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Actu-Environnement

Emmanuel Macron : ce qu'il a promis, ce qu'il doit relancer

MAJ le 08/05/2017

Le nouveau Président de la République Emmanuel Macron a désormais cinq ans devant lui pour mettre en œuvre ses promesses de campagne. Il va également reprendre en main plusieurs dossiers environnementaux laissés en suspens par son prédécesseur.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Emmanuel Macron : ce qu'il a promis, ce qu'il doit relancer

Ce dimanche 7 mai Emmanuel Macron a été élu à la présidence de la République avec 66,1% des voix. Il était opposé à Marine Le Pen, candidate du Front National. Le candidat d'En Marche, ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique du gouvernement Hollande entend mener une politique environnementale "cohérente" et "du quotidien" avec comme objectif "un nouveau modèle de croissance" comme il l'avait expliqué aux adhérents du WWF lors d'une rencontre. "L'objectif général d'Emmanuel Macron reste identique à celui de Ségolène Royal : la croissance verte, même s'il ne reprend pas cette expression", analyse Arnaud Gossement, avocat spécialisé en droit de l'environnement. Le Président "défend une écologie douce qui doit verdir notre économie sans blesser, sans heurter. Une écologie des petits pas qui doit permettre d'avancer même si cela peut prendre du temps". Une approche (un peu trop ?) similaire à son prédécesseur : "Emmanuel Macron est dans la continuité des grandes lois du quinquennat sur la transition énergétique et la biodiversité. Son programme n'est pas assez ambitieux mais il y a une logique dans sa démarche", estime Michel Dubromel, président de France Nature Environnement.

Les promesses du candidat Macron

Emmanuel Macron a promis des mesures plus incitatives pour les ménages pour rénover 500.000 logements par an, un rythme déjà visé par le gouvernement précédent. Il entend pour cela simplifier le versement des aides en réformant le crédit d'impôt sur la transition énergétique (CITE). Côté transport, il entend prendre deux mesures à son arrivée à l'Elysée : faire converger totalement en cinq ans la fiscalité entre l'essence et le diesel en alignant celle du diesel sur l'essence, et mettre en place une prime de conversion de 1.000 euros pour l'achat d'un véhicule plus récent.

Avec les acteurs économiques, la concertation sera au cœur de sa méthode. Il a ainsi promis le lancement d'un grenelle de l'alimentation financé à hauteur de 5 milliards d'euros pour moderniser les exploitations agricoles par des projets ayant un impact positif sur l'environnement et le bien-être animal. Dès les premiers mois, il entend lancer des états généraux de l'alimentation pour préparer la position française dans les négociations de la réforme de la politique agricole commune. Il s'engage en parallèle à engager la mutation des constructeurs automobiles vers l'électrique, l'hybridation et l'hydrogène et de leurs sites industriels.

Les dossiers nationaux en suspens

Le nouveau Président n'a pas prévu de mettre en chantier de grandes lois dans l'immédiat. Il s'est engagé à appliquer la loi pour la transition énergétique (LTE) et la loi biodiversité. En matière énergétique, sa politique se concentrera sur la sortie des énergies fossiles. Les objectifs de la LTE et le calendrier seront maintenus. Mais le nouvel exécutif aura la lourde tâche de trancher certaines questions laissées en suspens comme par exemple l'évolution du parc nucléaire dans la PPE suivante 2019-2023. Alors que le gouvernement n'avait pas osé envisager d'autres fermetures de centrales que celle de Fessenheim, Emmanuel Macron devra se décider, au risque de ne pas tenir les objectifs de la LTE.

Autre grande loi à concrétiser : la loi de reconquête de la biodiversité. Adopté en août 2016, ce texte inscrit notamment dans la législation de nouveaux principes comme la réparation du préjudice écologique, la compensation des atteintes à la biodiversité, la non-régression du droit de l'environnement… Ces principes vont-ils entrer dans la balance lors des prochaines décisions politiques ? Les décrets d'application seront-ils à la hauteur ?

De nombreuses lois et propositions de lois sont également en attente : adaptation des territoires littoraux au changement climatique, adaptation du code minier au droit de l'environnement, mise en œuvre effective du droit humain à l'eau potable et à l'assainissement, intégration du principe de substitution dans le cadre applicable aux produits chimiques ou encore automaticité du déclenchement de mesures d'urgence en cas de pics de pollution. Seront-elles remises à l'ordre du jour ?

Les dossiers européens à défendre

Sur le plan européen, les dossiers environnementaux en négociation entre les Etat membres sont nombreux. Au cours des cinq prochaines années, la France devra défendre sa position sur le paquet énergie climat, la définition des perturbateurs endocriniens, le paquet économie circulaire ou encore l'interdiction du glyphosate. Les positions françaises défendues jusqu'à maintenant ne devraient pas fortement évoluer au vu des positions d'Emmanuel Macron mais les rapports de force risquent d'évoluer entre les Etats membres dans les années à venir. En cause ? Le Brexit. Avec la sortie du Royaume-Uni de l'Europe, une procédure inédite qui prendra deux ans, le poids des votes va évoluer et les majorités risquent de changer de camp.

Réactions8 réactions à cet article

Il est significatif de voir que le mot nature n'apparait pas dans le discours du nouveau président .
Pour lui comme pour la plupart des politiques l'écologie se ramène aux questions énergétiques et à une vision industrielle de la réalité .
Ainsi il se déclare partisan des éoliennes mais ne se prononce jamais sur la sauvegarde du patrimoine naturel ,ou culturel.

sirius | 07 mai 2017 à 23h26 Signaler un contenu inapproprié

Les engagements n'engagent que ceux qui y croient, surtout quand ils sont émis par un opportun "partenaire" - pour le moins - de la haute finance et des actionnaires du CAC 40 aussi initialement doué soit-il

Dommage que les espoirs qu'ont permis de susciter les pionniers de l'offre d’utiliser un bulletin écolo en 1978 ont été sabordés par la suite; car il y aurait alors au moins un solide et influent parti écologiste quasi-qudragénaire ..... sans égologistes.

Sagecol | 09 mai 2017 à 05h49 Signaler un contenu inapproprié

"Sur le plan européen, les dossiers environnementaux en négociation entre les Etat membres sont nombreux. Au cours des cinq prochaines années, la France devra défendre sa position sur le paquet énergie climat,..."
Un DOSSIER à NE PAS OUBLIER: celui des GES et CO2 émis par les centrales charbon et lignite de nos amis allemands, polonais etc...
Pour sortir du NUC, ont redémarré ou démarrent, de plus belle, leurs Centrales Charbon et Lignite, faisant fi des GES (dt Soufre) et dt CO2 engendrés.
Facile d'arrêter le NUC qd on fait l'impasse sur de tels aspects !
L'UE ne peut pas / plus tolérer de telles pratiques !
Pollueur = Payeur doit être la règle pour tous ! quitte à ce qu'il y ait 1 aide des états.
La taxe C à un prix réaliste et dissuasif pour continuer à produire du CO2 à loisir doit être mise en place ASAP !!! 60 € / voire 100 € / T !!

L'avènement du nouveau Président français, tel que les urnes vont quasi certainement le désigner le 7/05/17, fervent adepte de l'EUROPE des Nations solidaires, est le moment idéal pour remettre en question certaines règles de l'UE d'avant le 7/05/17.

Au-delà de certaines inepties comme les polonais désireux d'acheter des F16 américains et les tchèques désireux d'acheter des TGV chinois, alors que les 2 types de produits existent au sein de l'UE et que ces pays touchent des sous de l'UE,
L'absence de CSC sur les Centrales allemandes est un point crucial !
YA+KA
Salutations
Guydegif(91)

Guy | 09 mai 2017 à 11h51 Signaler un contenu inapproprié

Suite à mon précédent commentaire:
CSC = Capture et Stockage du CO2

Le savoir-faire CSC existe, en Europe, USA et même en France: Total, Alstom, BRGM, etc...
C'est les norvégiens les champions, et, si j'ai bien compris depuis déjà 20 ans !!! en injectant le CO2 ds les couches réservoirs des champs pétroliers pour disposer du CO2, mais surtout pour maintenir la pression des réservoirs, donc l'extraction: d'une pierre 2 coups !
Les allemands aussi ont des vieux réservoirs HC où l'injection CO2 pourrait servir de la même manière en offshore Norvège ! Why not?
Je connais un peu ces sujets ''réservoir HC" (hydrocarbure, pétrole ou gaz), offshore et à terre, car j'ai oeuvré pendant 12 ans chez Schlumberger Pétrole: dt 4 ans en Allemagne (Diepholz, Niedersachsen),...
Aux USA et au Canada aussi on maitrise le CSC !

Et POURQUOI PAS en Allemagne ?
La politique de l'Autruche n'a qu'assez duré, en nous balançant les tonnes de CO2 par-dessus les frontières !!!
Il y a un pb de décision politique au niveau de l'UE et des 27, sur la prise de conscience et la VALORISATION adéquate du marché ''C''.
Si correctement valorisé par rapport à l'impact sur la Planète (mise en place de CSC au lieu de payer des pénalités par tonnes de C), le bilan économique pour l'exploitant des Centrales charbon et lignite, source de pollution, va être beaucoup plus digeste.
Mr le Président Macron à vous !
YA+KA
Salutations
Guydegif(91)

Guy | 09 mai 2017 à 15h11 Signaler un contenu inapproprié

Pour information, l'Allemagne a atteint un record il y a peu avec 85% de l'électricité produite à partir de renouvelables. Cela a d'ailleurs obligé à stopper certaines centrales charbon et réduire le rendement des nucléaires. Le prix de l'électricité a aussi été nul durant la journée (EDF sera contente...). Bien entendu ce n'est l'hiver mais ils réussiront leur pari et atteindront les objectifs 2030 et 2050.

De notre côté, on attend toujours la fin du démantèlement de Superphénix...pour 2050 ? 2100 ? jamais ? Alors pour ce qui est d'une planification sur 30 ans...

Nicolas | 09 mai 2017 à 17h18 Signaler un contenu inapproprié

A Guydegif(91) : si il est vrai que chaque allemand émet plus de CO2 par habitant que chaque français, il est faut de dire qu'ils ont réouverts des centrales à charbon suite à la fermeture de Nombre de réacteurs nucléaires en 2011. De nombreux articles du web le démontrent chiffre à l'appui.
Cela va bien sûr rendre plus difficiles de réaliser leur trajectoire de réductions de gaz à effet de serre décidée antérieurement à Fukushima. La peste ou le choléra, c'est ps trop difficile. Ni l'un ni l'autre, cela l'est évidemment davantage.

Christophe Vieren | 10 mai 2017 à 12h44 Signaler un contenu inapproprié

A Christophe Vieren et +: OK, soit par re-ouvert d'anciennes centrales ou des nouvelles, mais n'empêche que pas prêt de les fermer toutes, mais si certaines ont été fermées depuis 2011 et petit à petit d'autres.
NEANMOINS, au vu de l'article de l'usine Nouvelle intitulé : "L'Europe, victime du charbon polonais et allemand" , entre l'Allemagne et la Pologne, des TONNES de GES et PARTICULES, qui tuent !

CSC est un MUST à solliciter via UE ! ou à défaut, taxation du "C" selon les règles Pollueur = Payeur !
Président Macron à vous de jouer !
Salutations
Guydegif(91)

Guy | 11 mai 2017 à 09h08 Signaler un contenu inapproprié

Dans les dossiers européens de cette présidence, il y a aussi la révision de la directive cadre européenne sur l'eau (DCE) en 2019, avec ensuite implémentation des mesures correctrices en 2021-2022 dans chaque pays.

La France, comme la plupart des pays européens, est très en retard sur le bon état des nappes et rivières (moins de 50% des masses d'eau en bon état aujourd'hui alors que l'objectif de résultat était 100% en 2027, une progression très lente depuis 2000), donc cette révision ne peut pas être une formalité : d'évidence, l'implémentation de la DCE est beaucoup plus complexe et coûteuse que prévu, ne pas identifier les causes aboutirait à l'échec du programme qui avait été présenté comme le plus ambitieux au monde dans le domaine de l'eau.

Hydrauxois | 13 mai 2017 à 13h31 Signaler un contenu inapproprié

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