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Actu-Environnement

Vers une prise en compte du développement durable du secteur touristique

Tours opérateurs, voyagistes, sites de vacances tendent de plus en plus vers une offre de tourisme ''durable'' alliant à la fois le respect de l'environnement, de la population et la culture locale et une demande croissante de la clientèle.

Gouvernance  |    |  R. Boughriet
Le secteur du tourisme représente environ 7 % du PIB de la France et plus d'un million d'emplois directs et autant d'indirects. Phénomène social et source de développement économique, le tourisme est à l'origine de pressions qui peuvent être fortes sur l'environnement et les équilibres sociaux si des politiques de régulation ne sont pas mises en œuvre. Les loisirs et périodes de congés sont propices à des pratiques plus polluantes que celles adoptées dans la vie au quotidien, avait souligné une étude de l'Institut français de l'environnement (IFEN) publiée en août 2007. Les déplacements des Français en voitures liés aux week-end et aux vacances représentent 16% des émissions annuelles de CO2 des véhicules particuliers sur le territoire national soit 12,4 millions de tonnes. Au-delà de l'aspect transport, les flux de déchets sont également plus importants tout comme l'utilisation de la climatisation. La secrétaire d'état à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet s'était ainsi rendue le 22 août sur le site du camping Huttopia de la forêt de Rambouillet afin de ''valoriser des vacances et des loisirs à faible empreinte écologique'' à travers l'écotourisme et le tourisme durable. Le site d'Huttopia développe en partenariat avec l'Office national des forêts (ONF) un concept de camping nature ''dont le principe est de s'intégrer dans l'environnement sans pour autant le perturber'', en utilisant par exemple du bois non traité pour les roulottes, des cabanes et des planchers de canadiennes.

Selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), le tourisme durable désigne la gestion de toutes les ressources de telle manière que les nécessités économiques, sociales et esthétiques soient rencontrées dans le respect de l'intégrité culturelle et environnementale des territoires visités, de leur diversité biologique et du cadre de vie. L'écotourisme est un tourisme qui consiste à voyager dans des zones naturelles, conservées relativement intactes, dans le but d'étudier, d'admirer et de jouir du paysage, ainsi que de tout élément de caractère culturel existant dans ces zones. La mise en oeuvre du développement durable dans le domaine du tourisme vise ainsi à maintenir ses aspects sociaux (cultures,...) et économiques (emplois, création de richesses, ...), à réduire les dégradations environnementales et parvenir à une utilisation économe des ressources.

La prise de conscience de la fragilité de l'environnement naturel et humain est de plus en plus partagée par les spécialistes du tourisme à l'instar de la station de montagne des Gets qui tend vers une offre touristique de qualité alliant à la fois la préservation de la beauté du site et la demande de la clientèle, précise l'Office de tourisme. Les vacanciers s'orientent de plus en plus vers un tourisme responsable plus respectueux de l'environnement, de la population et la culture locale. Depuis près de 2 ans, la station des Gets est membre de l'association ''Alpine Pearls'' qui regroupe 21 stations suisses, autrichiennes, allemandes, italiennes et françaises dont le but est de renforcer la protection de l'environnement dans les Alpes dans les domaines du tourisme et de la mobilité. Par exemple aux Gets, un service de navettes gratuites fonctionne en saison ainsi que deux petits trains, qui desservent les différents secteurs du village. Des vélos électriques ont été proposés lors de l'été 2007. Un parking gratuit se situe aussi à l'entrée du village (aux Perrières), pour inciter les skieurs à ne pas entrer dans le centre en voiture et ainsi emprunter le télésiège débrayable. Des travaux de valorisation et d'extension des alpages sont également menés sur différents secteurs des Gets. Les volumes de bois récoltés durant ces opérations sont en partie destinés à la chaufferie bois permettant d'alimenter 12 bâtiments communaux par l'intermédiaire d'un réseau de chaleur de plus d'un kilomètre, précise la municipalité.

Durant l'automne 2007 et le début de l'année 2008, une opération Bilan Carbone concernant quelques stations de montagne ''pilotes'' dont Les Gets, sera lancée. Le Bilan Carbone, méthode développée par l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), doit permettre de quantifier les émissions directes et indirectes de la collectivité pour évaluer son impact en matière d'effet de serre et favoriser l'émergence de pistes d'orientations stratégiques à court et moyen terme afin de réduire ses émissions. De son côté à Tignes, Terralys, filiale de Suez Environnement, a procédé en juillet à la revégétalisation de l'ensemble des espaces verts et du domaine skiable de la ville ''afin de lutter contre l'érosion des sols et préserver le milieu naturel'' de la station. Terralys a notamment pris en charge en août, pour la 3e année consécutive, le domaine skiable de l'Alpes d'Huez.

Des tours opérateurs tels que Voyageurs du monde intègrent depuis quelques années dans leur programme le respect de l'environnement des pays qu'ils font visiter. Voyageurs du monde établit également un cahier des charges à ses partenaires sur les conditions de travail des hôtels et la préservation du site et des ressources naturelles. Par ailleurs, les voyagistes tels qu' Air France, Air Canada ou la SNCF avec Voyageurs du monde proposent désormais à leurs clients un service de compensation carbone liées à leurs trajets en versant des dons à des associations environnementales. Rappelons que le secteur aérien est responsable de 2 à 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).
La compensation en fixation de carbone permet vraiment d'aider l'environnement de trois façons, a affirmé Deborah Kaplan, directrice générale de l'association Zerofootprint, partenaire d'Air Canada. Cela permet de contrer les changements climatiques attribuables aux émissions de dioxyde de carbone dans l'atmosphère résultant de nos activités, de mettre en relief le coût environnemental des biens et services que nous achetons et, lorsque nous compensons par la plantation d'arbres, cela contribue à rétablir les écosystèmes, les habitats et les bassins hydrologiques, en plus de rendre la collectivité plus verte et de créer des emplois, a-t-elle expliqué. Les industriels de l'aéronautique et des compagnies aériennes, conscients de l'enjeu et sous le feu des pressions, semblent enfin se préoccuper plus sérieusement des aspects environnementaux. La 63e Assemblée générale annuelle de l'association internationale du transport aérien (IATA) les 4 et 5 juin dernier à Vancouver au Canada, avait enfin défini l'environnement comme ''principal défi''. La Commission européenne a par ailleurs adopté en décembre 2006 un projet de directive qui couvrira les émissions produites par les vols au sein de l'UE à partir de 2011 et par tous les vols à destination et au départ des aéroports de l'UE à compter de 2012.

Réactions1 réaction à cet article

Félicitations à toute l'équipe d'actuenvironneme..

Je tenais à féliciter l'enesemble de l'équipe d'actu environnement pour la qualité des articles qui sont régulièrement publiés. En effet, au delà du fait d'opérer une "veille juridique" complète, les articles révèlent une analyse plus fine etplus poussée qui s'avère extrêmement intéressante. Pour ma part, ces infos demeurent d'autant plus importantes dans la mesure où cela m'aide à la fois dans mes recherches car je suis doctorant en droit public (droit environnement, droit des EnR, ...) mais également dans le cadre de mon poste de chargé d'opération Développement Durable.

Encore félicitations.

Julien DELAGE
julien.delage@hotmail.fr

Anonyme | 13 septembre 2007 à 09h28 Signaler un contenu inapproprié

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