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Nucléaire : EDF envisage de construire deux réacteurs EPR à Penly

EDF envisage la construction de deux réacteurs EPR sur le site de Penly. Ce choix, s'il était confirmé, relancerait un projet initié il y a près de 20 ans et suspendu depuis le quinquennat de François Hollande.

Energie  |    |  P. Collet
Nucléaire : EDF envisage de construire deux réacteurs EPR à Penly

Le conseil d'administration d'EDF serait sur le point de choisir le site de la centrale de Penly (Seine-Maritime) pour la construction de deux réacteurs nucléaires EPR. Pour l'instant, ce site, équipé de deux réacteurs de 1 330 mégawatts (MW) mis en service en 1990 et 1992, ne constitue qu'une « option préférentielle », selon le département de Seine-Maritime. Mais le possible choix du site de Penly suscite déjà de nombreux commentaires.

« Cette annonce donne une première perspective. Il faut déjà se mettre en ordre de marche », explique Patrick Boulier, le président de la communauté de communes Dieppe-Maritime, selon des propos rapportés par l'AFP. Même satisfaction pour le député local Sébastien Jumel (Parti communiste) qui y voit « une étape positive ». Quant au département, il annonce qu'il « fera savoir auprès du Gouvernement son plein et entier soutien à la candidature du site de Penly ».

Un point de vue totalement opposé à celui du réseau Sortir du nucléaire. Cette annonce constitue « un pas de plus dans le fait accompli que pratique actuellement EDF avec la complicité de l'État », déplore l'association qui estime que « les discussions en cours entre EDF et le gouvernement montrent que tout est mis en place pour présenter la construction de nouveaux réacteurs comme inéluctable ».

Un site retenu en 2009

L'annonce de discussions au sein du conseil d'administration d'EDF relance un projet en gestation depuis près de deux décennies. Le site a d'abord été longtemps favori pour accueillir le premier EPR. Mais en octobre 2004, EDF y renonce en raison de l'opposition des Verts et des élus et choisit Flamanville (Manche). Pour autant, l'idée de construire un EPR à Penly n'est pas abandonnée. Le site, en bord de mer, présente des avantages par rapport à ceux en bord de fleuve. La centrale du Tricastin (Drôme), elle aussi pressentie, n'avait pas été retenue, notamment parce que la canicule de 2003 a montré que le débit d'un fleuve pouvait être insuffisant pour le refroidissement.

En février 2009, le président de la République Nicolas Sarkozy annonce que la centrale de Penly est officiellement retenue pour la construction d'un deuxième EPR. À l'époque, la construction est envisagée dans le cadre d'une société de projet qui associe EDF et GDF Suez (devenu Engie, depuis). Objectif : commencer la construction en 2012 et raccorder le réacteur au réseau en 2017.

Report de l'enquête publique

Le débat public sur ce projet de deuxième EPR est mené du 24 mars au 24 juillet 2010. À l'issue du débat, le conseil d'administration valide le projet et annonce que l'entreprise va faire une demande d'autorisation de création d'une installation nucléaire. Cette demande doit encore être validée par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et faire l'objet d'une enquête publique.

L'enquête publique est prévue pour la mi-2011. Mais le projet patine. En mai, Christophe de Margerie, le PDG de Total, qui participe au financement pour près de 9 %, annonce que le projet est au point mort. En juin, l'enquête est reportée. Parmi les justifications du report, figurent la catastrophe nucléaire de Fukushima, intervenue il y a moins de trois mois, ainsi que l'audit de sûreté des centrales françaises qui mobilise les effectifs d'EDF. Reprogrammée en octobre, l'enquête publique est une nouvelle fois reportée. Sine die, cette fois-ci.

Décision en 2023

Le quinquennat de François Hollande, marqué par l'enjeu de la réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique, met entre parenthèses les projets de relance du nucléaire. Il faut attendre l'arrivée à l'Élysée de son successeur pour voir renaître les ambitions de la filière. EDF souhaite que l'État valide avant la fin du quinquennat la construction de six EPR. Deux rapports officiels reprennent cette attente : celui remis en août 2018 par Yannick d'Escatha et Laurent Collet-Billon et celui remis en octobre 2019 par Jean-Martin Folz.

Parallèlement, EDF travaille sur une version modifiée de l'EPR. Conjointement avec l'État, l'entreprise travaille aussi pour fixer le modèle économique de ces nouveaux EPR. Début décembre, à l'occasion d'une visite au Creusot (Saône-et-Loire) Emmanuel Macron a indiqué que la décision définitive de construction de nouveaux EPR « devra être prise au plus tard en 2023, lorsque [l'EPR de Flamanville] sera entré en service ».

Réactions4 réactions à cet article

C'est bien beau tout ça, mais quelles sont les hypothèses retenues concernant l'élévation du niveau de la mer , et à quelles échéances ?

De nouvelles centrales nucléaires devraient être prévues et construites sur des lieux sécurisés, pour des durée de vie très longues.

NDBO | 22 décembre 2020 à 09h40 Signaler un contenu inapproprié

Seuls les inconscients peuvent prétendre se passer de la puissance du nucléaire pour répondre aux futurs besoins de "haut voltage" ! à moins de menacer l'humanité avec sa démographie galopante et son artificialisation humaine.

CLAUDIUS | 22 décembre 2020 à 10h16 Signaler un contenu inapproprié

On voit bien ici la stratégie concertée de tous les acteurs dans le sens du maintien du nucléaire comme source de production d'énergie électrique : d'abord décider du tout électrique pour les voitures, les bâtiments, etc. puis ensuite constater que, pour faire face, la construction de nouveaux réacteurs est inéluctable, ceci au lieu d'investir massivement dans les énergies renouvelables. Et l'argumentaire est à pleurer : "pour maintenir les compétences". Comme si maintenir des compétences dans un domaine ultra polluant était incontournable. Choisir le nucléaire pour faire face au défi du réchauffement climatique, c'est s'obliger à arbitrer entre la peste et le choléra. Tout cela est cousu de fil blanc... Il reste deux ans pour réagir !

JMLESU | 22 décembre 2020 à 10h56 Signaler un contenu inapproprié

J'invite pour ma part tous les adorateurs de la filière électronucléaire civile française et autres contempteurs des "inconscients" qui osent s'interroger, voire contester ce choix, à apporter leur soutien financier plein et entier aux dérapages budgétaires des chantiers d'EPR en cours et à l'abondement rendu nécessaire par le sous-provisionnement des coûts du grand carénage des centrales en exploitation. Il n'y en a que pour quelques dizaines de milliards d'€, auxquels viendront immanquablement s'ajouter les surcoûts des éventuels nouveaux chantiers... Certainement pas de quoi ébranler de si belles et solides convictions, si ce n'est idolâtrie, vis-à-vis de cette industrie ! Car quitte à jouer très très gros avec l'argent public, autant assumer. A défaut, des esprits critiques pourraient interpréter cela comme une forme de siphonnage massif des fonds publics autorisé et légalisé par un Etat complaisant et à la limite de la forfaiture.

Pégase | 22 décembre 2020 à 15h25 Signaler un contenu inapproprié

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