"La réutilisation des eaux usées épurées (Reuse) est clairement un sujet des Assises de l'eau", a indiqué Emmanuelle Wargon lors d'une réunion du Grand débat avec des collectivités locales, à l'issue d'un colloque organisé par l'association Amorce (1) . "Nous disposons d'un consensus pour dire que c'est dommage que nous n'y soyons pas".
Différents acteurs, dont des collectivités et des opérateurs de l'eau, déplorent un recourt à cette pratique peu important en France. Certains estiment que la méfiance des agences régionales de santé (ARS) bloque le développement des projets. D'autres pointent des questions qui restent en suspens comme la présence des micropolluants.
D'un point de vue réglementaire, la Reuse pour l'irrigation des cultures et des espaces verts est encadrée par l'arrêté du 2 août 2010 modifié par celui du 25 juin 2014.
En août 2017, lors de la présentation du plan de lutte contre le stress hydrique Nicolas Hulot, alors ministre de la Transition écologique, et Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture, avaient indiqué qu'ils favoriseraient la réutilisation des eaux usées traitées, "quand cela est pertinent. Le gouvernement semblerait désormais à l'écoute des acteurs locaux pour identifier leurs difficultés et essayer de trouver des solutions pour y remédier.
Cette volonté d'ouverture se manifeste également au niveau européen. Un projet de règlement sur la réutilisation des eaux usées épurées pour un usage agricole est en cours de discussion. Environ 1 milliard de mètres cubes d'eaux usées urbaines traitées sont aujourd'hui réutilisés dans l'Union européenne chaque année, selon la Commission, soit environ 2,4 % des effluents des eaux usées urbaines traitées. En France, moins de 0,1 % d'eaux usées traitées sont réutilisées, via 65 installations, selon l'Agence régionale pour l'environnement en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Arpe-Paca).