Selon la définition de l'OCDE, les éco industries sont toutes les activités qui produisent des biens et services visant à mesurer, prévenir, limiter ou corriger les atteintes à l'environnement touchant l'eau, l'air ou le sol, et les problèmes en rapport avec les déchets, le bruit et les écosystèmes.
Gestion de la pollution, techniques et produits peu polluants et gestion des ressources sont les principales activités touchant au domaine des éco industries. La question est de savoir si on va vers un verdissement de l'économie française ou si l'on se concentre sur les industries liées à l'environnement, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. La question n'est pas tranchée. Je pencherai pour la limitation du concept à quelques domaines, commentait Thierry Chambolle, membre de l'Académie des technologies et auteur d'un rapport commandé par le Premier ministre en 2006 sur le développement des éco technologies. Ce dernier préconisait alors le lancement d'un plan d'envergure de promotion des éco entreprises françaises : un comité stratégique des éco entreprises associant largement les professionnels concernés devrait être mis en place auprès des Ministres de l'Economie, des Finances et de l'Industrie (Industrie) et du Ministre de l'Ecologie et du Développement Durable pour assurer la gouvernance de ce plan dans la continuité qui lui est nécessaire pour porter ses fruits. Deux après la remise du rapport à Dominique de Villepin, le comité stratégique préconisé voit le jour.
Les éco technologies, moteur potentiel de croissance et d'emplois
Il ne s'agit pas que de voir comment on veut assumer les nouvelles contraintes environnementales qui pèsent sur nous mais comment en faire une opportunité, explique la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. Nous sommes convaincus que ce ne sont pas autant de problèmes mais autant de solutions. Nous sommes dans le concret, dans ce sentiment d'urgence qu'il y a là un train à prendre et que nous ne pouvons pas le laisser passer. Nous voulons monter dedans et même le conduire.
Pour y parvenir, le Ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi et le MEEDDAT se sont donc associés pour lancer le comité stratégique des éco industries.
C'est symboliquement assez fort que les ministères de l'Ecologie et de l'Industrie soient réunis pour une mobilisation générale autour des éco industries, commente Luc Chatel, secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie et de la Consommation,. Nous avons la chance en France d'avoir un certain nombre d'acteurs engagés depuis longtemps sur les technologies vertes et les éco industries, souvent de grandes multinationales internationales mais aussi un tissu de PME qui s'est développé, que nous avons aidé à structurer. On sent bien qu'il faut aller plus loin si demain la France veut être la locomotive des éco industries.
L'idée est de faire de l'industrie un moteur face aux grands défis écologiques actuels mais aussi de transformer les contraintes environnementales en opportunité de marché.
L'évolution de la réglementation va s'imposer à nous. Elle peut être considérée par beaucoup d'industriels comme une contrainte : si du jour au lendemain on interdit des produits qui étaient fabriqués depuis longtemps, évidemment dans l'absolu ça peut poser des difficultés. Si par contre on est capables d'anticiper, de trouver des produits de substitution et faire en sorte en sorte que notre pays devienne pionnier dans le domaine des éco industries, il prend immédiatement une longueur d'avance, et d'une contrainte il la transforme en opportunité, explique Luc Chatel, avant d'ajouter : nous avons la volonté de mobiliser l'ensemble du secteur : grandes entreprises, PME, organismes de financement, transfert de technologies pour gagner ce combat économique qui est essentiel si on considère le poids aujourd'hui des éco technologies. On estime aujourd'hui que c'est 420.000 emplois directs dans notre pays et surtout un taux de croissance annuel situé aux alentours de 5 %. Il y a un véritable réservoir d'emplois et de création d'activité économique.
Selon l'OCDE, la marché mondial des éco technologies atteindrait annuellement 550 Mds€. L'Union européenne représenterait 30 % du marché, derrière les Etats-Unis (37 %).
Une mise en œuvre des mesures retenues au printemps 2009
Le Comité stratégique devrait permettre d'identifier les leviers d'action permettant de diffuser les éco technologies dans l'économie française, notamment au niveau de la réglementation et du soutien financier. Trois groupes de travail public-privé vont travailler, dans les prochains mois, sur les questions de l'innovation et la diffusion des éco technologies, l'émergence et le développement des petites et moyennes éco industries, et l'évolution de la réglementation et de la normalisation pour renforcer les performances des éco industries. Les groupes de travail devraient remettre leurs propositions fin novembre, lors du salon Pollutec. Celles-ci seront présentées les 4 et 5 décembre lors d'un événement labellisé présidence française de l'UE. Les mesures retenues seront mises en œuvre à partir du printemps 2009, selon la secrétaire d'Etat à l'Ecologie.