accélérer sur plusieurs dossiers, parmi lesquels la structuration d'une filière de réparation, synonyme également de gain de pouvoir d'achat pour les Français, ou la rénovation énergétique, avec deux éléments importants : une meilleure formation des artisans, et la simplification des procédures dans les copropriétés. Initié en 2019, le label économie circulaire, qui distinguera les démarches territoriales dans la gestion des flux de déchets et le développement de modèles économiques alternatifs, doit aussi aboutir prochainement, avec l'annonce possible des premiers territoires labellisés lors des prochaines assises de l'économie circulaire.
Faciliter l'acceptabilité de la transition
Pour atteindre les nouvelles ambitions de l'Ademe, son P-DG entend « aller chercher l'ensemble des collectivités ». « On note une vraie envie, un vrai besoin des territoires de s'engager dans des démarches responsables, explique-t-il. Nos guides connaissent un certain succès, et on pense que les sollicitations seront encore plus nombreuses une fois les élections municipales terminées ».
Le patron de l'Ademe attend aussi beaucoup des conclusions de la Convention citoyenne pour le climat, en particulier sur le rôle qu'elles pourront avoir sur l'acceptabilité des Français à la transition écologique. « La transition écologique est souvent créatrice de craintes liées à l'emploi et au pouvoir d'achat, constate-t-il. J'attends que les membres de la Convention trouvent des moyens et des outils, voire des éléments de langage, pour débloquer cela. Si on veut agir au niveau de la fiscalité, une nouvelle approche est indispensable ».