La présidence de la République indique qu'Emmanuel Macron s'oppose au projet de traité de libre-échange entre le Mercosur (qui rassemble l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay) et l'Union européenne, annonce Reuters, ce vendredi 23 août. Le député LREM Matthieu Orphelin précise que la France s'oppose au projet d'accord "en l'état", sous-entendant que l'opposition ne porte pas sur l'accord en lui-même, mais sur certaines dispositions du projet, en particulier en matière d'environnement. En l'occurrence, ce volet non contraignant du projet d'accord prévoit notamment que les signataires s'engagent "à mettre en œuvre efficacement l'accord de Paris sur le climat", explique la Commission européenne.
La Fondation Nicolas Hulot et l'Institut Veblen "saluent" l'annonce de la présidence de la République. Elles attendent dorénavant des actes concrets. "Pour que l'accord ne prenne pas effet, cette prise de position, annoncée en marge du G7, devra être confirmée par une décision du Conseil de l'Union européenne et de la Commission", expliquent les deux organisations non gouvernementales. Une demande que porte aussi Matthieu Orphelin.
Un accord censé arrimer le Brésil
Jusqu'à maintenant, le projet de traité était présenté par les négociateurs européens comme une opportunité pour "arrimer" le Brésil à l'Accord de Paris. L'accord commercial en cours de négociation devait assurer le respect des engagements brésiliens pris à Paris : réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 37 % entre 2005 et 2025, fin de la déforestation illégale dans l'Amazonie brésilienne d'ici 2030.
Mais Emmanuel Macron "ne peut que constater que le [président brésilien Jair Bolsonaro] lui a menti lors du Sommet [du G20] d'Osaka" sur ses engagements climatiques, indique l'Elysée. "Les décisions et propos du Brésil ces dernières semaines montrent bien que le président Bolsonaro a décidé de ne pas respecter ses engagements", explique l'Elysée.
En juin dernier, tous les membres du G20, à l'exception des Etats-Unis, avaient adopté une déclaration réitérant leur engagement à mettre en œuvre l'Accord de Paris. A cette occasion, le président de la République française indiquait que "[Jair Bolsonaro lui avait] confirmé son engagement, contrairement aux inquiétudes qu'on pouvait avoir, sur l'Accord de Paris et sur le combat en faveur de la biodiversité".
Hausse sensible du nombre de feux observés en août
Robin des Bois souhaite une convention internationale
Robin des Bois "souhaite qu'à l'occasion du G7 de Biarritz, la France jette les bases d'une Convention internationale sur la protection des forêts permettant d'identifier les causes locales et les effets transfrontières des incendies de forêts et des autres couverts végétaux".
L'ONG appelle notamment à quantifier au fil des années l'évolution des superficies touchées. Elle veut aussi que les Etats puissent échanger "sur les moyens disponibles ou à développer pour prévenir et combattre ce fléau mondial touchant à la fois la santé des populations et la biodiversité".
Le géant sud-américain est actuellement en proie à de vastes incendies de forêt, dont la cause est attribuée à la déforestation qui sévit dans la région. "La déforestation (…) a été multipliée par quatre depuis l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro", rapportent FNH et l'Institut Veblen, mettant en cause "l'importation des produits agricoles comme par exemple la viande de bœuf ou le soja, premier facteurs de déforestation en Amazonie".
Du 1er janvier au 23 août, l'Institut national brésilien de recherche spatiale (INPE) a déjà enregistré 76.720 incendies (1) , soit une hausse de 86 % par rapport à la même période de 2018. 52,6 % de ces incendies ont (ou ont eu) lieu en Amazonie. Par ailleurs, les données historiques (2) montrent qu'à huit jours de la fin du mois, les chiffres du mois d'août 2019 (36.155 feux) figurent déjà parmi les plus mauvais des neuf dernières années. Pour l'instant, les chiffres sont toutefois loin du "record" enregistré en 2012 (91.085 incendies). Le mois de septembre à venir (le mois le plus marqué généralement par les feux de forêt) devrait être ausculté de près, confirmant (ou non) une reprise d'un phénomène qui avait ravagé le Brésil entre 2002 et 2010.