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Rénovation des logements collectifs : le contrat de performance énergétique "est un levier essentiel"

Le Snec et la Fedene plaident pour le recours généralisé au contrat de performance énergétique (CPE) pour rénover les logements équipés de chauffage collectif, afin d'atteindre les objectifs de la programmation pluriannuelle de l'énergie d'ici 2028.

Bâtiment  |    |  R. Boughriet

Quel outil permet de rénover efficacement les logements collectifs ? Le contrat de performance énergétique (CPE) répond le Syndicat national de l'exploitation climatique et de la maintenance (Snec). Sa dernière enquête réaffirme les gains de consommation générés via les CPE, lors des rénovations de logements équipés de chauffage collectif. Cet outil est "un levier essentiel" pour atteindre les objectifs du projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) "à un coût maitrisé", estime le syndicat qui est membre de la Fédération des services énergie environnement (Fedene).

Via les CPE, "un tiers" des objectifs de la PPE sont atteints

La PPE prévoit une baisse de la consommation énergétique dans les bâtiments de l'ordre de "12 % entre 2016 et 2028", a souligné Pascal Roger, président de la Fedene, devant la presse, lors de la présentation des résultats de l'enquête du Snec. Il s'agira de passer d'une consommation de 748 térawattheures (TWh) en 2016 à 661 TWh en 2028 pour le parc résidentiel et tertiaire. Pour respecter cet objectif, "il faudra que la rénovation du parc de logements existant permette d'économiser 55 TWh d'ici 2028", a ajouté M. Roger, en tenant compte "de la croissance et de la reconstruction du parc".

Le "déploiement à grande échelle" des CPE, adaptés à chaque catégorie de bâtiments, permettrait "d'atteindre un tiers des objectifs 2028 de la PPE en matière d'efficacité énergétique des logements", estime Olivier Salvat, président du Snec.

Le Snec s'appuie sur son enquête annuelle qui porte sur l'impact des prestations de services énergétiques proposées par ses adhérents qui "gèrent 70 % du parc de chauffage collectif". Réalisée par l'institut I+C, l'enquête 2019 (1) confirme les résultats déjà observés en 2017. Le CPE (contrat avec garantie de résultat énergétique) générerait 18 % d'économies d'énergie supplémentaires par rapport à un contrat de "maintenance simple" (contrat de moyens). La consommation moyenne de chauffage observée sur l'échantillon des CPE avec engagements est de 104,2 kWh/m2/an (kilowattheures par mètre carré par an). Pour les contrats de moyens, la consommation moyenne est de 127,8 kWh/m2/an.

Trois types de CPE adaptés à chaque catégorie de bâtiments

"Il faut une approche de la rénovation efficiente, ciblée à chaque type de bâtiments", indique Olivier Salvat. Le Snec recense trois types de CPE à mettre en place selon la performance énergétique du logement. "Il est indispensable d'avoir cette approche segmentée afin de garantir un coût maitrisé des aides publiques à la rénovation énergétique", affirme M. Salvat.

Les logements avec chauffage collectif, classés D et E (consommant aux alentours de 240 kWh/m2/an) "constituent la plus large partie du parc français (représentant 64 % des consommations)", souligne le syndicat. Les actions de performance sur les installations techniques (changement de chaudière, isolation des réseaux de chauffage...) incluses dans des "CPE techniques" permettraient un gain de 25 à 30 % des consommations sur ce parc de logements. Soit 8,6 TWh économisés (15 % des objectifs de la PPE), chiffre l'étude.

Les logements "passoires thermiques", les plus énergivores, classés F et G (consommant plus de 390 kWh/m2/an en moyenne) "doivent être rénovés en profondeur", ajoute le syndicat. Ces logements représentent 27 % des consommations du parc français. "Une généralisation" des "CPE rénovation globale" (incluant des actions sur le bâti, isolation, etc.) permettrait jusqu'à 60 % d'économies, selon le Snec. Soit 7,7 TWh de baisse des consommations (14 % des objectifs de la PPE).

S'agissant des logements les moins consommateurs classés A, B et C (consommant moins de 50 kWh/m2/an à 120,5 kWh/m2/an en moyenne), une généralisation des "CPE services" sur ce parc permettrait d'économiser 0,7 TWh (1 % des objectifs de la PPE).

Rénovation des passoires thermiques : besoin du soutien public

Les travaux sur les passoires thermiques, via un CPE de rénovation globale (équivalent BBC) sont plus chers et auront un retour sur investissement plus long, via les économies d'énergie générées. L'amortissement est estimé à "une vingtaine d'année" (pour ces logements classés F et G), contre "6 à 12 ans" pour les rénovations via des "CPE techniques" (logements classés D et E).

Les passoires thermiques rénovées nécessitent "un soutien public", soulignent le Snec et la Fedene, en citant les aides de l'Agence nationale de l'habitat (programme "Habiter mieux" de lutte contre la précarité énergétique). Les professionnels plaident aussi pour "augmenter la bonification" des certificats d'économies d'énergie (CEE) pour les opérations réalisées dans le cadre d'un CPE. Celles plus "ambitieuses", générant de 30 % à 40% d'économies, "et celles où l'opérateur s'engage à indemniser à 100 % en cas de dépassement".

Le Snec appelle aussi à promouvoir les fiches CEE "CPE services" qui existent déjà,"où l'opérateur s'engage à réduire de 10 % les consommations grâce au pilotage". Le temps de retour sur investissement est "rapide" (de 2 à 4 ans) sur les opérations menées sur les logements les moins consommateurs qui ont besoin de peu d'investissements.

1. Télécharger l'enquête du Snec 2019 –Chauffage collectif et efficacité énergétique
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-33665-rapport-snec-2019.pdf

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