
C'est ce dernier qu'a présenté le ministre d'Etat lundi à la presse. Cinquante mesures visant à doubler d'ici 2020 la part des énergies renouvelables, soit atteindre 23 % de l'énergie consommée comme indiqué dans l'objectif assigné à la France par le plan de lutte contre le réchauffement climatique de l'UE. Nous devons multiplier par 400 nos capacités photovoltaïques actuelles, par 12 celles de la biomasse et de la géothermie et par 10 celle des éoliennes, a résumé Jean-Louis Borloo.
Nous avons un plan dont certains aspects sont relativement nouveaux et positifs, même si pour certaines filières les choses sont moins claires, a commenté André Antolini, président du Syndicat des énergies renouvelables, à l'issue de la conférence.
Fonds chaleur renouvelable : création en 2009
La création d'un fonds chaleur était l'un des engagements du Grenelle de l'environnement. Demandé par les professionnels depuis des années selon André Antolini, il devrait enfin voir le jour en 2009. Doté d'un milliard d'euros sur 3 ans, ce fonds est destiné à soutenir la construction de chaufferies collectives utilisant des sources d'énergies renouvelables (bois, solaire, biogaz, géothermie…). L'objectif est de soutenir la production de 5,5 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) supplémentaires d'ici 2020, soit plus du quart de l'objectif fixé par le Grenelle de l'environnement en matière d'énergies renouvelables (20 Mtep supplémentaires). Le fonds devrait assurer aux collectivités et entreprises une rentabilité des investissements en garantissant, grâce aux aides financières, que la chaleur renouvelable sera vendue à un prix inférieur de 5 % à celui de la chaleur produite à partir d'énergies fossiles. Pour les particuliers, le but est d'atteindre deux millions de foyers chauffés par le sous-sol d'ici à 2020.
Energie solaire : des mesures ambitieuses
Le solaire photovoltaïque est largement soutenu notamment avec le lancement d'un appel d'offre, dès la fin de l'année 2008, pour la construction d'ici 2011 d'au moins une centrale solaire par région. La mesure table sur une puissance cumulée de 300 MW.
Enfin, le gouvernement semble donner priorité à l'intégration du solaire photovoltaïque au bâti en confirmant le tarif de 55c€/kWh, pour les installations de petites surfaces. Un tarif spécifique de 45c€/kWh est créé pour les installations photovoltaïques sur les bâtiments professionnels.
Les démarches administratives et fiscales pour les particuliers devraient être simplifiées. Les dispositions en faveur des particuliers sont très positives, note le président du SER. Le maintien du tarif pour l'intégration au bâti est prévu, le crédit d'impôt est maintenu, le statut fiscal est simplifié… Concernant les grands investissements industriels, ils dépendront des tarifs d'achat fixés. Nous espérons qu'il y aura matière à conforter ces investissements. Il reste encore des réglages à faire. On sait tous que le diable se cache dans les détails…
Eoliennes : des procédures administratives à clarifier
La filière éolienne n'est pas en reste. La France devrait être dotée d'un parc de 8.000 éoliennes à l'horizon 2020, soit une multiplication par 10 de la puissance par rapport au parc actuel. Mais face aux nombreuses critiques dont font l'objet les éoliennes, le gouvernement souhaite un développement à haute qualité environnementale>. Autrement dit, le schéma d'implantation des éoliennes doit éviter un mitage du territoire, prévenir les atteintes aux paysages, au patrimoine et à la qualité des riverains. Cela devrait passer par la construction de parc de taille plus importante que celle des parcs actuels.
L'idée de classer dans le régime ICPE (installations classées pour la protection de l'environnement) les éoliennes semble abandonnée, au profit d'un encadrement réglementaire ad hoc selon le ministre d'Etat. Cette phrase sibylline dans les textes ne nous donne pas de détails sur la législation à venir. L'environnement actuel [NDLR: les nombreuses critiques faites aux éoliennes] est plutôt enclin à l'inquiétude, juge André Antolini.
Les niveaux d'achat de l'électricité éolienne (8,2c €/kWh) est confirmé jusqu'en 2012. Un nouvel arrêté d'achat devrait être publié dans les prochains jours.
En ce qui concerne les éoliennes en mer, les procédures administratives devraient être simplifiées. Les ZDE (zone de développement de l'éolien), créées pour les éoliennes terrestres, ne devraient plus être appliquées à l'offshore. Un schéma de planification est en cours de développement aujourd'hui. Aussi le président du SER déclare attendre une meilleure lisibilité de la volonté politique et des procédures simplifiées.