Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

La pollution, les forêts et la biodiversité ont les faveurs du G20

Les ministres de l'Environnement du G20, réunis en Inde, se sont mis d'accord, pour la première fois, sur des engagements en matière de pollution chimique et plastique, de protection des forêts et de biodiversité. Pour le climat, il faudra attendre.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
La pollution, les forêts et la biodiversité ont les faveurs du G20

Il y a des sujets plus consensuels que d'autres. Le G20, qui a réuni les ministres de l'Environnement des 20 pays les plus puissants de la planète, vendredi 28 juillet, n'a pas échappé à cette règle, comme toute bonne réunion internationale. Après plusieurs jours de discussions à Chennai, sous la présidence indienne, les ministres ont fini par publier un document final (1) synthétisant leurs prises de position sur plusieurs sujets environnementaux. Document dans lequel ils « reconnaissent », « soulignent », « se félicitent », « soutiennent », « se préoccupent », mais très peu « s'engagent ». Alors que ces 20 pays représentent sur le plan mondial plus de 80 % du PIB, 60 % de la population, 80 % des émissions de CO2 et 75 % de la demande énergétique et des déchets générés dans le monde.

« Sentiment d'amertume » sur le climat

Les 68 points de la synthèse n'ont donc pas tous été adoptés à l'unanimité. Ainsi, au même titre que la guerre en Ukraine (en raison de la présence de la Russie), le climat et surtout les efforts d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre ont cristallisé des points de vue divergents, du fait de « partenaires difficiles en affaire, comme la Chine et l'Arabie saoudite », confie l'entourage du ministre français de la Transition écologique, Christophe Béchu. « Certains membres du G20 ont souligné la nécessité d'un pic mondial des émissions au plus tard en 2025 et d'une réduction des émissions de 60 % d'ici à 2035 par rapport à 2019 », lit-on dans la synthèse. De même que « certains membres du G20 ont déclaré la nécessité d'atteindre le net zéro d'ici à 2040 pour les pays développés ». Pas de consensus sur ces deux points donc, alors que tous sont d'accord pour « noter avec préoccupation que l'ambition mondiale et la mise en œuvre de la lutte contre le changement climatique restent insuffisantes ».

“ Sur le climat, nous allons garder de ce G20 un sentiment d'amertume ” Christophe Béchu, ministre français de la Transition écologique
Rien d'étonnant sachant que la semaine précédente, les ministres de l'Énergie du G20, avaient eux aussi échoué à se mettre d'accord sur une sortie des énergies fossiles, principales contributrices aux émissions de carbone, privilégiant une protection de leurs intérêts économiques. Pourtant, à l'origine, le climat ne devait même pas être évoqué lors de cette session consacrée à l'environnement. L'Inde y a toutefois consenti sous la pression de la France et d'autres pays. C'est dire le chemin à parcourir, laissant déjà douter des avancées de la prochaine conférence climat (COP 28) prévue en décembre, à Dubaï. « Sur le climat, nous allons garder de ce G20 un sentiment d'amertume, conclut Christophe Béchu. La COP 28 sera cruciale pour relever l'ambition mondiale sur l'atténuation. »

Unité et ambition

Reste que sur les 68 points de la déclaration, 64 font consensus. Et si la France « regrette fortement » les atermoiements sur le climat, elle « salue l'unité et l'ambition affichées » sur l'environnement, « contrairement à l'année dernière », lors de la réunion des ministres de l'Environnement, de l'Énergie et du Climat à Bali, en Indonésie, en août 2022, qui n'avait abouti à rien de concret.

Ainsi, le ministère de la Transition écologique fait remarquer que, pour la première fois, les ministres de l'Environnement du G20 accordent une attention particulière aux forêts, en s'engageant à renforcer leur action contre la déforestation. En matière de biodiversité, le G20 souligne l'importance des accords obtenus sur le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, en décembre 2022, et sur le traité BBNJ sur la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité en haute mer, en juin 2023.

De même, le G20 s'engage « de manière historique » à répondre à la crise de la pollution dans son ensemble, notamment en prévenant la pollution chimique, et en affirmant sa détermination à mettre fin à la pollution plastique. Les pays s'engagent, en outre, dans l'élaboration d'un cadre réglementaire « clair, solide et efficace » sur l'exploitation minière des fonds marins. Sujet également à l'ordre du jour diplomatique la semaine dernière avec la réunion de l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui doit statuer sur une possible ouverture à leur exploitation. Enfin, à noter, que le G20 mentionne, pour la première fois, le découplage entre croissance économique, dégradation de l'environnement et consommation primaire des ressources.

Plusieurs points inédits qui « sont assez intéressants en matière d'avancée de langage, compte tenu de la composition de ce G20 », remarque un membre ministériel : « Tout ce qu'on peut obtenir en matière de déclaration, d'endossement d'objectifs dans ce format G20, est extrêmement positif pour la dynamique d'autres négociations et va nous permettre de faciliter l'aboutissement de futurs accords contraignants au niveau mondial, par exemple le traité plastique. » L'optimisme semble être de rigueur.

1. Télécharger la traduction de la synthèse du G20 environnement - juillet 2023
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-42321-traduction-synthese-g20-environnement-juillet-2023.pdf

Réactions2 réactions à cet article

comme dirait certains, c'est l’éléphant qui accouche d'une souris!
Pendant ce temps entre énergie renouvelable et biodiversité il y a une certaine incompatibilité et une grosse hypocrisie:
les mines “vertes” d’une entreprise française menacent la survie d’un peuple non contacté

Un vaste projet d'exploitation minière sur l'île d'Halmahera s'inscrit dans le cadre du plan de l’Indonésie visant à devenir un producteur majeur de batteries de voitures électriques, dont le nickel est l’un des composants principaux.
L'exploitation du nickel détruit de vastes zones de forêt de Halmahera. Ces forêts sont habitées par 300 à 500 membres non contactés du peuple hongana manyawa.
Dans ce projet, mené par Weda Bay Nickel (WBN), sont impliquées des entreprises de Chine et d’Allemagne, ainsi qu’une entreprise française : Eramet. Cette dernière est détenue à hauteur de 27,13 % par l’État français.
L'entreprise prévoit d'intensifier l'exploitation minière à un rythme plusieurs fois supérieur au rythme actuel et de l'exploiter pendant une période pouvant aller jusqu'à cinquante ans.

Mais bon puisque les écologistes militent pour la voiture électrique et que la cour des comptent nous explique que ce sont les vaches le problème https://www.actu-environnement.com/ae/news/rapport-Cour-des-comptes-aides-financieres-elevages-bovins-impacts-environnementaux-methane-strategie-41829.php4

Tout va pour le mieux dans le meilleur des monde!

ouragan | 01 août 2023 à 10h14 Signaler un contenu inapproprié

tout à fait d'accord avec Ouragan sur l'incompatibilité entre certaines énergies renouvelables et biodiversité dont on se souciait bien peu jusqu'à présent.on continue à promouvoir une utilisation effrénée d'électricité pour des utilisations pas toujours indispensables

MNM | 02 août 2023 à 19h02 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Florence Roussel

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager

Accompagner votre démarche Économie circulaire et RSE Eurofins Environnement France