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Réseau électrique : RTE lance la consultation sur les développements à 2040

Le gestionnaire du réseau de transport met en consultation des documents relatifs au prochain schéma de développement du réseau. Mais en l'absence de programmation énergétique claire, l'exercice de planification est d'autant plus complexe.

Energie  |    |  S. Fabrégat
Réseau électrique : RTE lance la consultation sur les développements à 2040

Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité RTE lance une consultation publique (1) sur le prochain schéma décennal de développement du réseau (SDDR). Ce schéma doit anticiper les besoins de renforcement, de renouvellement et de construction du réseau électrique pour la période 2025-2040, le précédent SDDR datant de 2019.

Dans un contexte d'accélération des énergies renouvelables, de relance du nucléaire, d'électrification des usages et de réindustrialisation, cet exercice est déterminant pour anticiper et planifier les besoins futurs, et éviter des délais de raccordement trop longs. « Il n'est plus possible de différer les renforcements structurels sur le réseau au risque de ne pas pouvoir raccorder les projets, prévient RTE. La planification, l'autorisation et la construction des infrastructures de réseau prend généralement plus de temps que celle des nouveaux moyens qui s'y connectent (usines, centrales de production), alors qu'elle conditionne leur mise en service effective. »

Pourtant, cet exercice est handicapé par l'absence de programmation énergétique, reportée plusieurs fois par le Gouvernement. Or, il s'agit « d'un programme de raccordement sans précédent depuis la création de RTE », avec des investissements estimés à 100 milliards d'euros à 2040. « En somme, il s'agit de planifier la troisième grande étape de construction du système électrique français (après la reconstruction du pays postérieure à la Seconde Guerre mondiale et la construction du parc électronucléaire dans les années 1980). »

Préciser les besoins et les échéances

Pour estimer les besoins futurs, RTE se base sur les hypothèses de ses Futurs énergétiques à 2050 en matière de consommation et de production. Le gestionnaire mise par exemple sur une décarbonation de l'industrie, concentrée sur les zones industrielles existantes. Mais des incertitudes persistent sur l'emplacement des futurs électrolyseurs et leur potentielle flexibilité. Tout comme sur le développement de la mobilité électrique, et notamment lourde, qui peut avoir un impact significatif sur le réseau de transport. La forte concentration des centres de données peut aussi saturer les réseaux. « Cette situation est observée dans d'autres pays européens (Allemagne, Pays-Bas, Irlande) », explique RTE. La concertation doit donc permettre d'identifier les projets, leur localisation, leur puissance et les calendriers.

Dans une moindre mesure, les hypothèses d'efficacité énergétique et de sobriété peuvent également jouer sur les développements futurs du réseau.

“ il s'agit de planifier la troisième grande étape de construction du système électrique français ” RTE
Côté production, RTE se base sur les projets de relance du nucléaire, avec la prolongation du parc existant au-delà de cinquante ans et la construction de huit EPR2. « La structure du réseau adaptée à une telle évolution du parc nucléaire doit être définie entre 2025 et 2030 : tous les projets de nouveaux réacteurs auront un impact sur le réseau public de transport d'électricité, notamment dans le contexte de la poursuite du fonctionnement de l'ensemble des réacteurs existants. » Le débat actuel sur la planification de l'éolien en mer devrait éclairer les besoins futurs de raccordement. Idem pour les travaux autour des zones d'accélération pour le photovoltaïque et l'éolien terrestre.

En revanche, RTE ne dispose pas d'informations précises sur le maintien des centrales thermiques existantes et/ou la construction de nouvelles, sur la construction de nouveaux barrages hydroélectriques et/ou l'optimisation des équipements existants.

Un plan industriel à lancer rapidement

« Plus RTE dispose d'informations précises et matures sur les perspectives d'évolution de la production et de la consommation, plus les infrastructures de réseau peuvent être conçues de manière mutualisée dans une logique d'aménagement du territoire, explique le gestionnaire de réseau. À Dunkerque par exemple, il a été possible d'adapter le renouvellement du poste électrique qui permet l'évacuation de la centrale nucléaire de Gravelines et de le reconstruire en tenant compte des perspectives d'évolution des besoins en électricité de toute la zone (nouveaux réacteurs EPR 2, électrification des hauts fourneaux, création de méga-usines dans la filière des batteries, production d'hydrogène). »

RTE propose de considérer comme prioritaires les zones où le risque de saturation est le plus avéré, en se basant sur les projets à court terme mais aussi une vision à long terme, pour éviter des développements successifs sur les mêmes territoires. Hors de ces zones, RTE pourrait proposer des solutions alternatives au réseau (flexibilité, stockage). « La priorité sera donnée aux infrastructures qui ont le plus de valeur pour la collectivité et répondent aux besoins du système électrique dans la majorité des configurations étudiées. »

Les développements à venir nécessitent de lancer un véritable plan industriel, afin de mobiliser les industries française et européenne, avec une montée en cadence progressive, indique RTE. « La production de certains équipements clés est en effet aujourd'hui soumise à de fortes tensions qui doivent être prises en compte dans l'élaboration des trajectoires d'investissements dans le réseau. À titre d'exemple, les délais entre la date de commande et la date de livraison des matériels ont été multipliés par trois entre 2021 et 2023 pour certains matériels, comme les câbles aériens ou les transformateurs de puissance. »

Le gestionnaire de réseau propose de mettre en place une stratégie d'approvisionnement à long terme. « L'enjeu porte sur la faculté de cette industrie à réussir un passage à l'échelle via une augmentation des capacités et des cadences de production, ce qui nécessite des investissements et donc des assurances de stabilité dans les perspectives sur le réseau pour éviter tout phénomène de "stop and go". » La planification permettra de prioriser et mutualiser les investissements, de standardiser et de massifier les opérations et les équipements.

1. Accéder aux documents soumis à consultation
https://www.rte-france.com/analyses-tendances-et-prospectives/le-schema-decennal-de-developpement-du-reseau#DocumentsSDDR2024

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