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Vélo partagé : une concurrence sérieuse pour la voiture

Faciliter l'accès au vélo électrique, via une offre de service public, permet de réduire l'usage de la voiture et de développer les trajets multimodaux. Telle est la conclusion d'une récente étude de l'Association des acteurs du vélo public.

Transport  |    |  N. Gorbatko
Vélo partagé : une concurrence sérieuse pour la voiture
Actu-Environnement le Mensuel N°441
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°441
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Développer l'usage du vélo constitue bel et bien un levier efficace pour réduire celui de la voiture individuelle. C'est en tout cas l'avis de la jeune Association des acteurs du vélo public (AAVP), créée en juillet 2022 par huit acteurs du marché, qui vient de publier, mardi 17 octobre, son tout premier rapport sur l'impact de l'offre de vélos partagés ou en location longue durée sur les modes de transport. Mené avec le soutien technique et financier de l'Agence de la transition écologique (Ademe), entre les mois de janvier et de mai 2023, celui-ci s'est appuyé sur un sondage auprès de 168 gestionnaires de services et de 4 571 usagers.

D'après leurs déclarations, près d'un abonné sur deux (49 %) à une location de vélo longue durée (VLD), de plusieurs semaines à plusieurs mois, et plus d'un quart (26 %) à une offre en libre-service (VLS) déclarent utiliser moins leur voiture. La part modale du vélo dans leurs déplacements augmenterait ainsi de plus d'un tiers, respectivement de 39 % et de 34 %, pour atteindre un quart des trajets, majoritairement complétés d'une séquence en transports en commun. Leurs motivations : leur conscience environnementale, la recherche de bien-être et de santé, mais également la rapidité et l'efficacité des deux-roues. Un usager sur dix renoncerait même à acheter une automobile ou envisagerait de se séparer de la sienne.

Un complément aux transports en commun

“ L'intégration du vélo dans un système multimodal est aujourd'hui indispensable pour exploiter pleinement son potentiel et conquérir les trajets de moyennes et longues distances ” Libre blanc « Vélo et transports collectifs »
« L'intégration du vélo dans un système multimodal est aujourd'hui indispensable pour exploiter pleinement son potentiel et conquérir les trajets de moyennes et longues distances », plaident d'ailleurs la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) et la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), dans un libre blanc commun, Vélo et transports collectifs, publié le même jour que cette étude. Grâce à sa « desserte fine des territoires » permettant des déplacements fluides et performants, porte-à-porte, dans un rayon de 2 à 10 kilomètres autour d'un arrêt de transport, le vélo constitue désormais une alternative crédible à la voiture, selon les deux fédérations.

À condition, souligne la FUB, « d'intégrer systématiquement le vélo aux pôles d'échanges et aux arrêts de transport », donc de « planifier les politiques de mobilité et les financements associés, pour opérer des choix structurants en matière d'infrastructures, de matériel, de billettique et de services ». Une approche déjà adoptée par plusieurs régions, comme la Bretagne et le Grand Est. L'attractivité des services diffère cependant selon le territoire concerné. Ainsi, selon l'étude de l'AAVP, le vélo en libre-service rencontre plus de succès dans la Métropole du Grand-Paris, où chaque véhicule effectue plus de 9 000 kilomètres par an en moyenne, contre 8 kilomètres par an dans une communauté de communes. Un vélo en location longue durée, en revanche, roule près de 1 400 kilomètres par an dans une communauté d'agglomération contre un millier de kilomètres dans le Grand-Paris et moins de 900 km dans les autres métropoles.

Des milliers de kilomètres au compteur

Le parc de vélos partagés en France se composait en 2022 de 133 000 véhicules, pour 940 000 abonnés. Ces derniers ont parcouru 270 00 kilomètres. Chaque vélo permettrait d'économiser 90 kilos de CO2 par an, 12 000 tonnes pour l'ensemble du parc.

Longue durée ou libre-service ?

Les profils des publics jouent également sur leurs choix de déplacement. Les femmes montrent notamment une préférence pour les offres en VLD. Aujourd'hui, elles représentent 62 % de leurs abonnés, contre 44 % des adeptes du VLS. Les VLD séduisent également plus fortement les employés, les professions intermédiaires et les retraités, tandis que les VLS attirent plutôt les étudiants et les catégories « CSP+ ». Pour un abonné sur deux (49 %), en tout cas, cet accès au vélo public aura été l'occasion de se remettre plus régulièrement à cet exercice. L'électrification de ce mode de déplacement n'est sans doute pas étrangère à ce succès : désormais 85 % du parc en VLD est à assistance électrique, au lieu de 11 % en 2015.

Tous modes confondus, les usagers des services de vélos partagés plébiscitent par ailleurs ces offres, jugées par les deux tiers d'entre eux plus économiques, mieux sécurisées face aux vols et plus pratiques que le vélo personnel, l'entretien n'étant plus de leur ressort. « Au vu de ces premiers résultats, le constat est sans appel, estime Nicolas Roussel, président de l'AAVP. L'accélération du report modal vers le vélo, donc la voie vers la démotorisation, passera en grande partie par ces services vélos, et les collectivités y jouent un rôle majeur. » D'autant plus que, pour ces dernières, le reste à charge par vélo demeure relativement modeste : 1 490 € par an en moyenne pour les VLS et 490 € pour les VLD, soit 0,98 € par habitant.

Des candidats sur listes d'attente

Selon le Diagnostic d'évaluation des services vélo publié par l'Ademe en septembre 2021, le déploiement des services publics de vélos en libre-service a augmenté de 89 % entre 2015 et 2020 et celui de la location longue durée de 86 %. Le succès de la location longue durée est tel que 40 % de ces services ont même été obligés de mettre des candidats sur une liste d'attente… Une étude qui tombe à point nommé pour alimenter les réflexions des autorités organisatrices de la mobilité (AOM), au moment où l'ex-ministre de l'Écologie, Barbara Pompili, missionnée par la Première ministre, rend son rapport sur les zones à faibles émissions (ZFE) et où certaines villes, comme Lille, Nice ou Agen, réduisent l'accès de leur centre-ville aux deux-roues. L'Association des acteurs du vélo public promet d'actualiser régulièrement cette étude « afin de mieux accompagner la dynamique du secteur ».

Réactions10 réactions à cet article

Incroyable voeu pieu dans un pays où la population est âgée, et ou le vélo les jours froids ou pluvieux est inexistant.
La place du vélo est déjà surdimensionnée à Paris au détriment de la circulation normale. En campagne, vu la vitesse des camions et voitures, ce n'est pas des lignes peintes au sol qui vont sécuriser... Impossible. Ancien pratiquant du vélo en ville, j'étais alors capable de sauter en marche en cas de danger, et retomber sur mes pieds. Je ne vois pas beaucoup de cyclistes capables d'éviter un souci, pire, certains avec un ou 2 enfants sur le vélo.
C'est une mode délirante qui se terminera mal, et j'en suis désolé.

28plouki | 24 octobre 2023 à 10h21 Signaler un contenu inapproprié

Inciter à l'usage du vélo, c'est bien..... à condition d'organiser des alternatives crédibles à celles et ceux qui ne peuvent y recourir: personnes âgées et handicapées, familles nombreuses, porteurs de paquets ou de valises...etc. Pour ces derniers, c'est devenu invivable parfois (comme à Paris).
Par ailleurs la sécurité des infrastructures est lamentable (je vous conseille de descendre le boulevard Réaumur Sébastopol à Paris si vous voulez vivre dangereusement!). Quand comprendra-t-on en France que, à l'instar de ce qui se fait ailleurs en Europe, pour la sécurité des cyclistes comme des piétons, il faut que les voies destinées aux vélos soient d'une couleur différente?

BIB57 | 24 octobre 2023 à 16h26 Signaler un contenu inapproprié

Le vélo est par définition à risque, et ô surprise Réaumur Sébastopol est le quartier de mon enfance, années 50. Et vers 1966 je me suis mis au vélo dans Paris et région, j'allais en fac depuis Étienne Marcel. Cela m'a valu des combats épiques avec des automobilistes, et de bonnes doses de fumée de camion dans le visage. Les couloirs de bus furent une bonne idée, sauf pour les livreurs.
La vie a changé dans ce coin, autrefois on y habitait et on y travaillait. Ce semble plus complexe. Quand au vélo, cela me parait une fantaisie de "bobo", par temps sec. On peut faire du vélo si on est un bon cycliste, sportif, mais sinon c'est dangereux. Et quand je vois le cirque de certains à vélo avec des enfants ! Tristesse. Précision, je ne suis jamais retourné dans mon ancien quartier sans air ni herbe, juste un pèlerinage pour montrer. C'est luxe maintenant. Mais cela ne vit pas...

28plouki | 24 octobre 2023 à 19h19 Signaler un contenu inapproprié

On aurait pû compléter l'accroche de cet article par "Vélo partagé : une concurrence sérieuse pour la voiture..... en ville". Les vélos ont beau être électriques, ils n'ont pas la cote pour les personnes hors agglomération qui sont à plus de 5 kms de leur travail.
Il existe aussi une autre solution qui est de subventionner l'achat de vélos à ces concitoyens. En théorie pour aider leur pouvoir d'achat. En pratique surtout pour se faire élire puisque par la suite, on ne cherche pas à savoir où sont ces vélos, ni à ce qu'ils servent, ni même s'ils servent vraiment. C'est ce qu'il se passe dans ma ville depuis 2008 (au moins 20.000 vélos subventionnés tout de même pour une ville de 70.000 hbts).
Il faut croire qu'on vit encore trop dans le "confort". Peut être qu'avec un prix du carburant à 10€ le litre, on va finir par se bouger.

nimb | 25 octobre 2023 à 08h51 Signaler un contenu inapproprié

Vélos partagés oui ! mais aussi voies partagées !

Pour rappel nous avions organisé par le passé deux grands rassemblements cyclistes sur le remblai de La Baule (août 1992 : 500 cyclistes et août 1994 : 2000 cyclistes - chiffres de la presse locale) pour réclamer la création de pistes cyclables en presqu'île guérandaise. .

Par ailleurs à Guérande nous avions demandé et obtenu à l'époque l'acquisition de la voie ferrée désaffectée Guérande - La Baule par la communauté de communes et sa réhabilitation en voie cyclable.Une première en presqu'île qui fut suivie ensuite par d'autres créations suite aux demandes et actions récurrentes de nos associations locales.

Cependant le réseau cyclable proposé en presqu'île guérandaise reste très insuffisant...

Le vieux projet routier (30 ans) de liaison directe Guérande - La Turballe pour lequel nous avions obtenu l'adjonction de pistes cyclables, abandonné, ne sera jamais réalisé...

Par ailleurs nous avons assisté ces dernières années à l'arrivée en nombre des vélos à assistance électrique, personnels ou en location, dont l'offre est en pleine expansion notamment ici en zones touristiques.

La demande est forte : voir, entre autres, le succès populaire (3000 participants) de la 8e édition de la Journée à mobilité Douce (évènement proposé par nous dès 1998 - première édition organisée en 2014) sur les routes des marais salants de Guérande, ce dimanche 22 octobre 2023.

Pour GE et FPE
Rémy Gautron.

Gautron | 25 octobre 2023 à 08h56 Signaler un contenu inapproprié

Alors là c'est clair, on est dans le vélo loisir, en plus c'est plat, je faisais du vélo sur l'île de Ré dès 8 ans, sauf par fort vent...
Mais ce dans ce quoi les dirigeants tentent de nous embarquer, c'est le vélo travail, en ville ou ailleurs, et c'est un autre sujet, sans issue à mon avis.
On va bosser, on dépose les enfants, ce n'est pas de la promenade, et la météo en plus. Bonne blague et dangereux rêveurs, non concernés, en fait.

28plouki | 25 octobre 2023 à 10h12 Signaler un contenu inapproprié

@28plouki
Vous êtes trop caricatural, il y a des millions de gens qui n'ont pas d'enfants en bas âge et qui peuvent aller bosser en vélo!
Quant à la météo, tout le monde n'a pas peur d'essuyer une petite averse et il y a quand même en France 2 jour sur 3 où pas une goutte ne tombe du ciel (et, hélas, cela ne risque pas de diminuer à l'avenir)!

BIB57 | 26 octobre 2023 à 12h06 Signaler un contenu inapproprié

Certes je suis allé un peu fort, mais c'est le fruit de l'observation d'une journée sur Paris. Par ailleurs je connais nombre de personnes qui ont fait l'expérience et abandonné, pour diverses raisons. Je n'inclus pas les accidentés, car malheureusement il y en a.
Alors quand je vois des cyclistes sans éclairage la nuit, et habillé en noir, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne va pas, et en plus ils grillent les feux à toute vitesse!

28plouki | 27 octobre 2023 à 13h42 Signaler un contenu inapproprié

@28plouki
Alors là nous sommes sur la même longueur d'onde! Pratiquant régulièrement le vélo à Paris quand j'y suis (7 mois sur 12), je suis effectivement souvent effaré par le comportement de nombre de cyclistes. Ce n'est pas tellement le fait qu'ils ne respectent pas le code de la route qui me gène (j'ai moi même un rapport assez distant avec lui!), c'est la façon de faire qui traduit à la fois une conduite accidentogène, une absence de respect pour les autres usagers de la route (même si les 4 roues, petits ou gros, nous le rendent bien!) et une marque de toute puissance bien de notre époque. Ainsi on peut en vélo "bruler un feu rouge", mais pas sans ralentir pour regarder à gauche puis à droite, ou rouler sur le trottoir mais pas à n'importe quelle vitesse et sur n'importe quel trottoir (largeur, nombre de piétons...).

BIB57 | 27 octobre 2023 à 15h42 Signaler un contenu inapproprié

C'est tout le problème du vélo, absence de contrôle, il n'y a pas de solution. De mon temps, c'était risqué et il n'y avait aucun droit. Maintenant il y a de la peinture au sol, des panneaux divers, on n'y comprend d'ailleurs pas grand chose, et tout le monde va où ça veut, j'ai le droit. Idem pour les coureurs à pied, les engins divers, etc... ils ont le droit. Du coup on est parti. La liberté, c'est merveilleux !

28plouki | 27 octobre 2023 à 18h12 Signaler un contenu inapproprié

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