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Un gouvernement Attal au complet qui ne fait pas de l'environnement une priorité

La formation du nouveau gouvernement est achevée, après un mois d'attente. Les nominations effectuées ne donnent pas de signaux dans le sens d'un renforcement de l'action en faveur du climat et de la biodiversité.

Gouvernance  |    |  L. Radisson
Un gouvernement Attal au complet qui ne fait pas de l'environnement une priorité

« La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas », avait déclaré Emmanuel Macron lors de sa seconde campagne présidentielle, en avril 2022 à Marseille. Depuis, de nombreux signaux ont été adressés en sens inverse, qu'il s'agisse de la demande du président, en mai 2023, d'une pause sur la réglementation environnementale ou, en ce début d'année, des annonces de son nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, destinées à mettre fin à la crise agricole.

La formation du nouveau gouvernement, qui s'est laborieusement achevée ce jeudi 8 février avec la nomination des ministres délégués et secrétaires d'État, presqu'un mois après la nomination des ministres de plein exercice, ne va pas rassurer les tenants d'une politique plus marquée en faveur de l'environnement. D'autant que le discours de politique générale de Gabriel Attal devant l'Assemblée nationale, le 30 janvier, n'a déjà pas permis d'identifier une vision construite de l'écologie. La nomination d'un Nicolas Hulot à la tête d'un grand ministère de la Transition écologique, au troisième rang protocolaire, semble plus que jamais relever d'une autre époque.

L'énergie avec l'industrie

Du côté de Bercy, Roland Lescure ajoute l'énergie, compétences transférée à Bercy avec la disparition du ministère de la Transition énergétique, à celle de l'industrie qu'il détenait déjà, en tant que ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.

Roland Lescure a déjà suivi plusieurs dossiers liés à la décarbonation de l'industrie, notamment l'action ciblée sur les 50 sites les plus émetteurs de CO2. Ce polytechnicien, ancien président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, a été rapporteur de la loi relative à la croissance et à la transformation des entreprises (loi Pacte). Une loi qui a renforcé la responsabilité sociale et environnementale des entreprises mais qui a aussi, à son initiative, repoussé l'interdiction de produire en France des pesticides interdits dans l'UE.

Dominique Faure, quant à elle, se voit reconduite en tant que ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité auprès du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu. Tandis que la députée Marie Guévenoux devient ministre déléguée chargée des Outre-mer auprès du ministre de l'Intérieur.

Agnès Pannier-Runacher, ex-ministre de la Transition énergétique après avoir occupé le portefeuille de ministre déléguée chargée de l'Industrie, est nommée ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, sans attribution spécifique. À l'industrie, cette énarque, diplômée de HEC, avait présenté le plan de soutien à la filière hydrogène et défendu la loi d'accélération et de simplification de l'action publique (Asap). À la transition énergétique, elle a présenté le plan de sobriété énergétique et fait adopter la loi sur l'accélération de la production d'énergies renouvelables. Elle a également lancé l'Alliance du nucléaire en Europe et défendu la loi sur l'accélération de l'atome qui doit permettre la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR. On ne lui connaît pas d'expérience particulière en matière d'agriculture.

Pêche et biodiversité en même temps

Deux ministres délégués sont nommés auprès de Christophe Béchu à la Transition écologique. L'ancien maire de Dunkerque et ex-président de l'Agence de financement des infrastructures de transport (Afitf), Patrick Vergriete, lâche le Logement pour les Transports, à la place de Clément Beaune, qui paie sans doute ses critiques sur la loi Immigration.

Le président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, Guillaume Kasbarian, prend le portefeuille du Logement. Ce diplômé de l'Essec et ex-consultant est l'auteur d'un rapport remis au Premier ministre qui a servi de base à l'élaboration de la loi d'accélération et de simplification de l'action publique (Asap), dont il a été rapporteur. Ce texte, très critiqué par les associations de protection de l'environnement, a notamment remis en cause certaines procédures de participation du public.

Le ministre de la Transition écologique est également accompagné de deux secrétaires d'État : Sabrina Agesti-Roubache (rattachée également au ministre de l'Intérieur), chargée de la Ville, et Hervé Berville, chargé de la Mer et de la Biodiversité. Rattaché à Matignon sous Élisabeth Borne, ce dernier rejoint donc l'hôtel de Roquelaure et récupère la compétence biodiversité des mains de Sarah El Haïry qui, après moins de six mois à cette fonction, devient ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles.

Les positions passées d'Hervé Berville sur la pêche ont suscité les critiques des associations de protection de l'environnement, l'association Bloom allant même jusqu'à déposer une plainte contre lui devant la Cour de justice de la République, plainte classée sans suite. Le 10 mars 2023, il avait déclaré au Sénat que « la France et le Gouvernement [étaient] totalement opposés à la mise en œuvre de l'interdiction des engins de fond dans les aires marines protégées ».

Réactions2 réactions à cet article

L'Etat voit bien que cela ne suit pas chez les électeurs, l'accumulation des directives rend méfiant. En plus on voit bien que cela ne fonctionne pas, comment trier les déchets, aider les éoliennes... Les mafias s'emparent des opportunités.
Alors un petit stop, cela ne changera pas grand chose, les écologistes violents ont déjà montré la menace, la mairie de Paris fait peur avec son dogmatisme, et d'autres villes avec. Le retour en arrière n'est pas possible, et aller en avant est délicat. Mais cela viendra, de gré ou de force naturelle.

28plouki | 12 février 2024 à 20h44 Signaler un contenu inapproprié

La priorité, ça doit être le bien-être de tous et on en est loin. Les mesures des écolos politiques appauvrissent et collectivisent le pays et nous savons tous qu'un pays pauvre et collectiviste n'est absolument pas armé pour une bonne gestion de l'environnement.
La priorité, c'est la prospérité, le logement de tous: on s'aperçoit que la loi "droit au logement" du socialiste Hollande est impuissante, tout comme les conneries issues du grenelle de Sarkozy-Borloo...
Allez, courage à tous. Au boulot !

Albatros | 13 février 2024 à 16h52 Signaler un contenu inapproprié

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