La multiplication des feux de forêt du fait des changements climatiques va-t-elle augmenter les risques pour les établissements Seveso ? Oui, répond la start-up Callendar, spécialisée dans l'évaluation des risques climatiques, à travers une étude dévoilée ce mardi 19 juillet.
Cette étude établit, à partir de données satellitaires, que 316 sites Seveso, sur les 1 247 que compte la France métropolitaine, sont actuellement menacés en cas d'incendie de la forêt se trouvant à leur proximité immédiate. Mais, dans les années 2000, la majorité de ces installations n'étaient que rarement exposées à des météos favorables aux incendies. Les choses vont changer avec l'évolution du climat, projette la jeune pousse. En 2050, dans un scénario d'émissions de gaz à effet de serre médian, les trois quarts de ces sites, soit 237 établissements, seront exposés à un risque d'incendie élevé, au moins dix jours par an. Soit une augmentation de 50 % du risque incendie à proximité de ces installations entre 2000 et 2050.
Callendar a également étudié l'évolution de la répartition géographique de ces risques. Ils vont croître sur tout le territoire français, mais pas de façon homogène. La Provence et la vallée du Rhône devraient rester les régions les plus exposées, mais l'augmentation du risque sera la plus significative dans le Sud-Ouest (+ 70 % en Aveyron, + 64 % dans les Charentes) et dans le centre de la France (+ 85 % dans le Cantal). « Le risque devient significatif dans des régions où il était historiquement très faible. C'est en particulier le cas autour de Paris », projette l'étude. Ainsi, la Seine-et-Marne devrait compter onze établissements Seveso exposés à un risque d'incendie élevé au moins dix jours par an. Et devenir ainsi le troisième département français le plus exposé après l'Isère et les Bouches-du-Rhône.
« Afin de limiter le risque d'accident industriel, l'aggravation des feux de forêt ou leur apparition autour de sites jusque-là épargnés doivent être anticipées par les exploitants, les services de secours et l'État, en particulier avec la mise en place d'actions de prévention, l'adaptation des plans d'urgence et le dimensionnement des moyens de secours », avertissent les auteurs de l'étude. Ceux-ci préconisent également de prendre en compte dès maintenant les feux de forêt dans l'implantation des nouvelles installations et dans les investissements des sites existants.