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Le système électrique est prêt à passer l'hiver 2023-2024

Après un hiver 2022-2023 sous tension, la prochaine saison hivernale s'annonce sous de meilleurs auspices, assure le gestionnaire du réseau électrique, RTE. Le bénéfice d'un parc suffisamment préparé et d'efforts citoyens de sobriété continus.

Energie  |    |  F. Gouty
Le système électrique est prêt à passer l'hiver 2023-2024

« Tous les paramètres de notre étude sont mieux orientés que l'an dernier », a annoncé Thomas Veyrenc, l'expert en stratégie du directoire de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, ce mercredi 8 novembre. Traduction : la sécurité d'approvisionnement en électrons a toutes les chances d'être assurée sans accroc cet hiver. Plus précisément, les perspectives du système électrique pour l'hiver 2023-2024 (1) , présentées comme chaque année par RTE, comportent un « risque très faible » de flancher durant le mois de novembre et un « risque faible » jusqu'à la fin de la saison, en mars 2024. Une situation très différente de l'atmosphère observée l'an dernier.

Un parc électrique (presque) en pleine forme

Pour commencer, les différents parcs de production électrique montre une disponibilité plus que satisfaisante. Au mois d'octobre 2023, le parc nucléaire atteignait en moyenne une puissance opérationnelle de 40 gigawatts (GW), douze de plus qu'à la même période l'an dernier du fait d'une accumulation de visites décennales, de travaux dits de « grand carénage » et surtout de problèmes de corrosion sous contrainte. À ce propos, « les premières réparations ont été respectées selon le planning prévu », a attesté Thomas Veyrenc. À mesure que les réparations restantes se poursuivent, la puissance disponible devrait grimper à 45 GW, début décembre, puis 50 GW à la mi-janvier (sur une puissance totale installée de 61 GW). « Sur le moyen terme, le parc nucléaire devrait retrouver un niveau de production de 360 térawattheures (TWh) [proche de son niveau de 2019, 380 TWh ; NDLR] » (contre 279 TWh en 2022), a assuré l'expert, confiant.

9 %

C'est ce que la France a consommé en moyenne d'électricité en moins durant l'hiver 2022-2023.
Il en est de même pour les autres sources majeures d'électricité. Le parc hydraulique est actuellement « dans une situation très favorable », grâce au « bon remplissage des barrages au printemps », avant la sécheresse estivale. Les réserves de gaz naturel, dont le système électrique bénéficie pour ses besoins de pointe ou d'exportation, sont également complètement remplies. Quant aux énergies renouvelables, leur niveau de disponibilité, comparable à l'an dernier pour le solaire et l'éolien terrestre, s'appuiera cette fois-ci sur la mise en service progressive de deux nouveaux parcs éoliens en mer, ceux de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) et de Fécamp (Seine-Maritime), comptant ensemble pour au moins 1 GW. Enfin, comme le prévoit la réglementation, les deux dernières centrales à charbon, de Cordemais (Loire-Atlantique) et de Saint-Avold (Moselle), pourront fonctionner un hiver de plus, mais ne devraient pas excéder « plus de 0,6 % de la production électrique nationale, réalisée en 2022 ».

L'effet sobriété

La « baisse structurelle de la consommation énergétique » représente l'autre point fort de cette saison sur l'hiver précédent. Encouragée par les actions du Plan national de sobriété énergétique d'octobre 2022, la France a consommé en moyenne 9 % d'électricité en moins durant l'hiver 2022-2023. « Sans ce niveau de sobriété et un recours massif aux importations (de l'ordre de 15 GW), notre dispositif Écowatt aurait signalé douze alertes rouge et huit alertes orange ! » a commenté Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RTE. Des économies d'énergie qui se sont maintenues jusqu'en septembre 2023, à environ - 8 % par rapport au niveau d'avant-crise (à savoir, celle englobant l'effet inflationniste de la guerre en Ukraine et la hausse drastique des prix du gaz et de l'électricité).

« Notre hypothèse est que nous resterons à ce niveau même durant l'hiver, en réponse au second plan annuel de sobriété lancé cet automne et au prix encore élevé de l'électricité », a avancé Thomas Veyrenc. Les prix de marché se situent actuellement autour de 80 euros le mégawattheure (€/MWh), contre 225 €/MWh l'an dernier, mais risquent de remonter jusqu'à 150 €/MWh au cours du premier trimestre 2024. Le choc énergétique de l'automne 2022 a cependant sollicité des réponses aux effets durables, notamment dans le secteur tertiaire : « Beaucoup de travaux ont été menés et de pratiques mises en place pour pérenniser les efforts en matière d'efficacité ou d'économies d'énergie, a constaté Thomas Veyrenc, tant et si bien que la sobriété hivernale pourrait bien se reposer sur lui cette année. »

Réduire plutôt que de couper

Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité n'a cependant pas fini d'optimiser son pilotage saisonnier pour les années à venir. En premier lieu, il comptera cet hiver sur un niveau d'alerte ajouté à son dispositif Écowatt. Depuis ce 8 novembre, celui-ci peut indiquer un « signal vert décarboné » pour engager les utilisateurs à réaliser leurs plus grosses dépenses énergétiques aux heures de production « les plus décarbonées » de la journée. « Le signal apparaît lorsque la consommation nationale d'électricité est couverte par une production nationale d'au moins 90 % d'énergie décarbonée, nucléaire ou renouvelables, a expliqué le président du directoire de RTE, Xavier Piechaczyk. Cette situation se retrouve généralement la nuit et dans l'après-midi, et correspond à environ 40 % des heures de la journée. » Ces « heures décarbonées » ne seront néanmoins pas exemptes de la mise en fonctionnement des centrales à gaz mais elles garantiront que l'électricité produite ne servira pas aux besoins nationaux, mais à l'export.

RTE compte également sur la conduite d'une importante expérimentation, préparée par l'État et le gestionnaire de distribution d'électricité, Enedis. « L'idée est d'arriver à limiter la puissance maximale mise à la disposition des foyers, en le leur signalant via leur compteur Linky, en garantissant le fonctionnement indispensable de l'éclairage, du chauffage, de leur box internet ou de leur réfrigérateur, mais en coupant l'alimentation d'autres équipements comme un ordinateur, a confié Jean-Paul Roubin, directeur du pôle clients de RTE. Cette expérimentation touchera 200 000 foyers représentatifs, à la localisation encore inconnue, à des moments de consommation élevés. [La généraliser] pourrait mobiliser une baisse potentielle de 2 à 3 GW. » Ce projet reste en discussion et demande un avis favorable du Conseil supérieur de l'énergie (CSE), puis la publication d'un arrêté ministériel avant d'être menée. De plus, a ajouté Xavier Piechaczky, « il ne s'agirait que d'une solution-parachute, une procédure de sauvegarde de dernier recours pour réduire l'électricité consommée plutôt que d'entraîner des coupures ».

1. Télécharger le rapport de RTE
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-42892-perspectives-rte-hiver-2023-2024.pdf

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