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L'agritech en action : l'exemple de quatre start-ups

Saisissant les opportunités du numérique, de l'intelligence artificielle, de la robotique et des biosciences, des centaines de start-up françaises se sont lancées à l'assaut du secteur agricole, avec des finalités très variées. Quelques exemples.

TECHNIQUE  |  Agroécologie  |    |  N. Gorbatko
L'agritech en action : l'exemple de quatre start-ups

Aujourd'hui, quelque 250 start-ups constituent l'écosystème de l'agritech, largement soutenu par les pouvoirs publics. Un tissu aussi hétéroclite que créatif…

Économie circulaire : des sarments qui tiennent leur promesse

Chaque année, les viticulteurs arrachent entre 2,5 et 5 % de leur vignoble. Des ceps à haut pouvoir calorifique – équivalent à celui du chêne – qui restent majoritairement sans débouché et finissent brûlés à l'air libre… D'où l'idée de Vinea Energie, créée en septembre 2020, d'exploiter en boucle locale ce gisement français évalué à 370 000 tonnes par an, sous forme de plaquettes destinées aux industries et aux grosses installations de chauffage. La société propose aux viticulteurs de venir récupérer ces biodéchets sur place, grâce à des camions grappins conçus spécialement pour cette tâche.

Rejet de CO2 évité, en tenant compte du ramassage, de la production du combustible, de sa livraison et de sa combustion en chaudière : 60 %, soit près de 900 kg par tonne de cep. Aujourd'hui, grâce à quatre plateformes de transformation, Vinea Energie vend ses plaquettes à cinq clients dans le secteur du bois-énergie.

La société commence à diversifier son offre sous forme de paillage, en circuits courts, et enregistre déjà plusieurs commandes en région Nouvelle-Aquitaine. Des agropellets devraient la compléter en 2024. Les essais sont terminés, reste à trouver des fabricants. Autre projet, encore au stade de la R&D, cette fois : la transformation des ceps en biochar, ou charbon d'origine végétale, qui servirait à amender les sols.

Biodiversité : Mycophyto appuie sur le champignon

“ Produire plus sans ajouter d'engrais chimiques et sans épuiser les sols, c'est possible ” Justine Lipuma, présidente de Mycophyto
« Produire plus sans ajouter d'engrais chimiques et sans épuiser les sols, c'est possible », affirme Justine Lipuma, présidente de Mycophyto, à condition d'augmenter et de gérer la biodiversité naturelle des sols. Fondée en 2017 et lauréate du concours d'innovation I-Lab, cette start-up cultive des champignons microscopiques du sol qui entrent en symbiose avec les racines des plantes et les colonisent. Les filaments ainsi produits ouvrent aux racines un accès mille fois plus grand aux sols, donc aux nutriments qui y sont présents. « Nous dosons ces microbiotes en fonction des spores présents dans les sols », précise Justine Lipuma, pour qui aucun sol n'est définitivement mort. Autre avantage de cet apport : une plus grande richesse en biodiversité naturelle permet aussi à un agrosystème de mieux résister aux attaques de bioagresseurs, aux aléas climatiques et à la raréfaction des ressources. Mycophyto, qui compte déjà une vingtaine de clients, espère industrialiser ses méthodes pour les rendre accessibles à tous.

Gestion de la donnée : industrialiser le sur-mesure

Traçabilité, croisement des données (sols, météo, espèces de plantes…) pour faire remonter les bonnes pratiques, planification et suivi des tâches, gestion des activités des collaborateurs, mais aussi des stocks, des ventes et des achats, interface avec les objets connectés, la comptabilité ou les paiements en ligne… Brique par brique, la plateforme Zandoly s'est donné pour mission de faciliter la gestion des fermes en misant sur l'intelligence des écosystèmes, numériques ou végétaux, tout en s'adaptant aux besoins des exploitants. « Ce n'est pas à eux de se plier aux contraintes d'un logiciel, mais le contraire. C'est pourquoi nous essayons de créer des outils personnalisés et simples à utiliser », souligne Martin de Reynal, l'un des fondateurs de la start-up. Ses premiers clients travaillent dans l'agroforesterie, la culture des tomates ou des fraises, mais en proposant des solutions abordables, le dirigeant espère bien massifier le sur-mesure…

Objets connectés : quand les abeilles font le buzz

En partant d'une idée simple – équiper les ruches de capteurs connectés –, BeeGuard développe pour sa part, depuis 2016, toute une série de services destinés aux apiculteurs. Les capteurs de poids indiquent l'état des réserves, et donc le degré d'activité des butineuses. La mesure de la température interne permet de surveiller les pontes de la reine, la station météo d'évaluer les conditions de vie des abeilles... Cet outil a déjà convaincu quelque 500 clients, assurant à la petite entreprise un chiffre d'affaires de 210 000 euros en 2021. Sans parler de plusieurs trophées, dont celui de l'innovation Distributique et IT Partners, l'année dernière. Mais, en s'appuyant sur les travaux de sa R&D, la start-up veut aller plus loin. Son idée : utiliser les abeilles elles-mêmes comme outil de biosurveillance des aléas climatiques notamment, ou comme outil de mesure des impacts des pratiques environnementales : aménagements paysagers, couverts végétaux, présence préoccupante de pesticides... En rayon, BeeGuard compte déjà une trentaine de partenaires intéressés.

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