Airparif prévient que ses cartes sont accessibles en permanence sur son site internet et actualisées tous les ans avec les meilleures technologies disponibles, c'est-à-dire pour plusieurs années, pour plusieurs polluants et avec trois échelles au choix : région Ile-de-France, agglomération parisienne ou Paris intra-muros.
Visualiser la pollution pour agir
Ces études révèlent que la pollution d'origine automobile (dioxyde d'azote, benzène, particules) peut être jusqu'à trois fois plus élevée dans des zones situées à proximité du trafic (voies de trafic de plus de 10 000 véhicules par jour et trottoirs attenants) que dans des quartiers ou rues moins fréquentés. Dans les centres-villes, la pollution est 30 % plus importante que dans les quartiers périphériques.
Pour renforcer son propos et l'accompagner d'une image forte, l'association Ecoforum a localisé sur la carte de la pollution de Marseille la position des établissements scolaires. A suivre, une deuxième carte qui permettra de visualiser l'emplacement des équipements sportifs par rapport aux zones où la pollution est forte : quand on fait du sport, on est encore plus sensible à la pollution de l'air, explique Emilie Déprés, porte-parole de l'association.
Selon l'association, l'aménagement du territoire, le Plan de Déplacements Urbains et tout projet urbanistique doivent tenir compte désormais de la pollution de l'air illustrée sur ces cartes.
Il faut des moyens importants pour développer ces études. Or, les budgets octroyés aujourd'hui aux associations de contrôle de l'air par les pouvoirs publics sont insuffisants par rapport à l'immensité de la tâche qui est à accomplir, dénonce Victor Hugo Espinosa. Pourtant, quand on aura lié les problèmes de santé à leurs causes, on pourra agir beaucoup plus vite. Aujourd'hui, ça avance, mais timidement…
Un lien établi clairement entre pollution de l'air et santé
Gène respiratoire, allergies, asthme, cancers… Même à des niveaux faibles, la pollution de l'air a des effets néfastes sur la santé. Quelle que soit sa forme (particules fines, dioxyde de soufre, ozone ou dioxyde d'azote), la pollution atmosphérique peut avoir des répercussions graves, allant d'une baisse de la capacité respiratoire à une incidence sur la mortalité à long terme. Selon l'état de santé, la concentration des polluants dans l'air, la durée d'exposition et l'importance des efforts physiques réalisés, l'impact de la pollution peut être plus ou moins important. Les enfants, les personnes âgées, les personnes malades y sont particulièrement sensibles.
Le lien entre pollution de l'air et santé a d'ailleurs été maintes fois établi. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 3 millions de personnes meurent chaque année sous l'effet de la pollution atmosphérique, soit 5 % des 55 millions de décès annuels dans le monde. Cette pollution réduirait l'espérance de vie de neuf mois pour chaque Européen et engendrerait une augmentation des affections respiratoires telles que la bronchite et l'asthme. La pollution de l'air serait également responsable du développement de l'asthme et de nombreuses allergies chez les enfants.
Les particules fines (dont les particules émises par les moteurs diesels) sont particulièrement néfastes pour la santé. En Europe, 100.000 décès chaque année seraient attribuables aux expositions aux particules fines. Selon une étude réalisée par des spécialistes réunis par l'AFSSET (agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) en 2004, et portant sur 76 agglomérations françaises, l'exposition chronique aux particules fines serait responsable de 6 à 11 % de la mortalité par cancer du poumon (600 à 1.100 décès) et entre 5 et 7 % de la mortalité par maladie cardio-respiratoire (3.000 à 5.000 décès).