Dans le cadre de la 27e Conférence mondiale sur le climat (COP 27), à Charm el-Cheikh, en Égypte, le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) a annoncé, le 11 novembre, le lancement d'un nouveau dispositif de suivi des émissions de méthane à partir des systèmes satellitaires en cours de déploiement. Appelé Methane Alert and Response System (Mars), le dispositif s'inscrit dans le cadre de l'International Methane Emissions Observatory (Imeo) dont l'objectif est de mettre à disposition des États et des entreprises les données pertinentes pour réduire les émissions de ce puissant gaz à effet de serre (GES).
Le programme doit permettre au Pnue de corroborer les émissions déclarées par les entreprises et de caractériser les évolutions. Élaboré avec de nombreux acteurs, dont l'Agence internationale de l'énergie (AIE), il sera financé par la Commission européenne, les États-Unis ou encore le Global Methane Hub.
Étendre progressivement la surveillance
Concrètement, le programme utilisera des données de plusieurs programmes satellitaires spécialisés dans la détection des émissions de méthane. L'objectif est d'identifier ces émissions, d'informer les parties prenantes concernées et de suivre la mise en œuvre des engagements relatifs à leur réduction.
Dans un premier temps, Mars s'intéressera aux « très grandes sources ponctuelles d'émission du secteur de l'énergie ». Il permettra de les attribuer aux responsables et de les leur signaler afin qu'ils prennent des mesures pour y mettre un terme. Ces « hot spot » seront suivis entre quarante-cinq et soixante-quinze jours pour s'assurer de l'efficacité des mesures mises en œuvre.
Ensuite, le programme intègrera progressivement « des sources de zones à faibles émissions et une détection plus fréquente ». De même, les émissions de méthane liées au charbon, aux déchets, au bétail et à la riziculture seront ajoutées progressivement à celles du secteur énergétique.
Réduire les émissions de 30 % en dix ans
Le Pnue rappelle que le méthane est responsable d'au moins un quart du réchauffement climatique actuel. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), nous devrions en réduire les émissions d'au moins 30 % d'ici à 2030, par rapport à 2020, pour garder la limite de température de 1,5 °C à portée de main.
Cette préconisation est l'objectif repris en novembre 2021, à la COP 26 de Glasgow (Écosse), par la centaine d'États signataires du Global Methane Pledge. L'Union européenne ambitionne, pour sa part, de réduire de 35 % ses émissions de méthane entre 2020 et 2030. L'enjeu est d'autant plus important que cette réduction est souvent présentée comme l'une des mesures les plus efficaces à court terme pour préserver le climat.