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Un Convoi de l'eau pour s'opposer aux grands projets de stockage

La Confédération paysanne et Bassines non merci prévoient un rassemblement itinérant, le Convoi de l'eau, pour s'opposer aux grands projets de stockage d'eau. Retour sur l'incitative et la sollicitation de six rapporteurs spéciaux des Nations unies.

Eau  |    |  D. Laperche
Un Convoi de l'eau pour s'opposer aux grands projets de stockage

Un cortège itinérant composé de vélos et de tracteurs remontant le long des cours d'eau de Sainte-Soline (DEux-Sèvres) à Orléans (Loiret) : c'est la nouvelle forme de mobilisation qu'ont choisi de mettre en œuvre, cet été, la Confédération paysanne et Bassines non merci pour faire entendre leur opposition aux grands projets de stockage d'eau. L'initiative devrait réunir du 18 au 25 août entre 500 et 1 000 cyclistes volontaires (1) et une dizaine de tracteurs. « Le Convoi pour l'eau s'inscrit dans une urgence face à la sécheresse qui était chronique et qui devient pluriannuelle, situe Anne-Morwenn Pastier, du collectif citoyens Bassines non merci à l'occasion d'un point presse de présentation de l'évènement, mardi 25 juillet. Nous avons élargi notre lutte contre les mégabassines à d'autres aspects : modèle agro-industriel, accaparement du foncier, les conséquences de l'imperméabilisation des sols sur le cycle de l'eau, l'eau dans le nucléaire, mais également la qualité de l'eau, notamment avec la contamination par le chlorothalonil. »

Chacune des étapes du convoi va permettre d'illustrer ces points ou mettre en lumière des solutions alternatives soutenues par le syndicat et le collectif de citoyens. Le convoi s'arrêtera le 25 août à Orléans dans l'objectif d'interpeler l'agence de l'eau Loire-Bretagne (2) . Les participants pourront alors, dans un second temps, rejoindre Paris pour le week-end du 26 août, notamment pour une manifestation à vélo et une participation à l'Université des mouvements sociaux et des solidarités.

Des retenues catégorisées en fonction de leur alimentation

D'une façon large, les retenues sont des plans d'eau artificiels. Mais cette première approche cache une multitude de types de stockage d'eau. Pour y voir plus clair, les scientifiques en ont distingué cinq sortes en fonction du mode d'alimentation. Première catégorie : les retenues qui se remplissent grâce à la nappe, appelées parfois bassines. Le second type réunit les retenues qui pompent dans les rivières. Les retenues collinaires constituent la troisième catégorie. Ce sont normalement des ouvrages remplis lors de la période de pluie pour éviter des prélèvements en période d'étiage. Elles sont également en principe strictement alimentées par le ruissellement et déconnectées du réseau hydrographique. La quatrième catégorie sont les retenues en dérivation, avec deux configurations possibles : soit le cours d'eau est dévié vers la retenue, soit la retenue est installée sur un bras annexe. Enfin, le dernier type correspond aux retenues en barrage sur des cours d'eau.

Les conditions pour la reprise d'un dialogue

« Nos demandes sont amplifiées par la situation sur le terrain, mais aussi par de nombreuses voix citoyennes, scientifiques, la lettre des rapporteurs des Nations unies ou la motion du comité de bassin Loire-Bretagne », souligne Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. Pour sortir de la situation de blocage sur le territoire de la Sèvre niortaise et du Mignon, le comité de bassin Loire-Bretagne a en effet tracé des orientations à respecter pour les parties prenantes et préconise notamment la signature d'un pacte de gouvernance entre les collectivités et les financeurs des projets. « Nous mettons des conditions à la reprise du dialogue, oppose toutefois Laurence Marandola. Nous appelons à l'arrêt immédiat du financement des projets de mégabassines. Le dialogue doit également reposer sur une base : la construction d'une vraie politique de l'eau (…), qui repose sur la préservation de la ressource, la diminution des prélèvements et un partage équitable. »

Autre demande : élargir l'accès aux instances de gouvernance à l'ensemble des usagers de l'eau. « Les bénéficiaires historiques sont les irriguants, mais nous sommes tous concernés pour envisager collectivement la gestion de la ressource, pointe Laurence Marandola. Il faut également établir une vraie transparence que ce soit sur les questions de quantité de la ressource qui doivent se baser sur des études hydrologie, milieux, usages et climat (HMUC) – non remise en question par des préfets ou certains agriculteurs – ou sur les prélèvements qui doivent être connus de tous : quel volume pour quel usage. »

Six rapporteurs spéciaux des Nations unies demandent des éclaircissements

La Confédération paysanne a participé à la saisine de six rapporteurs spéciaux des Nations unies sur la question des projets de grandes retenues. Ces derniers ont alors décidé de solliciter le Gouvernement. « Nous sommes profondément préoccupés par la criminalisation des individus qui manifestent contre les mégabassines, mais aussi des organisations de défense des droits humains qui dénoncent les projets, ainsi que les dérives de la stratégie du maintien de l'ordre », se positionnent-ils dans une lettre adressée au Gouvernement, en mai dernier. Ils demandent donc des éclaircissements, notamment sur les processus de concertations et prises de décisions pour ce type de projet, sur les poursuites judiciaires visant les organisations de défense des droits humains et de l'environnement, le protocole suivi par les forces de l'ordre durant la manifestation du 25 mars à Sainte-Soline et si des plaintes avaient été déposées concernant l'usage excessif de la force.

Conformément à la procédure, en l'absence de réponse, la lettre  (3) a été rendue publique soixante jours après avoir été transmise. Le gouvernement français aurait toutefois indiqué qu'il y répondrait avec du retard, à la rentrée.

Les organisateurs du Convoi de l'eau dévoileront plus précisément le programme des étapes du bivouac début août et discuteront dans les jours prochains du cadre de la manifestation. « Le droit à manifester est important pour nous, malheureusement ces dernières années, il a été bafoué, regrette Laurence Marandola. Ce serait dommageable qu'il y ait des interdictions. Pour l'instant, il n'y a pas encore eu d'échanges avec la préfète des Deux-Sèvres. »

1. En savoir plus sur le convoi de l'eau<br /><br /><br />
https://bassinesnonmerci.fr/index.php/2023/06/01/18-27-aout-le-convoi-de-leau-sainte-soline-orleans-paris/
2. L'agence de l'eau Loire-Bretagne accompagne les études et travaux de création de retenues de substitution. Le taux d'aide maximum est de 70 %.3. Télécharger la lettre des six rapporteurs de l'ONU au gouvernement français
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-42288-rapporteurs-speciaux-nations-unies-alimentation-droits-homme-changement-climatique-liberte-association-eau-potable-assainissement.pdf

Réactions1 réaction à cet article

Bonjour !
la question des grands Bacs de stockage de l'eau ne serait qu'une mesure éphémère et sans utilité à long terme.
notre association reboiser le Sahara suggère la création de puits de carbone au niveau du Bassin Méditerranéen rationnellement implantés. cette suggestion vise aussi le moyen par lequel une lutte contre le réchauffement et ses conséquences sur les dérèglements climatiques reste possible. que les Responsables des secteurs concernés y pensent. A+

DAOUD | 26 juillet 2023 à 09h09 Signaler un contenu inapproprié

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