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Le Contrat de plan Etat-région d'Ile-de-France fait la part belle aux transports en commun

Investissements dans la modernisation du réseau, création de lignes de tramway et de véloroutes, les crédits alloués aux transports en commun franciliens sont substantiels, témoignant d'un basculement vers des mobilités plus écologiques.

Transport  |    |  A. Sinaï
Le Contrat de plan Etat-région d'Ile-de-France fait la part belle aux transports en commun

Une nouvelle génération de contrats de plan Etat-Région (CPER) est à venir, a annoncé le premier ministre Manuel Valls le 25 février. La phase de négociation avec l'ensemble des conseils régionaux s'achève. Pour les six années à venir, les CPER mobiliseront plus de 25 milliards d'euros d'investissement public, dont 12,5 milliards d'euros de crédits versés par l'Etat, auxquels s'ajouteront les concours des autres collectivités locales.

En Ile-de-France, qui se prépare à accueillir la COP 21 fin 2015, l'Etat et la Région entendent faire du CPER un outil essentiel de la transition écologique, énergétique et économique de la région-capitale. Quel sera le visage de l'Ile-de-France en 2020 ? Quels seront les moyens développés pour faciliter la vie des Franciliens, leurs déplacements, la qualité de leur environnement, leur emploi ? Toutes ces questions sont au cœur du nouveau Contrat de plan Etat-Région signé le 16 février par le Premier ministre Manuel Valls et le président de Région Jean-Paul Huchon. Ce document est un vaste programme d'investissements engagés par l'Etat et les Régions qui accompagnera les priorités du Sdrif (Schéma directeur de la région Ile-de-France).

Augmentation de 20% de l'offre de transports en commun

L'enveloppe du Contrat de plan Etat-Région 2015-2020 pour l'Ile-de-France s'élève à 7,3 milliards d'euros. Sur ce budget, les transports, dotés de 5,3 milliards d'euros, représentent un investissement majeur. Pour le volet "transport et mobilité multimodale", la région Ile-de-France assurera le financement des investissements à hauteur de 65%, contre 35% pour l'Etat.

Les transports en commun et les modes alternatifs à la route (fer, fleuve et ports) concentreront plus de 90% de ces crédits. La priorité sera accordée à l'amélioration des déplacements du quotidien, sources de difficultés pour les Franciliens. De nombreux projets sont en cours, qui marquent l'équilibre entre proximité (lignes de TZEN, T4 à Clichy-Montfermeil) et le financement de projets structurants du Nouveau Grand Paris (modernisation des schémas directeurs du RER, allongement des lignes 11 et 14 du métro, prolongement d'Eole et du RER E).

Vice-président de la région Ile-de-France chargé des transports et des mobilités, Pierre Serne se félicite de cet équilibre : "Finalement, le protocole Etat-Région de 2013 rééquilibre et réoriente les financements vers les projets que nous mettons en avant : modernisation des lignes de RER, prolongement des lignes de métro, lignes de tramway... Il fallait confirmer ces orientations dans le CPER. La bonne surprise, c'est que non seulement l'Etat a confirmé son co-financement, mais c'est aussi l'accent mis sur d'autres politiques – fret fluvial, fret ferroviaire, bus à haut niveau de service, et nouvelles infrastructures de véloroutes. L'autre bras de fer, c'est que l'Etat voulait faire beaucoup de projets routiers dans le CPER et réorienter une partie des crédits. Au final, les projets routiers financés sont des projets anciens".

Sur le plan budgétaire, Pierre Serne confirme l'importance de ce volet : "5,3 milliards d'euros, cela correspond au montant dont on a besoin. On va pouvoir continuer au même rythme la construction des tramways et la remise à niveau des RER. Le coût de cette remise à niveau est élevé : entre 500 millions et un milliard d'euros par ligne, tant le retard d'investissement est grand. Pour la ligne de RER C de Brétigny par exemple, il date d'avant la Deuxième guerre mondiale ! En même temps, on va augmenter de 20% l'offre de transports en commun d'ici à 2020 pour absorber le report modal lié à la baisse du trafic automobile. Un effort particulier vise l'amélioration des déplacements de banlieue à banlieue".

Quatre nouvelles lignes de tramway en banlieue : un gisement d'emplois considérable

"Ma crainte, c'est que les opérateurs de travaux ne soient pas en mesure de tenir la cadence, car ces infrastructures requièrent des équipes extrêmement qualifiées. Ce qui veut dire qu'il va falloir créer quelque 20.000 à 30.000 emplois directs par an sur les cinq prochaines années. La Région est en train de passer des conventions avec les organismes de formation, en ingénierie, en chaudronnerie, en travaux publics, au sein des centres de formation des apprentis", explique le vice-président chargé des mobilités en Ile-de-France. Le chantier est immense.

"En quatre ans en Ile-de-France, poursuit Pierre Serne, on est passé de 350.000 à un million de voyageurs par jour sur les tramways. C'est un élément de requalification important qui va se poursuivre. Parmi les mesures emblématiques de ce CPER figure le financement de quatre nouvelles lignes de tramway, qui vont transporter 1,5 million de voyageurs de plus d'ici cinq ans dans les réseaux de tramway en banlieue. On table sur 8% de voitures en moins d'ici à 2020".

Des centaines de kilomètres de véloroutes régionales et de couloirs bus

Quelque 10 millions d'euros sont prévus pour encourager le vélo et les aménagements cyclables en Ile-de-France. C'est la première fois qu'un contrat de plan Etat-Région prévoit de s'engager dans ce type de mobilité. "On est en train de basculer du vélo loisir au vélo long courrier", s'enthousiasme Pierre Serne, qui note une évolution en profondeur de la "majorité culturelle". Exemple, la Véloscénie permet de rallier l'Ile-de-France à la baie du Mont Saint Michel via Chartres et la Normandie. Elle traverse quatre régions, deux parcs naturels et huit départements français dont Paris, les Hauts-de-Seine, l'Essonne et les Yvelines en Ile-de-France. En 2012, l'itinéraire est quasiment réalisé dans sa totalité avec 130 km de voies vertes et 200 km de routes partagées. Il sera complété par de nouveaux tronçons aménagés en voies vertes et totalisera à terme 434 km.

De nouvelles voies seront dédiées au bus sur les autoroutes A1 et A6 cette année, et une douzaine d'axes pratiqueront le partage de voirie d'ici à 2020. Dans le cadre du Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF), la feuille de route est de changer 9.000 bus qui ne devront plus avoir de moteur diesel d'ici à 2025. Ils seront alimentés à l'électricité et au biométhane.

Une consultation publique (1) est ouverte du 23 février au 22 mars. Cette phase de consultation précède l'approbation finale du CPER par les élus régionaux.

1. Accéder à la consultation publique
http://debatspublics.iledefrance.fr/consultation-cper

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