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Actu-Environnement

Les pistes de la mission d'information du Sénat pour une gestion durable de l'eau

Lancée en février dernier, la mission d'information sur la gestion durable de l'eau a présenté les résultats de ses travaux. De la gouvernance de l'eau à la réforme du financement, elle porte 53 pistes d'amélioration.

Eau  |    |  D. Laperche
Les pistes de la mission d'information du Sénat pour une gestion durable de l'eau

« Notre travail fait la synthèse de différents autres éléments, rapports, déclaration du Gouvernement, etc. Nous les avons approfondis et regardé les chemins que nous pouvons mettre en place pour aller plus vite et plus fort », a introduit Hervé Gillé, sénateur socialiste de Gironde, rapporteur de la mission d'information sur la gestion durable de l'eau (1) , lors de la présentation à la presse de ses conclusions, mercredi 12 juillet. Cette mission a été lancée à l'initiative du groupe socialiste dans le cadre de leur droit de tirage, en février dernier. Le rapport complet voté à l'unanimité par les différents groupes qui composent la mission sera disponible d'ici à quelques semaines. Les grandes lignes et principales idées ont toutefois été brossées lors de la conférence de presse.

De leurs réflexions découlent 53 propositions (2) réparties en huit thématiques : la gouvernance de l'eau, l'amélioration des connaissances sur l'eau, le développement de la réutilisation des eaux usées traitées, l'exploitation des synergies entre eau et énergie, la performance des services eau et assainissement ou encore la réforme du financement de l'eau. Les membres de la mission ont également abordé la question des retenues à usage agricole.

Le rapporteur et le président de la mission d'information, Rémy Pointereau (sénateur LR du Cher), ont plus particulièrement mis en lumière certaines des propositions. Ainsi, ils soutiennent une meilleure protection des zones de captage pour l'eau potable. « Il faut aller vers la protection des zones de captage d'ici dix ans compte tenu de la montée en puissance des métabolites », a souligné Hervé Gillé.

Concernant les fuites, ils espèrent l'atteinte d'un rendement des réseaux de 85 % d'ici cinq à six ans. « Nous ne pourrons pas dépasser les 90-92 %, ce serait trop lourd financièrement », ont-ils prévenu.

Mettre en place des politiques contractuelles pour tous les usagers de l'eau

“ Nous ne pourrons pas aller vers des politiques d'engagement si nous ne maîtrisons pas mieux les données sur les prélèvements et la ressource ” Hervé Gillé, sénateur
Autre piste portée par la mission : accompagner la sobriété par des politiques contractuelles. L'idée serait de passer des contrats d'engagements réciproques à l'échelle des bassins et des sous-bassins. L'ensemble des acteurs serait impliqué dans ces procédures : industriels, agriculteurs, mais également syndicats d'eau. « Il faut embarquer tout le monde sur ce chemin », a insisté Hervé Gillé. La mission souligne l'importance de progresser dans la connaissance sur la ressource disponible et les prélèvements. « Nous ne pourrons pas aller vers des politiques d'engagement si nous ne maîtrisons pas mieux les données sur les prélèvements et la ressource, a estimé le sénateur de la Gironde. C'est indispensable avant de discuter de la redistribution. »

À propos de la gouvernance, la mission salue la volonté de doter l'ensemble des sous-bassins versants d'instance de dialogue, objectif notamment inscrit dans le Plan eau. Celui-ci propose d'instaurer des comités locaux de l'eau « de préfiguration », qui pourraient ensuite permettre de constituer des schémas d'aménagement et de gestion des eaux (Sage) simplifiés. Ils souhaitent aussi que les documents de gestion de l'eau soient mieux intégrés dans les schémas régionaux d'aménagement et de développement durable du territoire (SRADDT), les schémas de cohérence territoriale (Scot) et les plans locaux d'urbanisme (PLU/PLUi).

Sur le sujet sensible des retenues d'eau agricole, la position de la mission serait de remettre tout le monde autour de la table pour faire avancer les projets. « Nous sommes allés sur le terrain ; nous avons vu les erreurs produites, notamment, pour certains, l'absence de portage politique, a noté Hervé Gillé. Elles doivent avoir une approche multiusage. Certains projets, comme les 16 retenues en Poitou-Charentes, sont à la limite de la rentabilité. »

Dégager des leviers financiers

La mission a également pointé l'insuffisance de leviers financiers sur les questions de la gestion de l'eau. « Par rapport à la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations, cela ne fonctionne pas pour les fleuves et les grands cours d'eau, regrette par exemple Hervé Gillé. Il n'y a pas de possibilité financière d'accompagner les travaux ; il faudrait trouver des subventions. »

Elle appuie également l'idée portée par la Commission européenne dans sa proposition de révision de la directive sur les eaux résiduaires urbaines d'un système de responsabilité élargie des producteurs (REP) qui ciblerait les produits pharmaceutiques et les cosmétiques.

« Nous allons faire vivre ces propositions, a assuré Hervé Gillé. Nous allons par exemple réfléchir à des propositions de loi pour alimenter le débat. »

1. En savoir plus sur la mission d'information sur la gestion durable de l'eau : l'urgence d'agir pour nos usages, nos territoires et notre environnement<br /><br /><br />
https://www.senat.fr/travaux-parlementaires/structures-temporaires/missions-dinformation-communes/mission-dinformation-sur-la-gestion-durable-de-leau-lurgence-dagir-pour-nos-usages-nos-territoires-et-notre-environnement.html
2. Télécharger les 53 propositions de la mission
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-42201-propositions-mission-information-gestion-durable-eau-urgence-agir-usages-territoires-environnement.pdf

Réactions3 réactions à cet article

Qui va payer en premier les pots cassés? Les petites communes sous prétexte de solidarités. Celles qui n'ont aucune infrastructure de loisir, de transport ou d'activités économiques autre que l'agriculture.
On commence par leur enlever la maîtrise de l'eau pour pouvoir en disposer vers les grosses agglomérations et le structures touristiques.
Prenons exemple dans notre commune : si une fuite apparaît, tout le monde se mobilise bénévolement pour y remédier au moins provisoirement pour avoir le temps de choisir une entreprise qui terminera le travail.
Lorsque nous n'aurons plus la maîtrise, les coûts de maintenance seront multiplier par 10! Et la commune n'obtiendra comme solidarité pour payer la facture que celle d'augmenter le prix de l'eau pour ses habitants.
Ainsi va le monde, qui si ça continue il n'ira pas bien loin!

ouragan | 13 juillet 2023 à 09h56 Signaler un contenu inapproprié

Le Sénat n' a rien prévu pour limiter ou interdire les "Bassines" chères à la FNSEA .
En fait avec tous ces discours technocratiques on noie le poisson dans nos rivières toujours aussi polluées .

sirius | 13 juillet 2023 à 19h15 Signaler un contenu inapproprié

La présence dans cette commission de Rémy Pointereau (surnommé "Pointereau n'en faut" par certains des membres du comité de bassin Loire-Bretagne) me laisse assez dubitatif. Il s'agit en effet d'un gros céréalier du Cher, infatigable promoteur de l'irrigation intensive et des bassines. C'est lui qui était à l'origine du projet de barrage de Chambonchard, uniquement destiné au développement de ce modèle de captation d'un bien commun. Et les gens situés à l'aval? On s'en fout! Un de ses soutiens, président d'un CESE (Conseil économique social et environnemental,) avait par ailleurs lâché cette perle : "La mer n'a pas besoin d'eau douce, et d'ailleurs elle monte!"

petite bête | 13 juillet 2023 à 19h47 Signaler un contenu inapproprié

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