
''60 millions de consommateurs'' s'est intéressé à des ''composés mis à l'index par la réglementation européenne ou par des études scientifiques sérieuses''. Parmi les molécules recherchées figurent six phtalates dont trois sont considérés comme reprotoxiques, le formaléhyde, classé cancérogène par le Centre international sur le cancer (Circ), les colorants azoïques, qui peuvent générer des substances cancérogènes en se dégradant, des conservateurs sources d'irritation et d'allergies, et des métaux lourds comme l'antimoine, l'arsenic, le baryum, le cadmium, le chrome, le plomb, le mercure et le sélénium.
Plusieurs jouets sont pointés du doigt : les poupées et déguisements, les jouets en plastique et en bois, les maquillages, tatouages et peintures, ainsi que les peluches. Parmi les 30 articles pour enfants épinglés, neuf d'entre eux contiennent des phtalates. ''L'un de ces phtalates, le DEHP, clairement considéré comme reprotoxique était même présent dans quatre articles, dont deux pochettes Hello Kitty, licence très plébiscitée par les petites filles'', a prévenu l'étude. Tandis que les jouets en bois, ''souvent vendus pour leur côté écolo'', contiennent très souvent du formaldéhyde à de fortes concentrations ou des métaux lourds.
Si le magazine précise que ''ces résultats ne signifient pas que la moitié des jouets sur le marché français sont toxiques'', il appelle toutefois au renforcement de contrôles indépendants et à une clarification de la réglementation.
''A l'approche de Noël, le constat est grave : nous offrons à nos enfants des jouets empoisonnés. Phtalates, formaldéhydes ou encore métaux lourds sont présents dans la composition d'un certain nombre de poupées ou d'ours en peluche. On ne doit pas transiger avec la santé et la sécurité de nos enfants'', s'est indignée Michèle Rivasi, députée européenne Europe Ecologie, membre de la Commission Environnement et Santé Publique dans un communiqué, suite à la publication de l'étude du magazine.
L'eurodéputée a dénoncé ''l'insuffisance'' de la Directive européenne sur la Sécurité des Jouets et celle sur la règlementation REACH pour assurer une protection de la santé des enfants. ''De nombreuses substances chimiques nocives continuent à être autorisées alors que les fabricants ne sont pas obligés de les mentionner sur les produits. Des études régulières montrent pourtant leurs effets toxiques ou cancérigènes'', a-t-elle déploré. Michèle Rivasi demande à ce que ''les labels contrôlés soient beaucoup plus nombreux avec une obligation d'étiquetage des ingrédients, ce qui permettrait au moins aux parents qui le veulent d'acheter des jouets plus sûrs''.
Un Guide Jouets
De son côté, le WECF (Women in Europe for a Common Future), réseau d'organisations environnementales féminines présentes dans 40 pays d'Europe, a publié le 23 novembre une édition réactualisée de son ''Guide Jouets'' paru en avril 2009 qui vise à aider parents et grands parents à mieux choisir les jouets ''pouvant contenir des substances reconnues cancérigènes ou des perturbateurs endocriniens''. ''Formaldéhyde, retardateurs de flammes et métaux lourds… la liste est longue. L'étalage de jouets rend le choix difficile, d'autant plus que les informations sont rares. La nouvelle édition du guide jouets vise surtout à informer sur la présence dans les jouets de ces substances, en donnant des conseils pratiques'', souligne le WECF dans un communiqué. Le guide propose un aperçu des jouets par catégorie, avec des conseils sur les matériaux, les labels et les endroits où les trouver. Il recommande notamment les peluches en fibres naturelles ou bio , les jouets en bois brut non vernis ou labellisés FSC et PEFC ou encore l'achat de poupées en tissu ou coton bio.