Le Premier ministre Manuel Valls a confié, le 30 mai, au député Dominique Potier (PS, Meurthe et Moselle) la rédaction de la deuxième version du plan Ecophyto. Celle-ci sera soumise à consultation du public, puis validée par le Comité national d'orientation et de suivi du plan Ecophyto d'ici fin 2014.
Lancé en 2008, ce plan visait à réduire de moitié le recours aux pesticides dans l'agriculture en dix ans. Mais à mi-chemin, les objectifs sont loin d'être atteints, malgré la mise en place d'outils (Certiphyto, fermes pilotes Dephy, publication de bulletins de santé du végétal…). "Le plan Ecophyto n'a pas porté ses fruits, puisqu'en moyenne l'utilisation des pesticides est restée stable depuis 2008", estime France nature environnement (FNE).
Dominique Potier, fin connaisseur du sujet, préside depuis janvier 2013 le Comité consultatif de gouvernance du plan Ecophyto. Ce comité est chargé de vérifier la pertinence de la répartition des aides de l'Office national de l'eau (Onema), qui finance en grande partie Ecophyto, via la redevance pour pollutions diffuses. Fin 2013, Dominique Potier présentait quinze propositions pour améliorer le dispositif, parmi lesquelles l'expérimentation sur les certificats d'économie de produits phytosanitaires.
"Dominique Potier a annoncé vouloir s'appuyer sur la PAC [politique agricole commune] pour faire évoluer les pratiques agricoles. FNE soutient cette orientation mais rappelle que les arbitrages sur la mise en œuvre en France de la nouvelle PAC 2014-2020 sont quasi-finalisés et qu'ils ne vont pas dans le bon sens", souligne l'association. Celle-ci souhaiterait que la France renonce à la monoculture de maïs, rende obligatoire la diversification des assolements et interdise les pesticides sur les surfaces d'intérêt écologique (haies, bosquets mais aussi certaines surfaces cultivées), rendues obligatoires par la PAC. FNE souhaite également une réforme de la redevance pour pollutions diffuses.
