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Énergie : les entreprises misent sur un panel de solutions

Pour se décarboner et sécuriser les prix, les entreprises diversifient leur stratégie énergétique. Autoconsommation, PPA ou production locale font partie des solutions envisagées. Les projets collectifs semblent aussi en séduire certaines.

Energie  |    |  S. Fabrégat
Énergie : les entreprises misent sur un panel de solutions
Actu-Environnement le Mensuel N°444
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°444
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Ne plus mettre tous ses œufs dans le même panier. C'est en quelque sorte la leçon qu'auront tiré les entreprises de la crise énergétique. Alors que la flambée des prix a fortement fragilisé certains modèles économiques, ces acteurs cherchent désormais, après avoir misé sur l'efficacité énergétique, à assurer les prix sur le moyen ou le long terme et à diversifier les solutions : autoconsommation, PPA, mix de solutions énergétiques ...

Mais la volonté d'accélérer leur transition énergétique se heurte souvent à l'attente de solutions matures. Beaucoup sont ainsi suspendues aux résultats d'expérimentations ou de démonstrateurs avant d'engager leur conversion, et n'hésitent pas à la jouer collectif, comme l'ont montré les échanges de la journée ENR Entreprises, organisée à Bercy (Paris), le 16 janvier.

Électricité : sécuriser les prix à moyen et long termes

La crise énergétique a conduit à une envolée des factures, notamment pour les sociétés qui devaient renégocier leurs contrats pluriannuels pendant cette période. Cela les a amenées à questionner leur approvisionnement et à chercher des solutions alternatives. « Il y a une vraie tendance des entreprises à anticiper les marchés énergétiques pour éviter la volatilité des prix », confirme Florian Beauchet, de STX group.

Chez les plus gros consommateurs, cette volonté est amplifiée par la fin de l'Arenh (accès régulé à l'électricité nucléaire historique) et les incertitudes qui pèsent encore sur les dispositifs qui lui succéderont en 2026 (CFD, contrats de fourniture individuels…). Comment continuer à avoir accès à une électricité compétitive et, surtout, à un prix prévisible ? D'autant que les besoins risquent de croître avec l'électrification des usages.

De fait, grands et petits se tournent vers l'autoconsommation et les contrats d'achat direct d'électricité à long terme (PPA). Si, dans un premier temps, ces réponses étaient un moyen de verdir leur approvisionnement, elles sont désormais pensées comme un moyen de sécuriser une partie de leurs besoins en électricité.

“ Il y a une vraie tendance des entreprises à anticiper les marchés énergétiques pour éviter la volatilité des prix ” Florian Beauchet, STX group
Les signatures de PPA se sont multipliées ces derniers temps. La Commission de régulation de l'énergie (CRE) en a recensé une centaine, représentant 2 gigawatts (GW) d'électricité renouvelable. Mais ces contrats restent souvent réservés à des acteurs solides. La signature de PPA multiacteurs et la mise en place du fonds de garantie de l'État pourraient permettre à des acteurs plus petits d'en bénéficier, bien que des difficultés persistent encore.

Côté autoconsommation, les projets explosent, avec un bond en avant des installations individuelles de 84 % entre 2022 et 2023, selon le gestionnaire de réseau Enedis, et notamment une augmentation du segment des plus de 100 kilovoltampères (kVA).

Mais difficile de couvrir l'essentiel de ses consommations avec l'autoproduction, bien que certains innovent pour augmenter cette part. À l'instar du recycleur automobiles GPA qui, pour son site drômois, a opté pour une centrale solaire en autoconsommation (300 kW, soit un tiers de ses besoins) et une éolienne de 100 kW, actuellement en construction. Néanmoins, cette dernière sera bridée la nuit puisque, pour l'éolien, les modèles de contrats portent soit sur une autoconsommation totale, soit sur une revente totale, explique Nicolas Santos, chargé de mission développement du groupe.

Pour augmenter le taux d'autoconsommation et « aligner production et consommation », Forvia regarde du côté du stockage, notamment via l'hydrogène, ou vers des projets collectifs, indique de son côté Frédéric El-Ahdab, directeur du groupe de production d'équipements automobiles.

Chaleur : des solutions à adapter au contexte local ?

L'électricité ne couvre qu'une partie des besoins des entreprises qui ont, notamment dans l'industrie, d'importants besoins en chaleur, couverts essentiellement aujourd'hui par le gaz. Si, dans un premier temps, beaucoup se tournent vers le biogaz pour diversifier leurs approvisionnements, elles regardent à plus long terme vers l'électrification, l'hydrogène ou encore la chaleur en réseau.

Mais toutes les solutions ne sont pas encore matures. « Il y a différents niveaux d'applicabilité des solutions aujourd'hui, explique Catherine Athenes, vice-présidente du fabricant de produits en aluminium Constellium. Certaines applications pourront être électrifiées, alors que, pour d'autres, la technologie n'est pas prête ou alors, il faut complètement changer l'installation. On envisage le rétrofit avec l'hydrogène vert pour les fours de fonderie par exemple, mais il y a encore beaucoup de R&D à mener. » Le choix de l'une ou l'autre des solutions, lorsque les deux sont disponibles, dépendra également des volumes d'électricité et d'hydrogène verts disponibles et de leur compétitivité.

Chez Sanofi, qui utilise la chaleur pour fabriquer des vaccins et des médicaments, la transition devrait se faire du gaz vers les pompes à chaleur (PAC). Mais de nombreux industriels attendent également le développement des PAC à haute température, c'est-à-dire au-delà de 120-130 °C, souligne David Marchal, directeur exécutif adjoint de l'Ademe. Les PAC ont aussi l'avantage de pouvoir récupérer la chaleur fatale produite au sein même d'une usine, comme l'envisage le groupe agroalimentaire Bel.

La plupart des intervenants insistent sur un point : il n'y aura pas de solution unique, mais un panel de solutions. Pour les trouver, d'ailleurs, les industriels n'hésitent pas à la jouer collectif. À l'instar de l'entreprise Rémi Cointreau, qui travaille sur la R&D avec ses concurrents. L'entreprise teste ainsi la distillation à la vapeur à Cognac (Charente), l'hydrogène pour la production de whisky en Écosse ou encore le solaire pour la production de rhum à la Barbade. « Il s'agit de déployer un panel de solutions qui apportent de la flexibilité », explique Laetitia Delaye, responsable de la RSE. Mais aussi de s'appuyer sur les ressources locales.

Même stratégie pour Coca Cola Europacific Partners. Pour l'usine de Dunkerque (Nord), un raccordement au futur réseau de chaleur communal, actuellement à l'étude, est envisagé. À Grigny (Essonne), l'entreprise va relier ses bâtiments au réseau géothermique. L'embouteilleur participe également à un consortium sur la chaudière zéro carbone (Choc) qui vise à développer une chaudière à oxycombustion équipée d'un système de capture du CO2. Le groupe reste « en veille active sur les différentes innovations », explique son directeur, Arnaud Lallemant. Les solutions ne sont pas toujours simples. Il ne faut pas aller trop vite, une multitude d'entre elles vont nous permettre de décarboner ».

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